Certes son silence ne le rend pas coupable. L’affaire n’est de toute façon pas pénale. Ce qui ne fait aucun doute en revanche ce sont les liens de Monsieur Kouchner avec cette Françafrique qui, même si celui-ci réussit à prouver la légalité de ses affaires, constituent en soi LE scandale. M. bongo a placé plus que la dette de son pays dans les paradis fiscaux et dans l’immobilier de luxe. Il a compromis beaucoup d’hommes politiques de tout bord, c’est à ça qu’il doit sa survie. Sa population, alors que le Gabon regorge de pétrole, végète dans la misère la plus crasse. Qui peut croire une seule seconde qu’Omar Bongo cherche à améliorer le sort de ses citoyens par la mise en place d’une « sécurité sociale »? Le naïf Monsieur Kouchner ? Kouchner, jeune médecin à Cochin s’est fait connaître au Biafra où, en réalité, la France de Foccart et de Total soutenait la rébellion contre le pouvoir central du Nigeria (déjà une guerre pour les ressources…). L’humanitaire dévoyé : une vieille histoire. Kouchner s’est toujours tu. Rony Brauman l’avait à juste titre épinglé sur sa responsabilité morale dans la désastreuse affaire de l’arche de Zoé. Ce qui est intéressant dans le livre de Péan c’est qu’on comprend mieux les raisons de l’éviction de Bockel. L’idiot, outre ses piques assassines sur la françafrique, avait remis en cause les juteux contrats de coopération avec Sassou et Bongo, les partenaires en affaires de monsieur K ! On peut cependant s’interroger sur les motivations de Pierre Péan. Règlement de compte ? Crédible. Kouchner aurait pactisé avec un homme désigné comme l’ennemi juré sinon de la France en tous cas de Péan et de ses amis : le président du Rwanda, Paul Kagamé. Or Pierre Péan, au risque du révisionnisme, a toujours cherché à minorer les crimes français au Rwanda. Le Rwanda… cette plaie purulente qui hantera nos consciences dans les décennies à venir. …