Paternalisme et coopérants
Par tiptop, samedi 17 février 2007 à 15:52 :: Général :: #1761 :: rss
A l’occasion du 24ème sommet France Afrique, il n’y a guère eu que les guignols de l’info pour nous rappeler à quel point c’est une mascarade. Comme toujours les médias nous assènent les mêmes clichés sur ce continent, ne donnent aucun éclairage sur la nature des relations françafricaines et se garde bien de ternir l’image des « amis personnels » du président,
les Idriss Deby, Omar Bongo, Sassou Nguesso et autres Paul Biya.
A l’occasion du 24ème sommet France Afrique, il n’y a guère eu que les guignols de l’info pour nous rappeler à quel point c’est une mascarade. Comme toujours les médias nous assènent les mêmes clichés sur ce continent, ne donnent aucun éclairage sur la nature des relations françafricaines et se garde bien de ternir l’image des « amis personnels » du président,
les Idriss Deby, Omar Bongo, Sassou Nguesso et autres Paul Biya.
Pourtant quelques images issus des JT déboulonnent en arrière plan les discours convenus. Il y a certes plus corrosif que
de montrer les chefs d’états africains assoupis pendant la messe du grand frère Chirac.
Retenons une seule image volé au JT de France3: celle de ces deux sénégalais qui aident nos dynamiques coopérants français à retirer les balles des trous d’un magnifique parcours de golf. Au passage, qui a dit que le problème majeur en Afrique était l’eau ? Ne soyons pas médisants, ces gens là, nous explique t-on, sont les forces vives du pays, ils
fournissent la plupart des emplois et des recettes fiscales et cela depuis fort longtemps. D’ailleurs ne fréquentent-ils
pas le même club fondée il y a 80 ans ? Du reste, ils ressemblent aux coopérants que j’ai pu croiser à Yaoundé. Ils ne
se déplacent que dans leur 4x4 rutilants aux vitres teintés pour rejoindre leur résidence bunkerisée à Bassos. Ils affichent
une indécrottable bonne conscience et débitent les mêmes clichés sur les africains (qu’ils adorent cela va sans dire) que
les métropolitains. Ils fréquentent toujours les mêmes personnes, les mêmes marchés locaux et ne voient pas le quart de l’activité de subsistance qui se cache derrière chaque échoppe, chaque ruelle et qui contribue à alimenter de vastes
réseaux de solidarités, à défaut des circuits économiques officiels (c’est tout le problème des états africains). Les
africains résistent encore et toujours devant leurs potentats locaux, les administrations corrompues et les instances internationales censées les aider. Mais il y a une chose auquel hélas ils ne peuvent échapper : c’est le paternalisme
bien pensant de certains de nos concitoyens, dirigeants et institutions.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Ajouter un commentaire