En présentant les résultats de l’étude sur la ‘décentralisation et la déconcentration de la gestion de l’éducation’, Baye Ndoumbé Guèye, Directeur de la planification et de la réforme (Dpre) du ministère de l’Education, a déploré le fait que les collectivités locales ne jouent pas pleinement leur rôle en matière de gestion décentralisée de l’éducation. C’est pourquoi il demande à ces collectivités locales à qui est dévolue la gestion de l’école de s’impliquer davantage, notamment en apportant plus de visibilité aux réalisations consenties, en sensibilisant les populations autour des projets d’école et en augmentant la part du budget allouée aux dépenses de l’éducation. ’Le message que je voudrais lancer aux collectivités locales, c’est qu’on ne peut pas construire un système de qualité sans l’implication des hommes et des femmes à la base. Dans l’amélioration de la qualité de l’éducation, les comités locaux à tous les échelons doivent jouer leur rôle’, a déclaré Baye Ndoumbé Guèye. Auparavant, le directeur de la Planification et de la réforme de l’éducation a constaté, pour le regretter, que ‘ces collectivités locales ont des problèmes pour faire fonctionner les structures qu’elles président à la base et à trouver des solutions à la formation continue des enseignants’. Une situation qui découle de l’alphabétisme de certaines autorités locales, de la méconnaissance des textes de la décentralisation et du manque de communication des acteurs à la base. Malgré cela, grâce au Programme décennal de l’éducation et de la formation (Pdef) qui se fixe pour objectif d’assurer un meilleur accès à l’éducation et une gestion de qualité de l’école entre 2000 et 2015, le taux brut de scolarisation (Tbs) a fait un grand bond en avant, allant de 69 % à 82,02 % aujourd’hui. Cependant, la qualité de l’éducation laisse encore à désirer pour des raisons multiples, dont le manque d’implication des structures décentralisées à la base. C’est pour cette raison qu'Adama Aïdara, secrétaire général du ministère de l’Education, ouvrant le séminaire hier a défendu le ‘renforcement de la collaboration entre l’école, les collectivités locales et les structures déconcentrées’ comme les inspections d’académie et celles départementales de l’éducation. ‘Pour être en phase avec la logique de la décentralisation et de la déconcentration de la gestion du système éducatif, il importe que les collectivités locales, les autorités administratives et, d’une manière générale, l’ensemble des acteurs concernées s’engagent à réaliser le seul défi qui s’impose : une action soutenue, concertée et planifiée allant dans le sens d’une amélioration effective de l’éducation par le développement d’activités concrètes et efficaces’, dit-il.

De son côté, l’ambassadeur du Japon a rappelé que son pays a pour ambition de contribuer au financement du développement du système éducatif sénégalais, notamment à travers le Pdef qui s’intègre harmonieusement dans la politique de décentralisation initiée depuis plus de dix ans.

Mamadou SARR