Le discours d'Obama en Afrique
Par tiptop, dimanche 12 juillet 2009 à 12:51 :: Général :: #2686 :: rss
D’abord les intentions, Obama vient au Ghana pour le pétrole, tout comme Sarkozy lors des funérailles de Bongo. Mais il est assez intelligent pour comprendre les enjeux symboliques. Sarkozy doit enrager de voir avec quel enthousiasme Obama est accueilli alors que lui même se faisait siffler au Gabon et conspué au Sénégal. Discours similaire à celui de Dakar ? Des similitudes forcément il y en a. On tombe aisément dans le cliché volontariste, le « yes we can » des temps de crise. Pour ce qui est des différences…
• Obama est noir. Son père est africain. Forcément ça compte, mais il serait complètement stupide voire raciste de prétendre que sa popularité en Afrique ne tient qu’à ça.
• Les discours d’Obama excellent dans la capacité à redonner espoir. Ceux de Sarkozy provoquent et divisent. Ce n’est pas qu’une question de forme. Obama a une conscience historique qui manque cruellement à Sarkozy.
• Les états unis n’ont pas été une nation colonisatrice sur le continent noir. Certes ils ont inventé le néo colonialisme économique (aujourd’hui toujours très vivace) mais les méfaits des multinationales sur le continent noir ne sont pas perçu de la même façon que le néo colonialisme paternaliste à la française qui irrigue tous les circuits décisionnels dans le pré carré jusque dans les rapports sociaux.
• Les américains se sont peu ingérés (en tous cas discrètement) dans la vie politique des pays partenaires. Les neo colonies françaises elles, ont toujours le franc CFA, les accords de coopération et des dictatures qu’elles ne se sont pas choisi. Le camerounais sait bien que Paul Biya est l’homme d’ELF et des réseaux françafricains .
• Au fond Obama délivre le discours volontariste que les africains, mais aussi les occidentaux, souhaite entendre. Cependant il omet de rappeler que l’Afrique moderne n’est pas le produit des seuls africains. Frontières , constitutions, institutions, encadrement militaire et administratif ont été imposés par les occidentaux et leurs laquais africains. Le continent est toujours une terre de pillage, profondément aliéné par 5 siècles de domination car il n’a pas été donné aux africains la possibilité de s’émanciper politiquement et d’inventer leur propre modernité. Des leaders comme Sankara, Olympio, Lumumba, Nyobe, Mounié et bien d’autres ont relevé le défi. Ils ont été massacrés ou mis à l’écart.
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