Intervenant (suite à l'annonce faite par Monsieur Noiriel) pour dire : “l’Académie de Créteil peut bien organiser un colloque sur l’immigration : elle est championne pour licencier ses Afrodescendants”, j’ai interpellé l’assistance sur la questions des licenciements dans l’Education nationale. Voir : http://www.grioo.com/blogs/amb3a/index.php/

A la fin du colloque, j’ai été prise à partie par un monsieur qui a d’abord répondu “peu importe” quand je lui ai demandé qui il était. Puis a indiqué sa fonction d’inspecteur dans l’Académie de Créteil.

Ce Monsieur veut savoir combien d’Afrodescendants ont été licenciés. Je lui ai répondu que je n’avais pas les chiffres mais que je suis moi-même licenciée et que nous sommes regroupés en association. Que cette association peut répondre à ses interrogations. Il m’a répondu que ce n’était pas sérieux, que j’avais fais une accusation publique sans pouvoir apporter des preuves de ce que j’avance. “Ce n’est pas une démarche d’historien”.

C’était en effet une démarche de licenciée de l’Education Nationale.

Je lui ai dit que nous attendions une réponse de l’Académie sur le combien et le pourquoi et que ces réponses ne viennent pas.

En tout état de cause, ce monsieur était furieux. Cela m’a rappelé l’année 2000-2001 quand on m’accusait de mensonges si je disais que j’avais été licenciée de l’Education Nationale.

Arrêtons-nous sur le “peu importe” que j’avais déjà entendu. Je l’analyse comme le signe d’un rapport de pouvoir. Non pas entre un Etat moderne et ses citoyens. Il ne faut pas se tromper de signification. Comme un pouvoir hiérarchique qui dit l’inégalité fondamentale entre deux individus et l’urgence pour l’un des deux de se placer sous la domination de l’autre. Ce “peu importe” est repris sous plusieurs formes : “Je travaille, moi” entre un salarié et un chômeur. “Je travaille de (une heure très matinale) à (une heure très tardive), sur le modèle “l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et qui se couche tard” (voire jamais, comme le soleil sur un empire colonial. On peut filer la métaphore est remonter jusqu’au roi soleil ou interroger l’image d’une Afrique avachie sous le soleil). Une manière de dire “peu importe l’Etat, c’est moi qui ai le pouvoir de protéger et de punir. La dictature du prolétariat incarnée dans un supérieur hiérarchique ?

Si cette analyse vous semble choquante, passons au “ce n’est pas une démarche d’historien(ne)”. Que dit cette affirmation sinon “Je suis votre supérieur puisque, à l’aune des compétences, vous n’en avez pas plus qu’un africain avachi sous le soleil. Vous avez été licencié(e)s parce que incompétents”. Ce qui est dit et redit par les tribunaux administratifs qui ont traiter des licenciements prononcés par l’éducation nationale à l’encontre d’Afro-descendants.

Disons-le : il y a un certain mépris, un mépris hautain, à réfuter un acteur comme preuve. Est-ce de peur que la tâche d’interprétation de ces sources soient trop harassantes pour des générations d’historiens ? Ne vienne comme un deuxième temps du harcèlement, un effet boomerang ? Ou bien parce qu’on est trop sûr de pouvoir faire taire l’histoire à tout jamais ?

Ce que l’histoire ne retiendra pas si ce n’est dit haut et fort

Bibliographie

Christian Poiret, Discriminations au travail, l'Éducation nationale, une entreprise comme les autres??

Webgraphie

Cvuh Compte-rendu de la journée de réflexion : Les conférences avant l'UnivCsgd94120 : calendrier