Mábel Lorena Lara Dinas , journaliste afrocolombienne de Telepacífico
Par guyzoducamer, mercredi 2 janvier 2008 à 23:38 :: Télévision :: #2292 :: rss
En s’appuyant sur un effort constant en terme de créativité, la journaliste Mábel Lorena Lara Dinas a consolidé sa position dans la conduite et dans la direction de l’émission recueillant le plus d’audience de Telepacífico.
En juillet 2005, Mábel Lorena Lara Dinas a fait un pas important dans sa carrière professionnelle, qui l’a placée devant le public colombien et étranger lorsqu’elle a pris la tête de la présentation de l’émission la plus harmonieuse de la chaine Telepacífico.
Après trois années passées à la présentation de Nuestra Herencia (Notre Héritage), une émission de contenu folklorique, sur les coutumes et sur la culture afrocolombiennes, la communicatrice originaire de Cauca a atteint l’un de ses plus grands rêves en devenant l’image institutionnelle du Canal du Soleil (El Canal del Sol).
Critique, audacieuse et réflexive, Mábel Lorena n’a pas laissé sa beauté s’imposer sur le contenu, démythifiant ainsi grâce à son travail et ses efforts, multipliés depuis qu’elle présente l’émission Espejo Contigo, le vieux préjugé colombien qui qualifie les belles femmes de creuses et superficielles.
La journaliste n’a pas mis de limite à sa carrière. Alors que de nombreuses jeunes de son âge passent leur temps à remplir leurs vies d’activités capricieuses, elle fait le pari de la formation constante pour offrir un produit de qualité aux milliers de téléspectateurs qui regardent son émission chaque jour.
Sa vie se déroule à mille à l’heure. Alors qu’elle débutait la présentation de l’émission qu’elle dirige, elle a fait une spécialisation en Gestion Sociale à l’Université Javeriana et a acceptée le défi de devenir enseignante à l’Université Santiago de Cali.
Cependant, au milieu de la clameur de son activité quotidienne, elle s’arrange pour cultiver son autre passion : la musique qu’elle savoure avec délectation, spécialement s’il s’agit de Caetano Veloso ou de Mayte Martín. Les ainés l’attendrissent et elle pleure facilement, car si de sa mère elle a hérité de la rigueur et de la mystique d’une maîtresse consacrée, elle a par contre reçu du côté paternel le caractère sensible de ces ancêtres.
Même si elle est heureuse du travail qu’elle réalise à Telepacífico, elle n’écarte pas la possibilité d’aller sur une des chaines de télé les plus syntones en Colombie, pour présenter les nouvelles, faire du reportage et, en passant, commencer à combler le manque d’afrocolombiens dans les espaces de télévision les plus implantés au pays.
“Il manque des noirs sur ces chaines, pour générer des processus d’identité, des personnes capables de contribuer à la dynamique d’un média commercial”, indique la journaliste qui rêve d’un espace régional, sans limitations qui répond aux intérêts en terme d’informations de la population du Cauca, de Chocó et Nariño…
Mábel s’arrête dans ses réflexions pour préciser que ces concepts obéissent à sa vision en tant que journaliste, et elle insiste pour dire que Telepacífico répond au rêve qu’elle a d’être quelqu’un, sans arrêter d’être elle-même. “Je ne suis pas une reine de beauté, je ne mesure pas 1,80m… Cette chaine, parce qu’elle est publique, me permet de montrer qui je suis, d’où je viens, à travers les contenus que je dirige ”.
Tout n’a pas été rose depuis son arrivée sur la chaine régionale dirigée par l’historien Germán Patiño, peut-être l’un des intellectuels qui connait le mieux la culture du Pacifique. Sa présence dans une émission ayant une audience aussi importante a entrainé de la méfiance et de la jalousie, qu’elle a pu supporter grâce au travail et à son intelligence, et par le biais d’un journalisme sérieux et profond.
Elle est restée dans une ligne qui aborde les sujets touchant à la réalité locale et régionale, et c’est pour cette raison qu’elle s’identifie à sa chaine, qui essaie d’avancer dans ce sens malgré ses ressources limitées.
Elle n’hésite pas à défendre sa conception de ce que doit être la télévision régionale, de laquelle elle demande une plus grande originalité, pour qu’elle ne devienne pas une copie de la télévision nationale. “La solution réside dans le fait de parier sur les langages et les identités. Je fais partie de ce processus, de cette tentative de faire quelque chose de différent. Mais nous pouvons avancer dans la mesure où nous sensibilisons l’entreprise privée pour qu’elle investisse également dans la région ”. Quand elle parle de politique, Mábel a recours aux mêmes arguments et applaudit les décisions qui déterminent des alternatives différentes, quand on lui demande le rôle des médias dans les processus électoraux.
En tant que femme afrodescendante, elle est attachée aux initiatives visant à améliorer les conditions de vie des autres afrodescendants et exprime son optimisme quand aux succès possibles par l’intermédiaire de la Bancada de Congresistas Afrocolombianos (Caucus de Parlementaires Afrocolomiens).
“Nos leaders ont besoin de formation. Ils doivent tourner leur regard sur les gens. Le problème se trouve dans le fait qu’on élit très rarement les meilleurs, alors qu’on a des gens prêts et disposés à travailler pour le collectif. D’un autre côté, il manque d’équité dans le gouvernement. C’est un combat que doivent mener nos parlementaires.”
Entretemps –pense Mábel avec force– attachée à la défense des intérêts collectifs, le combat doit être individuel, en gravissant des positions pour servir de référents positifs pour ceux qui attendent qu’on leur montre la voie.
Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga
http://www.revistaebano.com/pages/television.html
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