L’émigration clandestine constitue une préoccupation majeure des pouvoirs publics à Louga où les autorités sont mobilisées pour combattre le phénomène sous toutes ses formes.

Au cours de la réunion du Comité régional de développement (Crd) préparatif de la sixième édition du festival international de folklore et de percussion de Louga (Fesfop) qui se tiendra du 20 décembre au 2 janvier prochain, les autorités régionales ont fait une sévère mise en garde à l’endroit de tous ceux qui seraient tentés de faciliter l’émigration clandestine.

En la matière, la rencontre lui a servi de prétexte, tout comme aux forces de sécurité publique pour revenir sur cette question de fond qui alimente depuis quelque temps le débat au niveau de l’opinion publique lougatoise. En effet, les spéculations sur le sens et le rôle du Fesfop de Louga ont suscité la réaction des autorités après la fuite de certains membres de la délégation du Fesfop qui s’était rendue à Turin en Italie cette année. Parmi ceux-ci, il y a le chef de délégation, l’ex-président de l’Organisme régional de gestion des activités de vacances (Orcav) de Louga, et le président du Cercle de la jeunesse de Louga qui s’est trouvé du travail dans une usine, à Napoli. Selon l’inspecteur Ngom du commissariat urbain de police de Louga, la pérennisation du Fesfop est en jeu. C’est pourquoi, a-t-il dit au président du Fesfop, Babacar Sarr, « le commissaire souhaite vous rencontrer personnellement ». Le Gouverneur en charge du développement, Nguédj Diouf, lui, est catégorique : « l’Etat va combattre l’émigration clandestine sur toutes ces formes. Nous ne transigerons pas. Les organisations culturelles comme le Fesfop ne doivent pas jouer le rôle de passeur ». Ce que le président du Fesfop n’a pas daigné digérer. Selon Babacar Sarr, « le Fesfop n’a pas joué le rôle de passeur et ne le fera jamais. Le Fesfop n’a pas de troupes, mais fait la promotion des acteurs culturels et du tourisme ». Poursuivant ses explications, M. Sarr a tenu à préciser que jusque-là, le Fesfop n’a pu décrocher que six voyages à l’étranger pour les artistes de Louga. Il s’agit, notamment du Qatar, à Doha, Kanilai et Banjul, en Gambie, Dubai aux Emirats, Bamako au Mali et enfin Turin en Europe. À en croire toujours le président du Fesfop, ceux qui sont partis sont des artistes sélectionnés de façon transparente sans magouille ni visas vendus pour faire des prestations à l’étranger. « Nous reconnaissons que trois ou quatre ont pris la fuite avant la fin des manifestations, c’est une vérité, mais nous n’y sommes pour rien et nous n’avons aucun moyen pour éviter cela », a-t-il soutenu. Pour lui, c’est un état de fait qui n’engage aucunement sa responsabilité et ceux qui sont restés sont des soutiens de famille qui veulent simplement gagner leur vie honnêtement. Un argumentaire qui ne semble pas convaincre les autorités qui persistent et demandent aux organisateurs du Fesfop de rester vigilants et de discuter avec leurs partenaires à l’étranger afin de formaliser tout cela pour le bien des artistes et pour préserver l’image du Fesfop et de notre région.

OUSMANE MBENGUE