Donc le port de Douala. Mais qui le gère ? Le groupe Bolloré ! Evidemment cette information capitale pour comprendre la déforestation sauvage au Cameroun n’est pas dite dans le reportage.

Mais on tombe dans l’abject quand les plans suivants montrent de simples camerounais qui coupent quelques arbres (dont certains sont précieux) pour construire des cabanes ou des ponts en bois. Le montage tend ainsi à rendre coupable les Africains eux-mêmes de la déforestation et par conséquence du réchauffement planétaire. Un comble quand on connaît la consommation énergétiques des occidentaux et celle des africains ! Déjà Stephen Smith dans son livre « Négrologie p 36 » accusait 85 % des africains de cuisiner au feu de bois et de défricher la foret primaire !

Rien n’est dit de la noria des innombrables grumiers qui drainent illégalement vers le port des millions de mètres cubes de bois. Ce n’est pas pour la cuisine ! La France est le premier importateur du bois venu du bassin du Congo. Les entreprises européennes coupent en Afrique en un jour ce que les moyens traditionnels les plus intensifs ne pourraient couper en plusieurs années. Voici un extrait du rapport des amis de la terre sur la société italienne FIPCAM « Hold up dans les forêts du Cameroun », « il demeure possible de couper illégalement l’équivalent de plus d’un million d’Euros de bois et le revendre sur le marché européen en toute impunité. La dénonciation de ce nouveau cas d’exploitation forestière illégale illustre une pratique de plus en plus courante, à savoir l’adhésion à un organisme de protection permettant à l’entreprise de ’verdir son image’ ». En effet, selon les Amis de la Terre, la FIPCAM, au-delà de ses déclarations de bonnes intentions, serait membre de la fondation européenne pour la préservation des ressources forestières de la forêt africaine. Toutefois, cette société ne serait pas la seule à profiter de ce paravent ’vert’, les pratiques douteuses de plusieurs de membres de la fondation ayant déjà été, par le passé, mises en avant par des associations. « L’exploitation forestière au Cameroun profite toujours aux mêmes : les forêts se vident de leurs bois précieux, les animaux disparaissent sous la pression des braconniers et les populations locales se retrouvent au bout du compte encore plus pauvres, dans un environnement dégradé, dont elles ne pourront plus tirer aucun bénéfice. »

Je ne mets pas en cause l’évidente sincérité de Marie Drucker dans ses choix éditoriaux. Déjà elle n’avait pas brillé dans son droit d’inventaire sur le Général de Gaulle en omettant ses deux grandes « œuvres » : la foccartisation des indépendances africaines et la bombe atomique française. Mais j’ai tout de même envie de lui dire ceci, en paraphrasant un vieil adage : dans le journalisme, il n’y a pas d’indépendance, il n’y a que des preuves d’indépendances.