Est-il nécessaire d’évoquer la place centrale du secteur agricole dans les économies et sociétés d’Afrique ? Et plus remarquablement la position stratégique de l’agriculture dans le commerce extérieur de ces pays ? Les analystes et spécialistes du développement ont toujours rappelé avec insistance le rôle que devrait jouer l’agriculture pour le développement économique des PVD en général et des pays d’Afrique en particulier.

Est-il encore besoin d’évoquer l’ampleur de l’asservissement de l’agriculture africaine à l’économie mondiale. Cette dépendance à l’étranger est profondément exprimée par les conséquences de la chute des prix des produits agricoles africains, tout comme de la concurrence sur le sol africain et paradoxalement par des produits venants des pays industrialisés et d’Asie.

A la fin des années 1960, il était toujours difficile de trouver des Etats africains qui se seraient dotés d’un outil d’information et de formation stratégique autonome. En un mot une politique de veille agricole. C'est encore le cas aujourd'hui. Très peu de pays d’Afrique disposerait d’un tel outil.

Au contraire on observe que c’est toujours les anciennes puissances coloniales et les institutions internationales (FMI, Banque Mondiale, FAO, USAID, etc.…) qui produisent l’information sur l’agriculture africaine et peuvent donc de la sorte diriger l'agriculture africaine vers des destinations non souhaitées par les africains eux-mêmes. La situation pour l’Afrique francophone, est dominée par des organes français qui se disputent à outrance cet espace et font leur beurre sur l'incompétence et le manque de volonté des Africains à se prendre en charge.

En vérité la presque totalité de l’information agricole de Etats africains, quels qu’ils soient est contrôlée par les organes occidentaux, alors que l’agriculture représenterait 80% à 95% des chances de développement de ces pays, car ce dernier étant à plus de 85% des populations paysannes.

Sur le plan purement concurrentiel de la globalisation de l’économie mondiale, l’avenir de l’agriculture de ces pays ne peut se faire sans outil d'information et de vulgarisation technique. Une évolution dans le sens du développement de cet outil s’imposerait donc pour ces pays comme nécessité.

Un mouvement de création de l’outil d’information

Il est encore vrai d’observer que l’arrivée massive des outils d’information et de veille dans chacun des Etats d’Afrique n’a pas encore lieu. Il apparaît nécessaire de plaider pour favoriser en même temps dans ces pays de la création des outils d’information de veilles agricoles. De leur accès libre dans les deux sens c’est-à-dire institution-paysans et paysans-institutions. Et pourquoi pas dans la foulée de la mise en place d’un droit à l’information spécialisée. Tous ses éléments devront servir au décollage de l’agriculture africaine, donc à la réduction de la pauvreté. Des outils performants dans cette catégorie devrant obligatoirement rivaliser avec ceux des pays occidentaux afin de ne pas se laisser distancer dans la concurrence mondiale.

ETATS DES LIEUX

Aujourd’hui, s’il faut esquisser un inventaire, nous devrons reconnaître que l’Afrique subit de plein fouet les assauts de la mondialisation de l’économie mondiale. Et libération prononcée par l’organisation mondiale du commerce, ouvrirait certaines portes de développement pour l’agriculture africaine que si ce dernier( paysan africain) sont bien informés en temps et en stratégies afin d’anticiper sur les effets négatifs possibles.

Aucune réponse efficace ne peut se faire sans outil efficace d’information. La mise en place d’une information efficace pour l’agriculture africaine s’avère obligatoire pour plusieurs raisons, entre autre : · 1/ informer les paysans africains de ce qui se fait pour améliorer les performances agricoles. · 2/ abolir les barrières entre différents acteurs. · 3/ mettre en lumière tous les arsenaux stratégiques des pays en concurrence avec l’agriculture africaine. · 4/ révéler de nouvelles filières. etc. · 5/ rendre les communautés paysannes visibles au près des institutions.

I-INFORMER

Aucun pays d’Afrique tout seul ne peut efficacement concurrencer les grandes puissences agricoles telles les USA? l'union européenne et l'Asie, sans se doter de l’outil information et de veille stratégique. Il lui faut mutualiser ses ressources avec ses pairs d'Afrique. La rudesse de la concurrence internationale et des stratégies oblige à avoir des sources sures d’information et des statistiques fiables ayant pour origine les Africains eux-mêmes. C’est pour cela qu’il faut mettre en place des outils de veille pour anticiper des attaques éventuelles. La vitesse de la circulation des biens et des statistiques dans le cadres de la mondialisation, des pays occidentaux et asiatiques forcent l’Afrique à rendre performante sa communication.

A/ mise en place des outils d’information et de veille

N’ont pas encore compris le la nécessité de mettre en lace ses outils, si les pays Afrique, la société civile les acteurs du monde paysans depuis les indépendances ont, depuis fort longtemps compris l’importance de ces outils. D’où la création dans plusieurs pays d’Afrique notamment de l’Ouest des radio-rurales gérée par les communautés paysannes elles-même. Ces radios rurales ont montré-leur limites et semblent insuffisantes.

La création d’un organe pan-africain d’information ayant des sources en Afrique, on ose penser combler les insuffisances évoquées ci-haut.

Le développement de cet outil se fera sentir dans l’avenir comme nécessité stratégique afin de rendre performante l’agriculture.

B/ UNE INFORMATION MODERNE

Les nouveaux outils de veille et d’information pour être performant se doivent d’utiliser : L’Internet aussi pour répondre en temps réel et atteindre tout le monde. Cette modernisation sera à la mesure de l’ambition des enjeux. Nous citerons par exemple la création d'un site interactif et des radios rurales locales et continentale.

Des centres de documentation techniques centrés sur les problèmes du monde rural, de l'élévage, de l'agriculture et des problèmes de commercialisation.

Ces outils comme toute chose débutante n’est pas encore parfait et devra tout au long de son existence s’améliorer constamment. Nous citerons par exemple la création d’un site interactif. D’un outil de publication en temps des flux et chiffres sur les cours des matières premières, des intrants agricoles ainsi que des cours mondiaux des monnaies.