Income disparity in Salvador is stark, with power largely in the hands of non-blacks GALLO/GETTY

Par Gabriel Elizondo à Salvador, Brésil-Aljazeera

Traduit de l’Anglais par Guy Everard Mbarga

Salvador qui se trouve sur la côte nord-est du pays est la troisième ville du

pays avec environ 2,8 millions d’habitants dont plus de 80% se définissent

comme noirs ou métisses.

La plupart des habitants de la ville sont les ancêtres directs des 4 premiers

millions d’esclaves emmenés dans la ville au 16ème siècle en provenance

du pays connu aujourd’hui sous le nom du Nigéria.

Salvador fut la principale porte d’entrée dans la région toute entière et fut

la capitale coloniale du Brésil jusqu’en 1763.

Et aujourd’hui, elle conserve une forte atmosphère Africaine du point de

vue de la cuisine, de la culture et de la musique qui attirent des centaines

de milliers de touristes chaque année.

Condoleezza Rice, la première Africaine Américaine à avoir occupé le

poste de secrétaire d’État, a visité la ville au début de l’année en cours

et un nombre de plus en plus important d’Africains Américains visitant

Salvador pour explorer leurs racines ancestrales.

Le Candomble, la religion originale emmenée d’Afrique est toujours

largement pratiquée malgré le fait que les esclaves furent forces de se

convertir au Catholicisme.

Et chaque mardi soir depuis des siècles, une église du nom de Nossa

Senhora de Rosario dos Pretos (Notre Dame du Rosaire des Noirs)

déborde de chants locaux, des fois exécutés en Yoruba, une langue

Africaine, ainsi que des danses traditionnelles.

La plupart des gens ici disent que la victoire d’Obama aura un impact

sur les enfants de la ville de plusieurs manières, mais pas seulement

parce qu’il est noir.

"Obama n’est pas président parce qu’il est noir, il l’est à cause

de la force de ses propositions," indique Cesar Souza, qui enseigne

la danse Africaine dans une école fréquentée par des enfants noirs

pauvres.

"Il s’agit là d’un exemple pour chaque enfant noir vivant dans

les endroits pauvres à travers le monde qu’il ou elle peut

grandir, aller à l’école, à l’université et avoir des objectifs.

Ces enfants vont regarder la télévision et voir Obama et

désormais manifester de la curiosité. Donc, Obama sera

une référence positive pour les gens au Brésil – et

particulièrement pour les enfants noirs."

Salvador est la capitale de l’état de Bahia, une région particulièrement

pauvre où la disparité de revenu est totale et le pouvoir politique s’est

consolidé entre les mains d’une élite dirigeante non noire.

Selon les statistiques officielles, 40% de la population vit dans avec le

salaire minimum ou moins, alors que moins de 1% des gens gagnent

plus de 20 fois le salaire minimum.

Environ la moitié des 190 millions de Brésiliens se considèrent comme

noirs ou métisses.

"À Salvador, plus de 80% de la population est noire, et nous vivons

dans les pires conditions," indique Marcos Rezende, un jeune

organisateur communautaire qui regardait les résultats des élections

américaines en compagnie de plusieurs dizaines d’autres personnes

à la télévision mardi.

"La victoire de Barack Obama a une immense importance pour

nous, car tous nos candidats noirs ici perdent toujours les élections".

"Il nous a montré à nous les noirs que nous pouvons apporter ce

type d’influence en détenant le pouvoir politique dans le futur, que

oui, nous pouvons également gouverner n’importe où dans le monde".

Le Brésil n’a jamais eu son président noir, malgré le fait que 47% des

190 millions de Brésiliens se définissent comme noirs ou métisses.

"Obama n’aura pas d’influence uniquement aux États-Unis, son

influence se fera également ressentir à travers le monde – et particulièrement ici au Brésil," indique Lindinalva de Paula, qui

a également regardé les résultats de mardi soir à la télévision locale.

"Pour la communauté noire ici, cela représente également une

avancée pour nous– et cela nous fait penser sérieusement à la

possibilité pour le Brésil d’avoir un président noir."

Le 20 Novembre prochain, le Brésil célèbrera la Journée Nationale

de la Conscience Noire – et au moins ici à Salvador – étant donné

l’identité du nouveau président des États-Unis – cette année, cela

aura un sens un peu plus fort.

"Les enfants noirs qui ne comprennent pas la politique voient

maintenant Obama en tant que Président à la Tv et réalisent

qu’une personne ayant la même couleur de peau qu’eux est

le président du pays le plus puissant au monde," indique Rezende.

"Ces enfants diront, 'Je veux aussi le faire. Je peux le faire.

J’espère devenir le président du Brésil.'"

Traduit de l’Anglais par Guy Everard Mbarga

http://english.aljazeera.net/news/americas/2008/11/200811619119961388.html