Afro argentins rayés de l’histoire (Première partie)
Par guyzoducamer, samedi 1 juillet 2006 à 20:59 :: Histoire :: #1161 :: rss
Buenos Aires fut l'une des principales portes d'entrée par laquelle accostèrent les bateaux négriers qui avaient enlevé mes ancêtres et les vôtres de notre Mère Patrie, l'Afrique.
Deuxième partie Lucía Dominga Molina
Il n'y avait pas de plantations ou des mines impliquant la présence d'un grand nombre d'esclaves noirs sur le territoire représentant aujourd'hui la République d'Argentine. Cependant, notre pays a servi de passage pour que nos ancêtres soient emmenés vers Potosí, pour la sinistre exploitation minière ou pour travailler à la Casa de la Moneda, où on peut encore voir aujourd'hui les habitations inhumaines qu'ils occupaient dans la partie supérieure de l'édifice, connus sous le nom de "duenderas". Beaucoup d'entre eux sont restés sur cette route en tant que servants ou pour réaliser des travaux artisanaux dans les villes fondées par les Espagnols, parmi elles, Santa Fe de la Vera Cruz, qui est l'une de plus vieilles du pays.
Les chiffres donnés par les recensements coloniaux témoignent d'une présence importante d'africains en Argentine. Selon le rapport de 1778, sur un total de 210.000 habitants, au moins 80.000 étaient noirs, mulâtres et "sambos" (mélange noirs et métisses). Dans certaines villes, nous représentions 60% de la population, dans d'autres 45% ou 30% comme à Buenos Aires selon le recensement de 1810.
Les noirs sont déjà présents à Santa Fe lorsque la ville est établie pour la première fois (Santa Fe la Vieja, 1573. En témoignent les fouilles archéologiques réalisées dans des ruines découvertes par Don Agustín Zapata Gollán qui ont permis d'exhumer des pièces de céramiques extraordinaires (têtes, pipes, etc.) d'origine africaine. Dans son testament, Doña Jerónima de Contreras, fille légitime du fondateur de Santa Fe, Don Juan de Garay, et épouse du gouverneur Hernandarias de Saavedra, déclare qu'elle possède soixante et quatre pièces de grands esclaves d'Angola, sans compter ceux qu'elle a offert au Couvent Franciscain de Santa Fe, à Fray Juan de Buenaventura, franciscain qui l'a soutenu elle, ses filles, ses beaux-fils et ses petits enfants pendant plus de 10 ans. Au moment de leur expulsion, les Jésuites de Santa Fe possédaient plus de 700 esclaves.
À défaut de disposer d'une documentation et de recherches profondes, on a toujours dit que le nombre d'esclaves à Santa Fe était insignifiant. Il n y'a pas de statistiques(à ce sujet) sur Santa Fe dans le recensement de 1778 cité plus haut, et les chiffres de 1760 qui nous semblent peu crédibles parlent de moins de 20%. Dame Lina Beck-Bernard raconte dans "Cinco Años en la Confederación Argentina" le malaise que provoque en chaque habitant de Santa Fe le soulèvement du Général José de Urquiza (possiblement en septembre 1852) en ce qui a trait à la liberté des esclaves et donne une idée du nombre d'esclaves existants à une époque aussi avancée du siècle dernier: "Dama était propriétaire jusqu'à ce matin de 30 ou 40 servants, de telle sorte que le soir, elle s'est vue obligée de travailler elle-même dans la cuisine pour préparer le repas, et c'est également le cas pour chaque propriétaire de ces granges dans lesquelles travaillaient jusqu'à 100 esclaves, qui se retrouveraient seuls et abandonnés par leurs manœuvres d'un moment à l'autre.".
Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga
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