Le live aid peut paraître a priori bien sympathique et nul doute que la plupart de ses participants sont sincères… mais avec des bons sentiments on pave aussi les routes vers l’enfer. Or donc, que veut -on pour ce bon peuple africain ? Annuler la dette de certains pays ? Rien de plus facile …on paye les créanciers avec de l’argent public et comme de toute façon on ne s’attaque pas aux mécanismes qui gonflent la dette tout pourra recommencer comme avant. Et même un plus rapidement car l’aide au développement est du même coup augmentée. Ce n’est paradoxal qu’en apparence. Pasqua avait voulu augmenté cette aide très sensiblement quand il était au pouvoir dans les années 90. Quand on connaît ses liens personnels avec les mafias françafricaines on se doute que l’argent n’a pas été perdu pour tout le monde. De nombreuses ONG (dont survie-France entre autres) pensent que 2 à 4% de cette aide (l’argent des contribuables je rappelle) va effectivement au développement. Une bonne partie (celle qui n’est pas absorbée par la corruption des élites africaines « grands amis » de la France) sert à rembourser la dette… L’annuler, on le voit , est quand un préalable à tout redressement de l’Afrique mais si on s’attaque pas au pillage éhontée du continent, aux dictatures que nous soutenons (à défaut de les installer nous mêmes comme au Togo), au trafic d’armes et aux manipulations ethnicistes, on reviendra à la case départ. Pour les sceptiques, juste un exemple que je connais bien : jusqu’à une date récente le Cameroun de Paul Biya n’a pas budgétisé la rente pétrolière pourtant considérable (« pour ne pas habituer les Camerounais à la facilité ! » a dit cet ami de la France). Qui paye en partie le déficit ? L’APD bien sûr, c’est à dire nous. Un détail, l’argent de la rente pétrolière allait directement sur ses comptes suisses. Ce qui m’amène à crier haut et fort comme le font Verschave et la juge Eva Joly : attaquons nous d’abord aux paradis fiscaux AVANT de s’attaquer à la dette ! ! C’est le nerf de la guerre pour un développement durable en Afrique.