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Tradition orale et archives de la Traite négrière
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OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Lun 07 Nov 2005 04:38    Sujet du message: Tradition orale et archives de la Traite négrière Répondre en citant

Voici un document en ligne que je découvre à peine. Je ne l'ai pas encore lu, mais ne vais pas tarder à le faire. Il pourrait intéresser d'autres grioonautes :

http://www.pyepimanla.com/mise_3/pdf/esclavage.pdf

Le directeur de cette publication est un des grands savants sénégalais de l'histoire de l'Afrique, le Pr Djibril Tamsir Niane. Du côté européen, on dispose d'un Himalaya d'archives écrites sur le Yovodah. Du côté africain, le matériau consiste essentiellement en oraliture. Encore faut-il se donner la peine de le recueillir et de le traiter convenablement, afin que cette histoire ne soit pas exclusivement déterminée par la version des chasseurs. Vraisemblablement cette publication participe de cette
préoccupation...

Bonne lecture, et surtout n'hésitez pas à venir ici exprimer ce que vous en pensez.
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Mar 17 Jan 2006 21:09    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
Introduction
La tradition orale, source de connaissance
des relations entre Europe-Afrique à partir de la Côte


Prof. Djibril Tamsir Niane (Guinée)

Il est tout à fait légitime que la deuxième session du Comité scientifique international
de « La route de l’esclave » pose le problème de l’exploitation de la tradition orale pour une meilleure compréhension du phénomène de la traite négrière. En effet, la tradition orale a acquis ses lettres de noblesse comme service de connaissance et du passé et de la substance même de la culture.

En faisant l’état des lieux dans les sites négriers, force nous a été d’interroger, de mener des enquêtes sur le commerce des esclaves. Il nous est vite apparu qu’ici comme s’agissant de l’histoire tout court, les sources orales véhiculent des informations inédites. La documentation écrite dont nous disposons et qui est abondante ne prend, en effet, en compte l’esclave qu’une fois au port négrier, prêt à être
embarqué pour les Amériques
.

Il nous est apparu que la traite n’intéresse pas que la zone côtière qui n’est que le terminus d’un long chemin qui part du pays profond et que la tradition orale est la seule capable de faire vivre à nos yeux. En effet au contact des communautés villageoises voisinant les sites négriers, en écoutant les récits et en questionnant, nous avons vite compris que cette source africaine par excellence est susceptible de fournir une gamme très étendue d’informations non seulement sur la vie politique et économique des royaumes et autres entités, mais surtout sur la société. Elle éclaire
d’un jour nouveau la vie des Africains et fait comprendre l’ampleur de l’esclavage.



Les traditions informent non seulement sur le mode d’acquisition de l’esclave mais aussi sur toutes les pratiques qui entourent la servitude, la garde de l’esclave, sa vente et son acheminement vers les côtes.
Nous avons compris au cours de nos enquêtes que la traite négrière reposait sur une organisation très complexe axée sur un réseau de relations tissées entre les traitants ou négriers blancs établis sur la côte, les cours royales, les traitants noirs conducteurs de caravanes, les « captureurs » et tous les intermédiaires et auxiliairessur qui reposent tel ou tel aspect du commerce de la marchandise humaine
.

Ce n’était nullement un commerce de tout repos, tant s’en faut. Si les gains étaient énormes, les risques ne l’étaient pas moins pour les marchands africains. Nous avons ainsi découvert un réseau commercial aux mailles serrées qui concernent toutes les populations africaines sans exception.


Si le meneur du jeu reste l’Européen, demandeur d’esclave, les fournisseurs noirs furent des partenaires incontournables et les traditions orales montrent bien que les uns et les autres révélèrent les mêmes aptitudes commerciales.
Les Africains n’étaient pas du tout les « benêts » et les « grands enfants »
que présentent les textes européens
[/color].


Nos enquêtes nous ont révélé un phénomène capital à savoir que le
commerce avec l’Europe en général, et la traite en particulier ont fait de la côte un pôle commercial particulièrement attractif et qui a effectivement attiré des clans, des populations de l’intérieur venus se fixer sur la côte uniquement pour pratiquer
le commerce
. C’est ainsi que les côtes de la Guinée et de Sierra-Leone ont vu arriver au XVIIIe et XIXe siècles d’importants groupes de Dioulas ou commerçants mandingues qui s’y sont fixés. De même, la lente infiltration soussou vers la côte se précipite au XVIe siècle, dans le même temps, se déclenche ce que les Portugais ont appelé l’invasion des Mané et des Soumba : peuples mandingues qui gagnent les côtes de
Sierra-Leone, remontent vers la Guinée dont ils occupent les côtes jusqu’à la hauteur du Cap Verga. Au XVIIIe siècle, c’est l’arrivée de groupe de marchands malinké originaires de Kankan qui fondent entre Mellacorée et les Scarcies (Guinée, Sierra-
Leone) le royaume marchand de Moréal
. Ainsi la traite provoque des mouvements de populations ; mais des mouvements sont également provoqués par les guerres et l’insécurité que la traite a déclenchées.
La traite est à l’origine de mutations socio-politique qui bouleversent la carte ethnique et politique de la côte, d’abord sur la côte et par ricochet jusqu’à l’intérieur ou la fourniture d’esclaves devient l’occupation principale des chefs et des rois.

Avant la traite il n’y avait pas sur la côte des royaumes mais des sociétés lignagères.
L’organisation militaire que nécessite la capture des esclaves pousse à la
création des chefferies ou royaumes négriers sur les côtes de Guinée : royaumes soussou des XVIIe et XVIIIe siècles
.

Les traditions révèlent un fait non moins remarquable, celui du brassage
entre Noirs et Blancs car en Guinée bon nombre de négriers blancs installés contractent des mariages et font souche. Ils sont pris dans le réseau des relations claniques ou tribales et participent activement à la politique locale. On voit que le métissage culturel a commencé sur le continent même avant d’être la réalité dominante dans le nouveau monde. L’impact des langues européennes sur les langues
africaines peut être un excellent sujet de recherches. Il y a là toute une étude à entreprendre sur les langues de la côte où se sont incorporées un grand nombre de mots anglais, portugais et français
.


Il faut ici souligner que la tradition orale fait une nette distinction entre le
temps des royaumes et empires stables et le temps d’insécurité crée par le commerce de l’esclave
. Toutes les enquêtes menées sur le terrain par nos chercheurs mettent l’accent sur ce fait.

L’époque d’insécurité dans le Mandingue ou Haute-Guinée est appelée
« temps des brigands » (Téguéré ou Teré Télé).
C’est l’époque de l’émiettement politique ; chaque chef de district ou de
canton s’érige en roitelet ayant à ses services des bandes de Téré ou « coupeurs deroute ». Rarement ces roitelets commandent plus d’une dizaine de villages
. L’enquête menée par Mamadi Koba Camara dans le Balya sur le Haut-Niger est révélateur de cette situation d’insécurité aux conséquences multiples. La guerre est la principale activité de ces roitelets ; elle leur permet de se procurer des armes et des munitions
d’Europe pour renforcer leur potentiel militaire et acquérir aussi des marchandises d’Europe qui ne se négocient que contre les esclaves

Les enquêtes nous ont montré que la mémoire populaire a enregistré surtout les faits relatifs à la période de la traite clandestine (1815-1880). Si celle-ci a été relativement courte, elle a opéré une fonction profonde et a aggravé l’insécurité. Les Rio guinéens, pénétrant profondément à l’intérieur des terres avec de nombreux diverticules, ont été particulièrement propices à la clandestinité. En fait trois ou quatre
générations seulement nous sépare de la dernière période de la traite d’où la fraîcheur des informations.


A la lumière des informations particulièrement précises recueillies en Haute-Guinée, il a été possible de suivre les itinéraires et les gîtes d’étape qui vont de cette région vers la Sierra-Leone (Freetown) ou vers le Sénégal en passant par Dinguiraye, la route vers les Rios guinéens, traversant le Fouta-Djallon, royaume théocratique
fondé au XVIIIe siècle et qui a joué un rôle déterminant dans la traite négrière.


L’enquête menée dans cet ancien royaume par notre assistant, le Professeur Ismaël Barry, est fort instructive.Voie de passage obligée, le Fouta a joué un double rôle.

Les Almami et les chefs faisaient des esclaves par la guerre ou les achetaient aux traitants mandingues. Une partie des esclaves étaient installés dans les hameaux ou villages d’esclaves appelés rundés pour cultiver les terres de l’aristocratie maraboutique et guerrière ; une partie des esclaves servait de monnaies d’échange dans les Rios pour acquérir armes, munitions et marchandises européennes.

Sur l’organisation du commerce des esclaves, la tradition fournie de précieux renseignements. Les détails vous seront donnés par les communications qui vont suivre. Il faut savoir que la Guinée a constitué un débouché des plus importants.

Sur 300 km de côte ; on ne compte pas moins d’une dizaine de sites de grande importance commerciale et historique.
Dans notre communication à Cabinda, lors de la troisième réunion du Comité scientifique, nous avions particulièrement insister sur l’importance du commerce des esclaves dans le Rio Pongo. C’est là où il y a eu la plus forte concentration de négriers blancs. Le fait remarquable étant la forte participation des Américains au trafic avec l’installation de négriers comme Louis Lightburn, Curtis, Peter et autres anglo saxons,
comme John Ormond qui ont tous fait souche en Guinée
. Les communications de Monsieur Lefloch Camara donneront d’autres renseignements sur le Rio Pongo.

Je soulignerai simplement que les Almami et les chefs de la grande province de Labé domineront le commerce des Rio et finiront même par imposer une sorte de protectorat sur les souverains locaux et traiter directement avec les négriers blancs dont ils furent bien souvent les fournisseurs sans intermédiaire.

Mais les révélations les plus importantes de nos enquêtes sont les traitements psychologiques, les conditionnements, que subissent les esclaves depuis leur capture jusqu’à l’embarquement. Là les méthodes, si elles diffèrent d’une région à l’autre, si elles ne sont pas les mêmes au Fouta qu’au Mandingue ou sur la côte, elles veulent atteindre le même but, faire accepter à l’esclave son sort. Sévices corporels, occultisme, religion, tout est mis en oeuvre pour mater l’esprit de l’esclave.

Monsieur Lefloch en parlera amplement.
Il est remarquable que les tenants des traditions font une distinction essentielle entre l’esclavage pratiqué en Afrique et l’esclavage outre Atlantique. Ce n’est pas le lieu de développer ce qu’est l’esclavage dans la société traditionnelle, mais
il est important de souligner que dans le contexte africain l’esclave n’est pas complètement dénué de droit, surtout dans certaines sociétés. Un dicton malinké dit « Le patron est maître de l’esclave mais ce dernier lui aussi est maître de sagibecière ».



Que dire sinon que l’esclave peut se faire un pécule. La descendance d’un
esclave de case finit par intégrer la famille (par affranchissement, par mariage).
Les esclaves serviteurs des chefs avaient de réels privilèges en leur qualité d’hommede confiance.


Ainsi être vendu aux négriers, c’était le pire des sorts. Menacé un esclave
domestique de le vendre aux négriers le ramenait vite sur le droit chemin car la côte c’est l’inconnu, le voyage sans retour
.



Les travaux de notre équipe constituent une somme d’enquêtes ; la moisson est prometteuse, douze cassettes ont été enregistrées. Les communications constituent une exploitation superficielle du recueil de textes oraux. Il y a des textes, des passages bouleversants sur le sort des esclaves depuis la capture jusqu’à la vente
aux négriers.

La collecte n’a pas toujours été facile car ici comme en Europe, le sujet reste plus ou moins tabou. Mais les langues se sont déliées, cependant ce n’est qu’un début. Il ressort de ces enquêtes que la traite a marqué les sociétés africaines. L’histoire ici, n’est pas l’apanage du seul griot ; elle est enseignée par les familles, on la trouve dans les récits
populaires. Cette histoire se révèle dans les dictons et proverbes, dans les chansons.



Dans les régions comme le Fouta-Djallon, l’enquête s’est avérée difficile mais le tact du chercheur, sa persévérance ont eu raison des réticences dans ce pays où les hiérarchies sociales traditionnelles marquent encore les esprits. Il ne faut pas oublier que l’esclavage est d’abolition relativement récente dans cette région.Au Mandingue,
les langues se délient plus facilement sur la question.


[u]Peu après, la conquête coloniale, qui a libéré les derniers esclaves[/u], en Haute-Guinée, l’esclave a été très vite absorbé dans une société guerrière à tendance égalitaire. Le brassage a été rapide et totale. Mais la macule servile reste tenace dans les royaumes créés par les marchands dont la principale activité était le commerce des esclaves. C’est le cas du royaume de Moréa fondé au XVIIe siècle par des marchands malinké venus de Kankan et qui sont à l’origine de cet État négrier entre
l’embouchure de la Méllacoré et celle des Scarcies. L’assimilation des anciens esclaves n’est pas totale. Il en est de même au Fouta Djallon.
Il est remarquable qu’ailleurs sur la côte, notamment dans les îles de Loos
et au Rio Pongo, on parle de la traite, de l’esclavage presque « sans état d’âme ».


Les gens du Rio Pongo se reconnaissent une identité qui transcende les clivages traditionnelles.
On se reconnaît du Rio Pongo — Araponka en soussou — donc parents.
En effet là, il y a eu un brassage profond, brassage entre ethnies, entre maîtres et esclaves aussi bien blancs que noirs.Aussi parle-t-on de la période de l’esclavage sans « état d’âme ».
C’est une chose qui a été, une pratique qui a fait son temps, mais que l’habitant assume parfaitement. Dans les îles de Loos, ceux qui portent des patronymes
anglais jusqu’à une date récente ont gardé des attaches avec la Sierra-Leone, singulièrement Freetown d’où sont venus leurs ancêtres comme agents de commerce, boys ou autres serviteurs. Nombre d’entre eux étaient des commerçants représentant de
Blancs dont ils ont pris le patronyme.


Mais tous ces descendants de négriers blancs ou noirs, ces Kryons (Créoles) sont fondus dans la masse de population soussou. Cependant ils ont conservé la religion originelle (l’anglicanisme ou le catholicisme). Cette intégration est très caractéristique du Rio Pongo qui est l’un des points de traite les plus importants des côtes de Guinée.

Il n’est pas inutile de souligner qu’ici ou là des informateurs affirmait : « Ce sont des choses dures à raconter … Ce sont des faits. C’est l’époque qui le voulait ainsi » même si aujourd’hui les descendants de marchands d’esclaves ont de la peine
à en parler… « Ce commerce nous a été imposé » ... C’est à prix d’esclave qu’il fallait se procurer les indispensables armes, les marchandises européennes de qualité supérieure à nos marchandises… tissus, quincaillerie, chaudron. »


Nous ne saurions terminer cette communication sans insister sur le fait que les enquêtes nous ont renseigné sur les résistances à la traite. Des populations se sont cachées dans des régions d’accès difficiles — cas des Baga dont les villages sont situés sur des digues au milieu des marécages. Des villages réputés, peuplés de « sorciers » et de magiciens ont été épargnés par des guerres.


Ne dit-on pas que ces magiciens villageois avaient le pouvoir de brouiller
les pistes et d’égarer l’envahisseur qui n’arrivait pas à retrouver le chemin du village à attaquer ! L’histoire du Rio Pongo signale le cas de nombreux villages d’hommes libres qui se sont entourés de murailles pour se défendre et même passer à l’offensive contre les marchands d’esclaves. Toujours dans le Rio Pongo, une guerre a éclaté au
milieu du XIXe siècle appelé « mulâtre gueré », la guerre des mulâtres qui semble avoir été une révolte contre les négriers blancs et leurs descendants mulâtres précisément à l’époque de la féroce traite clandestine
. Mais il nous faut un supplément
d’informations pour mieux connaître cette réaction contre la traite. C’est dire que l’enquête doit se poursuivre. Ainsi, la tradition orale, grâce à un questionnement
méthodique nous éclairera mieux sur les enjeux de la traite dans l’Afrique profonde.

En conclusion le constat est cruel. Les récits recueillis retracent sans
complaisance le déroulement de la capture, de la vente et de l’embarquement. Les
Africains ont été cependant des partenaires forcés. Pouvait-on se soustraire à ce traité.
Non, il faut le dire haut et fort.
La colonisation, après la conquête militaire nous a imposé ici la culture de l’arachide, la culture du café ou du cacao, Les mines ont été exploitées sans que nous ayons pu nous soustraire à ces exploitations. Mutatis Mutandis, on nous a imposé la fourniture d’esclaves par la force des choses, contre notre gré. Le grand responsable, le seul responsable en définitive reste l’Europe.
La démographie africaine a été fortement affectée ; des régions entières ont été vidées de leurs habitants. Parler de réparation n’est pas une veine réclamation.


Le problème mérite de rester à fleur de conscience.
Le projet « La route de l’esclave » doit nous aider à mieux appréhender la
question. Il doit nous aider à cerner les tenants et aboutissant des raisons profondes de notre retard.
La prise de conscience doit être encore plus forte en vue de souder l’Afrique à sa diaspora, tout comme l’Europe est soudée à sa diaspora, l’Amérique blanche.

L’étude des traditions orales aiguisera notre conscience du douloureux
problème de la traite
.

_________________
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Muana Kongo
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Messages: 1776

MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 00:10    Sujet du message: Répondre en citant

En le lisant il y a un net parti-pris et une idéologie kaboutisante, dire que "non, le nègre n'était pas un enfant il a aussi participé".
Le même texte soutient que l'esclavage aurait été une pratique endogène et le prouve en montrant que la traite et l'esclavage ont apporté "l'insécurité".
Que des roitelete installés sur la côte (dans les forts donc...) travaillaient pour des blancs avec des voyous, mais n'avaient pas eux-mêmes d'influence conséquente.
Le même texte montre qu'avant et pendant, ce qui a amené la traite et l'a modelée et accentuée, c'est l'intérêt occidental.

En gros, il nous dit de manière très longue et quelque peu contradictoire:
"non les nègres n'étaient pas de grands enfants qui ont participé à la traite malgré eux. La plupart des nègres l'ont subie malgré eux, de la part de blancs qui avaient créé leurs propres ramifications nègres. Donc non, ceux qui ont participé ne sont pas des benêts mais des roitelets (!)"...
Moralité: la méthodologie employée s'apparente largement à celle de grenouilleau, de smith... etc... et toute une bande de kelmanisants.

C'est dommage car l'idée en soi est bonne (prendre les sources orales) mais leur faire dire le contraire de ce qu'elles disent tout en entretenant de fausses nuances qui sont en fait des contradictions... c'est ridicule.

Citation:
Si le meneur du jeu reste l’Européen, demandeur d’esclave, les fournisseurs noirs furent des partenaires incontournables et les traditions orales montrent bien que les uns et les autres révélèrent les mêmes aptitudes commerciales.
Les Africains n’étaient pas du tout les « benêts » et les « grands enfants »
que présentent les textes européens
...mais ils étaient des roitelets pourtant entretenus dans des forts et nourris à l'eau de vie... ben ... Mais bref: il y a déjà ici un amalgame malsain entre les "fournisseurs noirs" (les roitelets alcooliques) et les "africains" en général, qui se seraient entre autres regroupés pour faire du commerce et fonder...:
Citation:
le royaume marchand de Moréal
... oui très africain comme toponyme...
Citation:

La traite est à l’origine de mutations socio-politique [...] la fourniture d’esclaves devient l’occupation principale des chefs et des rois.
On aurait aimé avoir des exemples de ces rois mais ce qui est le plus intéressants c'est que l'on ne sait plus bien si l'on parle des rois des royaumes intérieurs ou des roitelets de la côte, puisque notre auteur enchaine avec:
Citation:

Avant la traite il n’y avait pas sur la côte des royaumes mais des sociétés lignagères.
L’organisation militaire que nécessite la capture des esclaves pousse à la
création des chefferies ou royaumes négriers sur les côtes de Guinée : royaumes soussou des XVIIe et XVIIIe siècles.
Dont on sait que les chefs n'étaient que des vice-rois aux noms exotiques pour des africains (cupidon etc..., cf post d'Ogo)...
pour le moment pas grand chose de nouveau, mais déjà quelques imprécisions (amalgames?) quelques contradictions.
Citation:
Les traditions révèlent un fait non moins remarquable, celui du brassage
entre Noirs et Blancs car en Guinée bon nombre de négriers blancs installés contractent des mariages et font souche. Ils sont pris dans le réseau des relations claniques ou tribales et participent activement à la politique locale. On voit que le métissage culturel a commencé sur le continent même avant d’être la réalité dominante dans le nouveau monde.
Une pas mal aussi...: les européens ont eux-mêmes affirmé dès le XVIIè que le "métissage" (non pas culturel, mais bel et bien biologique) était une arme pour infiltrer les populations et les duper. Nous ne sommes pas de grands enfants et se faire tromper une fois passe, mais se faire tromper après aveu du menteur...
Citation:
la tradition orale fait une nette distinction entre le
temps des royaumes et empires stables et le temps d’insécurité crée par le commerce de l’esclave
soit l'esclavage était une source d'enrichissement pour les populations locales qui y auraent <<toutes participé>>, soit il a créé une situation d'insécurité pour elles.
Citation:
L’époque d’insécurité dans le Mandingue ou Haute-Guinée est appelée
« temps des brigands » (Téguéré ou Teré Télé).
C’est l’époque de l’émiettement politique ; chaque chef de district ou de
canton s’érige en roitelet ayant à ses services des bandes de Téré ou « coupeurs deroute ». Rarement ces roitelets commandent plus d’une dizaine de villages.
... hé bien oui, on revient à la description européenne que l'on comptait déconstruire, à savoir:
1- un initiateur, qui se fabrique:
2- des complices, qui à leur tour, une fois asservis et armés...
3- se font un simple rouage du mécanisme...

maintenant, on se demande dans tout ça où est le rôle des populations, que l'auteur nous présentait comme partenaires incontournables... Etait-ce un mensonge ou est-ce que brigand = populations africaines?
Citation:
a guerre est la principale activité de ces roitelets ; elle leur permet de se procurer des armes et des munitions
d’Europe pour renforcer leur potentiel militaire et acquérir aussi des marchandises d’Europe qui ne se négocient que contre les esclaves
Les enquêtes nous ont montré que la mémoire populaire a enregistré surtout les faits relatifs à la période de la traite clandestine (1815-1880). Si celle-ci a été relativement courte, elle a opéré une fonction profonde et a aggravé l’insécurité. Les Rio guinéens, pénétrant profondément à l’intérieur des terres avec de nombreux diverticules, ont été particulièrement propices à la clandestinité. En fait trois ou quatre
générations seulement nous sépare de la dernière période de la traite d’où la fraîcheur des informations.

A la lumière des informations particulièrement précises recueillies en Haute-Guinée, il a été possible de suivre les itinéraires et les gîtes d’étape qui vont de cette région vers la Sierra-Leone (Freetown) ou vers le Sénégal en passant par Dinguiraye, la route vers les Rios guinéens, traversant le Fouta-Djallon, royaume théocratique
fondé au XVIIIe siècle et qui a joué un rôle déterminant dans la traite négrière.
Voilà, on infère donc à partir d'une interprétation peu crédible de la fin de la traite, que tout le processus s'est déroulé non pas selon les faits, mais selon l'interprétation voulue dès le départ de l'étude.

Franchement, certains "africains" font de meilleurs désinformateurs et falsificateurs que les pires des idéologues occidentaux.

Pour finir, y a-t-il lieu de commenter ce genre de citations:
Citation:
Il est remarquable que les tenants des traditions font une distinction essentielle entre l’esclavage pratiqué en Afrique et l’esclavage outre Atlantique. Ce n’est pas le lieu de développer ce qu’est l’esclavage dans la société traditionnelle, mais
il est important de souligner que dans le contexte africain l’esclave n’est pas complètement dénué de droit, surtout dans certaines sociétés. Un dicton malinké dit « Le patron est maître de l’esclave mais ce dernier lui aussi est maître de sagibecière ».
Question: peut-on parler d'esclave? Cet article ne vient-il pas de prouver qu'il n'y avait pas inter-compréhension entre les africains en général et les européens sur la notion "d'esclave", très répandue chez l'un, non-observée (et incompatible) chez l'autre.
Je remarque simplement que l'auteur de cet article fait appel à une source qui nous dit clairement en gros: l'africain ne pratique pas vraiment l'esclavage, on l'appelle ainsi mais ce n'en n'est pas vraiment.

Quant aux raisons de cette volonté d'amalgamer les deux, c'est certainement pour faire passer la pilule aux plus naïfs d'entre nous. Maintenant, il faut être sérieux et arreter les discours stupides "non on est pas de grands enfants, on a donc aussi pratiqué l'esclavage".
Ce raisonnement est absurde, il revient à dire: "l'esclavage n'avait pas de sens pour nous, parce-qu'il ne correspondait pas à notre mode de vie, mais si en même temps si on n'a pas pratiqué l'esclavage comme le maitre blanc, on n'est pas ses égaux et il nous verra comme de grands enfants".

Foutaises, foutaises, foutaises!!!!!!!!!.
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 00:20    Sujet du message: Répondre en citant

Muana Kongo j' au lu ce texte il y a plus de deux mois le jour où OGOTEMMELI a mis le lien . ce extrait n' est que l' introduction . En cliquant sur ce lien http://www.pyepimanla.com/mise_3/pdf/esclavage.pdf
tu peux lire l' intégralité (moins de 150 pages pdf ) .Ainsi nous pourrons le discuter .
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Muana Kongo
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Messages: 1776

MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 01:00    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
Muana Kongo j' au lu ce texte il y a plus de deux mois le jour où OGOTEMMELI a mis le lien . ce extrait n' est que l' introduction . En cliquant sur ce lien http://www.pyepimanla.com/mise_3/pdf/esclavage.pdf
tu peux lire l' intégralité (moins de 150 pages pdf ) .Ainsi nous pourrons le discuter .
ok. Est-ce à dire que l'intro est en contradiction avec le reste? ou que les incohérences de l'intro ne reflètent pas le texte?
Quoi qu'il en soit je vais prendre le temps de le lire dès que possible et on pourra éventuellement en discuter si tu le souhaites.
D'ici là rien ne t'empêche d'exposer la thèse de l'auteur si elle est différente de ce qui ressort de l'intro, ainsi que ses arguments s'ils sont différents de ceux résumés dans cette intro...
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 14:33    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Tradition orale
et
archives de la traite négrière
Directeur de la publication
Djibril Tamsir Niane
UNESCO


Les auteurs sont responsables du choix et de la présentation des faits figurant dans
cet ouvrage, ainsi que des opinions qui y sont exprimées, lesquelles ne sont pas
nécessairement celles de l’UNESCO et n’engagent pas l’Organisation. Les appellations
employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent
n’impliquent de la part du secrétariat de l’UNESCO aucune prise de position quant
au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant
au tracé de leurs frontières ou limites.
Publié en 2001
par l’Organisation des Nations Unies
pour l’éducation, la science et la culture
7, place de Fontenoy, 75352 Paris 07 SP
Composition et impression dans les ateliers de l’UNESCO
© UNESCO 2001

Préface
Les communications du colloque international sur « La tradition orale et la traite négrière »,
Conakry 24-26 mars 1997 et celles de la réunion des experts sur « Les archives européennes
de la traite négrière », Copenhague 5-8 février 1998 ont permis de constater,
d’une part, l’ampleur des conséquences désastreuses de la traite sur la démographie, la
culture, l’économie et les structures des sociétés africaines et d’autre part, de montrer
que la tradition orale est une source d’information aussi précieuse que les archives
écrites européennes. Si les archives écrites, souvent inaccessibles, sont la mémoire des
esclavagistes avant tout, l’exploitation systématique de la tradition orale permet aux
peuples victimes de la traite une réappropriation et un véritable travail de mémoire.
Si l’Europe et l’Amérique détiennent une abondante documentation sur la
traite négrière et l’esclavage, l’Afrique quant à elle est restée longtemps muette.
Elle n’a qu’une petite part de ses archives. Des chercheurs comme Djibril Tamsir Niane,
Howard Dodson, Mbaye Guèye, Julio Corbea, Elise Paraiso, Akosua Perbi mènent
depuis des années des enquêtes et assurent la collecte et la conservation des témoignages
et récits sur la traite négrière. La conservation, le recueil et la valorisation de
ce patrimoine sont aujourd’hui au centre des préoccupations de nombreux centres
de recherches et universités en Europe, en Amérique, dans les Caraïbes et en Afrique.
L’étude de la tradition orale permet en effet de combler des lacunes et
d’élucider des questions fondamentales sur lesquelles les sources écrites et les archives
ne fournissent pas une appréhension complète et objective.
L’attention suscitée par ce colloque et cette réunion des experts a incité le
Secrétariat du projet « La route de l’esclave » à mettre ces travaux à la disposition
du public pour une meilleure connaissance d’une tragédie occultée.
Doudou Diène
Directeur de la division du dialogue interculturel
UNESCO



Remerciements
Cet ouvrage n’aurait pu être mené à son terme sans la bienveillante collaboration
des auteurs et surtout du professeur Djibril Tamsir Niane qui est le directeur de la
publication
. Qu’ils en soient tous remerciés.
Nous exprimons notre reconnaissance à Christian N’Dombi qui a consacré
beaucoup de temps à la correction, à la révision, à la relecture des textes et à
l’élucidation des nombreuses énigmes du manuscrit original.

_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 14:35    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Sommaire
Préface 3
Introduction 7
La tradition orale, source de connaissance
des relations entre Europe-Afrique à partir de la Côte
par prof. Djibril Tamsir Niane (Guinée)
Première partie
Tradition orale et traite négrière
La tradition orale dans le domaine de la traite négrière 15
par prof. Mbaye Guèye (Sénégal)
Tradition orale et esclavage 23
par prof. Diouldé Laya (Niger)
Traditions orales, traitement occulte
et domptage de l’esclavage au Rio Pongo 33
par prof. Mamadou Camara Lefloche (Guinée)
Le Fuuta-Jaloo (Guinée)
et la traite négrière atlantique dans les traditions orales 47
par prof. Ismaël Barry (Guinée)
Tradition orale et histoire des mines de cuivre à Cuba 71
par prof. Julio Corbea (Cuba)
L’Angola et les témoignages oraux liés à la traite négrière et à l’esclavage 77
par prof. José Domingos Pedro (Angola)
Tradition orale et traite négrière au Ghana 85
par prof. Akosua Perbi (Ghana)


Bumba-Meu-Boi, Principal auto populaire brésilien 91
par prof. Joel Rufino dos Santos (Brésil)
Deuxième partie
Les archives de la traite négrière
Aperçu sur les archives de la traite négrière : le cas du Bénin 101
par prof. Elise Paraiso (Bénin)
Les archives de la traite en Angola 103
par Dra Rosa Cruz e Silva (Angola)
Les archives du Saint-Siège et la traite négrière 109
par prof. Joseph B. Ballong-Wen-Mewuda (Saint-Siège)
Les forts danois de la Côte de l’Or
et leurs habitants à l’époque de la traite des esclaves 113
par prof. Per Hernaes (Norvège)
Les archives des compagnies commerciales danoises d’Outre-mer :
une source pour La route de l’esclave 121
par prof. Eric Goebel (Danemark)
Les images de l’esclavage : problèmes d’interprétation et de publication 129
par prof. Viktoria Schmidt-Linsenhoff (Allemagne)
Les documents danois sur l’histoire du Ghana entre 1657 et 1754 139
par prof. Ole Justesen (Danemark)
[/quote]
_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 14:41    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que tu veux dire par cet extrait et la partie en rouge. Ce que j'y lis c'est que :

1-l'unesco emet une réserve par rapport à l'orientation choisie par les auteurs pour interpréter les documents à disposition.
2- sous couvert de donner à la "tradition orale" la même valeur que "les archives écrites", on leur fait dire substantiellement le contraire de ce qu'elles disent (jusque là pas d'exemple extrait de ce texte échappant à cette contradiction)
3- on parle d'une tragédie occultée, mais dans la mesure ou le texte va dans le sens largement répandu, on ne voit pas de quoi on parle, ça fait plus figure de style à la Stephen Smith...
4-le pr tsiane serait le directeur de ce travail et donc l'aurait orienté, cool.

Mais ça ne répond pas: est-ce que le reste du travail poursuit dans la même lancée (dans la mesure où l'intro reprend les grandes idées du boulot en question, il ne peut en être autrement) ?
_________________
----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
Si vous partagez ce rêve, aidez-nous à en faire une réalité. Soutenez l'initiative Vitu, sur :
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 14:46    Sujet du message: Répondre en citant

En fait Muana je crois que le texte entier vaut la peine d' être discuté .SI on peut le copier par petits morceaux se serait bien car ce ne sont pas d' obscurs chercheurs qui y écrivent .
_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 14:56    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
En fait Muana je crois que le texte entier vaut la peine d' être discuté .SI on peut le copier par petits morceaux se serait bien car ce ne sont pas d' obscurs chercheurs qui y écrivent .
Tu sais, qui écrit ne m'importe pas tant. Ce qui est écrit et comment c'est défendu m'intéresse par contre. Mais quand ca commence avec de telles défaillances... on peut en discuter si j'y étais opposé ou si ça ne m'intéressait pas je ne me serais pas exprimé. Je vais trouver du temps pour en commencer la lecture et on verra ce que ça donne.
Mais comme je le disais si tu as la possibilité de faire un copier-coller, de tps en tps ce ne sera pas de refus.
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 15:14    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Première partie
Tradition orale et traite négrière
La tradition orale dans
le domaine de la traite négrière
Prof. Mbaye Guèye (Sénégal)


Au cours de mes recherches sur la traite négrière, la tradition orale m’a permis
à plusieurs reprises de combler le vide d’une documentation lacunaire sur plusieurs
points, de déchiffrer certaines énigmes sur lesquelles les sources écrites gardent un
mutisme total
.

S’agissant de l’organisation de la traite par les Africains, les enquêtes orales
permettent de distinguer nettement les Dioula, spécialistes du commerce à longue
distance, des bana-bana ou colporteurs dont le rayon d’action était circonscrit aux
marchés hebdomadaires relevant de commandements territoriaux plus ou moins
voisins
. Les chemins qui les reliaient les uns aux autres étaient pleins de risques
en raison des coupeurs de route qui cherchaient à les intercepter. Aussi ne
tardèrent-ils pas à imiter les Dioula en se constituant en groupes dont la sécurité
était assurée par des escortes armées dont ils rétribuaient les services. Chaque
marché hebdomadaire avait son jour de fonctionnement. C’était là que se faisait la
distribution des produits européens une fois qu’ils étaient introduits dans la région
par les Dioula.

La même source nous a également fourni des indications sur les Dioula,
les axes routiers par lesquels ils passaient, leurs gîtes d’étape, les lieux de ruptures
des charges, là où les rivières n’étaient pas guéables. Des bateliers professionnels
occupèrent ce crénau en transportant dans leurs embarcations d’une rive à l’autre
ces commerçants itinérants moyennant le paiement de certaines taxes. Celles-ci
étaient également versées à tous les chefs ou souverains du territoire par lequel
transitaient ces caravanes
. Elles portaient le nom de Koubal ou impôts sur les
transactions commerciales. Dès lors on comprend que beaucoup d’autorités politiques
aient cherché à faire de leurs royaumes ou circonscriptions administratives,
des espaces sûrs pour les caravanes en créant des milices armées, chargées de
garantir la sécurité des personnes et des biens afin d’accroître les ressources tirées
du transit.


Nos informateurs nous ont fourni des données sur les routes et leurs
débouchés sur le littoral. Des caravanes en provenance du Khasso, du Bambarena en
général pouvaient atterrir dans le secteur de Mboro, de Dakar, de Bargny et de
Portudal en passant par le Jolof, le Kajor, le Bawol, le Sine ou dans le Saloum au poste
de Kiawer, de Kaolack ou dans l’un des postes de traite échelonnés le long de la
Gambie
. Nous savons ici que les ruines que l’on trouve sur les rives des vallées fossiles
ne sont que les témoignages de l’ancienne présence des Européens qui allaient au
devant des caravanes afin de contrôler la plus grande partie des transactions
.
La tradition orale a été aussi d’une grande utilité pour ce qui est de l’impact
de la traite sur la démographie. Elle nous a permis de comprendre l’ampleur des
ravages opérés par certaines maladies comme « Djambal » ou variole que les guérisseurs
ne parvenaient pas à éradiquer et qui poussaient les populations à abandonner
leurs premiers habitats pour aller chercher sous des cieux plus cléments la fin de
leur aventure. La tuberculose, la syphilis passaient pour des maladies terribles et fort
craintes. C’est ainsi que, pour éviter les contaminations, certaines populations
pratiquaient une stricte endogamie
. Il est connu des populations que les pileuses
professionnelles, qui accompagnaient les caravanes sur les routes menant au littoral
où les bana-bana dans leurs sphères d’intervention, se transformaient à l’occasion en
péripatéticiennes. C’est ce qui explique que ces maladies se soient propagées jusque
dans les secteurs les plus éloignés de la côte. Les ravages de ces maladies avaient
pris, en certains endroits, des proportions si gigantesques que les populations se
servirent des malheurs qu’elles avaient engendrés comme repères chronologiques
pour dater leurs événements.
Des indications importantes nous ont été données par la tradition orale sur
le développement de l’alcoolisme. La consommation d’alcool avait pris chez les
aristocrates et chez tous ceux qui partageaient leur genre de vie des proportions
qui inquiétèrent à juste titre les musulmans à tel point que le mot Naan qui veut
dire boire avait fini par signifier boisson alcoolisée
. Pris dans l’engrenage de la traite
négrière qui les avait conduit à faire de la guerre leur principale industrie, les membres
de l’aristocratie avaient constamment recours aux liqueurs pour se doper. Les
marabouts étaient convaincus que c’était la consommation immodérée de l’alcool
qui les rendait querelleurs et les incitait à ensanglanter les pays
.
Quant à l’impact de la traite négrière sur l’économie, la tradition orale n’est
certes pas trop prolixe, mais elle nous permet de situer certains de ses aspects dans
un ordre de grandeur. Aussi c’est grâce à elle que nous connaissons la façon dont
les populations avaient réagi pour assurer à leur habitat une relative sécurité. A partir
du moment où elles n’étaient plus sûres de tirer parti des produits de leur labeur
en raison des destructions des récoltes par nécessité stratégique de la part de leurs
ennemis, elles limitèrent leurs défrichements au stricte nécessaire, utilisant les lanières
de forêts qui jouxtaient les habitations comme des abris sûrs dès que le courant
dévastateur ennemi était signalé. Même si le village et les greniers étaient réduits en
cendre, les fruits de la forêt et le gibier qu’elle recelait leur permettaient de survivre.
Il nous a été indiqué que dans certains secteurs, les populations avaient renoncé à
vivre dans de gros villages pour se contenter de petits hameaux éparpillés à l’intérieur
de la forêt et auxquels on n’accédait que par des sentiers le long desquels on avait
établi des ruches d’abeilles guerrières qui en interdisaient l’accès à toute cavalerie
.

C’est compte tenu de tout ceci que les vieillards interrogés sur les stagnations
voire la régression de l’agriculture africaine sont unanimes à incriminer « la période
des chevauchées permanentes ». Par cette formule, il faut entendre la persistance de
la terreur, la mort qui guettait les vivants à chaque instant, au détour d’un sentier
ou sur leur lit. On ne pouvait penser à l’avenir ou élaborer des projets ambitieux
sachant qu’à tout moment un raid ennemi pouvait tout réduire en cendres
. Cette
peur permanente avait finalement usée les coeurs, fragilisée les esprits, fait de la plupart
des créatures des êtres hésitants, vivant au jour le jour, sans souci du Iendemain.
Les opérations militaires étaient généralement précédées par la destruction
des récoltes afin de réduire les capacités de résistances de l’ennemi.
Il y avait des disettes et des famines partout
. Pour peu qu’une épidémie ou
une invasion de sauterelles y ajoutassent leurs effets dévastateurs, les populations
étaient réduites à recourir à toutes sortes d’expédients pour survivre. Pour l’artisanat
et sur l’abandon de certains anciens métiers la tradition se réfère à la traite pour
expliquer leur décadence ou leur abandon. Les enquêtés localisent avec précision les
endroits où l’on trouvait la matière première pour les poteries d’excellente qualité,
ceux où l’on fabriquait la fonte dans des hauts-fourneaux. Selon les informateurs,
le régime autarcique qui prévalait avant la généralisation de la traite incitait chaque
unité familiale à diversifier ses cultures afin de couvrir la plus grande partie de ses
besoins. Aussi chaque famille disposait-elle d’un champ de coton pour ses besoins
en textiles et pour ses rites.

S’agissant de l’impact de la traite sur la vie politique et sociale, la tradition
orale est particulièrement loquace. Nos informateurs nous expliquent avec clarté
comment s’est opéré le passage d’une organisation politique décentralisée, où le
souverain était assimilable à un totem incarnant l’unité spirituelle du peuple à un
système pour ainsi dire autocratique où les caprices du souverain étaient considérés
comme des lois
.

Dès la fin du XVIe siècle, les guerres civiles générées par les compétitions
dynastiques mirent à feu et à sang le Kayor, le Bawol, le Sine et le Saloum. Les
souverains s’attachèrent à dépouiller de leurs prérogatives les propriétaires terriens
ou lamanes dont les terroirs avaient le statut de circonscriptions administratives dont
ils assumaient la charge. Ils constituaient un puissant écran entre le souverain et les
sujets, d’autant que c’étaient leurs représentants qui formaient l’assemblée des grands
électeurs qui choisissaient le roi en cas de vacance, le destituaient s’ils le jugeaient

nécessaire et avaient même la haute main sur les affaires étrangères. En effet cette
assemblée était seule habilitée à déclarer la guerre ou à faire la paix dans les États
de la Sénégambie
.

En raison de l’insécurité générée par la présence des Européens, chaque État
procéda à une réforme en vue de concentrer tous les pouvoirs entre les mains des
souverains
. Les uns et les autres regroupèrent les Lamanats en circonscriptions
administratives plus vastes confiées soit à d’anciens alliés des dynasties régnantes,
soit à des fonctionnaires royaux appelés esclaves de la couronne dont la docilité à
l’égard du souverain était pour ainsi dire mécanique. Ces délégués du pouvoir central
n’étaient responsables que devant le roi
.

Grâce à ces agents d’une fidélité de tous les instants, les souverains réussirent
à supprimer, par la terreur, tous les verrous qui s’opposaient à leur politique de
centralisation à outrance. Ces fonctionnaires, qui ne devaient leurs responsabilités
qu’au bon plaisir du souverain, permirent à ce dernier de contourner les principes
de l’hérédité qui lui faisait obligation jusqu’alors de confier certains commandements
territoriaux à des nobles appartenant aux familles traditionnelles de chefs, seules
reconnues par le droit coutumier pour les exercer
. Il en fut de même pour les différents
ministères désormais nettement séparés de l’administration territoriale et dont
les titulaires se recrutaient, dans la majeure partie des cas, parmi les esclaves de la
couronne. Ceux-ci faisaient toujours preuve d’une fidélité absolue à l’endroit de leur
bienfaiteur dont le sort était intimement lié au leur.
La tradition orale nous a aussi permis de comprendre la rupture de l’équilibre
institutionnel qui fit sombrer toute la Sénégambie dans une ambiance de violence.
Les différents lignages, seuls éligibles à la royauté, comprirent rapidement que seule
la force était devenue le moyen le plus sûr pour la conquête du pouvoir. Les uns
et les autres se transformèrent pour ainsi dire en « partis » qui ensanglantèrent le
pays par leurs luttes intestines
. Chacun d’entre eux se dota d’une milice permanente
formée par ses esclaves domestiques et par les éléments de sa clientèle politique qu’il
associait à son pouvoir dès qu’il accédait au trône.
Les rivalités entre ces différents clans rivaux s’extériorisaient en combats
d’une extrême atrocité. Les unes et les autres ne vivaient que de pillages. Aucun
d’entre eux n’éprouvait plus le besoin de faire preuve de sagesse de bonne moralité
pour conquérir le suffrage des grands électeurs dont l’institution s’était transformée
en simple chambre d’enregistrement de la volonté du clan vainqueur — mais plutôt
de courage, de témérité, de cruauté — chaque vacance du trône était l’occasion pour
les uns et pour les autres de proclamer à nouveau leurs ambitions les armes à la
main. Les vaincus et leurs partisans prenaient alors les routes de l’exil achevant de
dépeupler leurs pays déjà terriblement dévastés par les guerres, les épidémies.
Avec l’appui de quelques rois voisins, ils n’hésitaient pas à rallumer le flambeau de
la guerre toujours féconde en morts et en destructions.


Pour se convaincre de tout ceci, il suffit d’écouter les chants des griots,
détenteurs de la tradition orale qui énumèrent la longue liste des batailles opposant
les différentes factions qui se disputaient le pouvoir, sans oublier bien sûr les hauts
faits de guerre qui portaient sur les prouesses individuelles des héros. Avec eux,
c’est la succession des batailles, des récoltes détruites, de grands guerriers tués et
jetés dans des flammes, des chevaux de grande valeur vénale perdus.
Les devises qui
tenaient lieu de noms de leurs chevaux traduisaient leur adhésion sans réserve à leur
éthique de l’honneur. La chevauchée était leur activité primordiale avec à sa suite
l’ensemencement de la mort, de la désolation. La valeur morale de chaque individu
se mesurait à sa témérité ou à sa sérénité, à son impassibilité face à la mort, mais
aussi à sa générosité, à ses largesses, à ses capacités à redistribuer à sa clientèle le
produit de ses rapines avec une joyeuse ostentation. Parmi ces chevaux porte-devise
on peut citer :
Bou dé diotee = à l’heure de la mort, quand l’heure de la mort sonne, il faut
savoir mourir sans crier, sans pleurer, sans gémir avec la conviction que la mort
brutale doit être le couronnement sublime d’une vie noble.
Ndagoum tît = marcher lentement alors que la peur vous envahit. En toutes
circonstances, le noble doit garder une parfaite maîtrise de soi.
Kou-sa woud voye = celui qui reçoit les éloges de son rival ou de sa coépouse.
En général c’est une fois qu’on est enterré que les ennemis acceptent de reconnaître
nos qualités. Mais du fait qu’à l’intérieur même des lignages utérins ou consanguins
l’esprit d’émulation animait tout le monde, chacun cherchant à se faire attribuer la
palme du courage par excellence, celui qui prenait pareille devise entendait simplement
dire que pour obtenir cette consécration il a, à plusieurs reprises, frôlé la mort.
Aussi en Sénégambie les griots conservent dans leur corpus de nombreuses
mentions de ce genre sur les devises, les batailles, les compétitions entre les patrilignages
comme Keur Ceyasin, Keur Madior, Keur Thiandella, entre les différents matrilignages,
Sangom, guêt etc., au Jolof, Tedieck, Logres, Dioss au Walo, Wagadou,
Diafougne, Guedj, Dorobe au Kayor et au Bawol ainsi que les factions patrilinéaires
ou matrilinéaires au Sine et au Saloum. Avec ces tableaux, on est parfaitement en
droit de dire que la violence a été, durant toute la traite, le fil conducteur de
l’histoire africaine. En effet, en essayant de s’adapter aux conditions imposées par la
traite, les souverains en arrivèrent à détruire les équilibres sociaux qui avaient permis
de maintenir une certaine harmonie entre les différentes forces sociales
. Au bout
du compte, nous constatons que de tutélaires, les pouvoirs se transformèrent en
véritables tyrannies qui conduisirent certains voyageurs européens à faire de l’Afrique
la terre bénie des dictatures
.
Dans les secteurs où aucun État ne réussit à mettre les collectivités humaines
qui s’y trouvaient dans une tutelle globale, les populations s’adaptèrent tant bien
que mal aux nouvelles conditions introduites par la traite. Les groupes conscients

de leurs graves faiblesses par rapport à leurs voisins jugèrent plus prudent de
transférer leur habitat dans des régions d’accès difficile, ou simplement répulsives
comme les marécages ou les massifs forestiers propres aux embuscades grâce aux
rideaux de verdure derrière lesquels ils s’abritaient pour se défendre ou attaquer avec
une grande cruauté.
Là, ils pratiquaient du banditisme qui les poussait à tuer tous
les étrangers qui s’aventuraient dans leurs zones.Aussi la détestable renommée dont
on les créditait finit par faire de leur territoire, un véritable sanctuaire qui ne fut
violé que par les colonnes de la conquête coloniale. Le plus illustre de ces bandits
fut Kagne dont l’un des ravins du massif de Thiès porte le nom, Alloup Kagne = la
Brousse de Kagne
. Il faut cependant constater que sans mépriser le courage qui incite
à braver à visage découvert les ennemis, les habitants de ces zones s’étaient fait les
adeptes d’une autre éthique qui ne trouvait pas honteux de fuir devant des gens
plus forts et mieux armés. Là, ils rejoignaient les roturiers dans les organisations
étatisées pour qui, réussir à échapper par sa volonté ou par sa capacité de camouflage
à ses poursuivants, était une forme de courage. Daw ba raw thie npora = réussir à
sauvegarder sa liberté par la fuite est une forme de courage
.
La tradition orale des Sérères Noon Safeen Paloor, Ndut explique comment
dans le voisinage d’États aussi puissants que le Kayor et le Bawol qui voulaient les
assujettir, ils étaient parvenus tant bien que mal à sauvegarder leur indépendance
.
Le Noon par lequel on désigne l’un de ces groupements traduit, en réalité, la crainte
qu’ils inspiraient à leurs ennemis car ce mot signifie morsure de serpent ou ennemi
mortel. Toutes les pistes qui conduisaient aux divers hameaux éparpillés au milieu de
ces marécages ou forêts étaient piquetées de ruches d’abeilles guerrières qui en
interdisaient l’accès à toute cavalerie. Ainsi à l’abri de toute attaque surprise dans
leur sanctuaire, ils purent conserver leurs institutions et se cloîtrer dans leurs
particularismes.
La tradition orale nous a permis enfin de comprendre comment, au départ,
des groupes politiquement fragiles réussirent à faire des aspérités de la nature, une
sorte de bouclier protecteur leur conférant une relative sécurité.Au même moment
ils ont sécrété des haines féroces contre tous les étrangers qui voulaient faire de
leurs territoires des garennes humaines. Leurs peurs résultant de leur état de faiblesse
furent transformées en armes de combat. Ils développèrent alors la conscience de la
différence par l’exaltation de ce qui leur était spécifique
. On s’en rend compte par
les vocables peu flatteurs par lesquels les groupes voisins se désignent réciproquement
(ennemis mortels, gorilles, serpents, hyènes). En diabolisant ainsi le voisin, on
supprimait son humanité et on s’arrogeait alors le droit de le tuer ou de le réduire
en servitude
.
Si l’on en croit la tradition orale, la traite négrière était l’unique responsable
des mutations intervenues dans l’organisation sociale surtout dans les collectivités
qui étaient au stade étatique
. La hiérarchisation sociale connut une intensité nouvelle

avec des discriminations fondées sur le statut de la personne. L’élite dirigeante
s’évertua de convaincre, par son idéologie, toutes les composantes de la société, de
respecter le principe de la fixité héréditaire des conditions sociales.
A partir du moment où la guerre était devenue la principale industrie de
l’autocratie dirigeante, les vertus militaires, guerrières étaient exaltées plus que de
raison
. On mit alors dans une position inférieuriorisée tous ceux qui ne partageaient
pas le genre de vie des aristocraties. Les réseaux qui traditionnellement reliaient les
uns aux autres les différentes catégories sociales étaient à chaque instant obstrués
par des rapports de violence.
Partout, c’était la force qui tenait lieu de loi. Ce que les Wolofs traduisirent
par cette formule Garmi Ngarul fettal = le statut de prince ne peut s’acquérir et se
conserver que par la possession de montagnes de fusils
.
Le climat permanent de guerres créé par la traite finit par donner à
l’esclavage domestique des proportions colossale. Les avantages militaires que pouvait
offrir le commerce seul incitèrent les différentes factions politiques qui se disputaient
le pouvoir à recourir à la violence pour se procurer des esclaves dont la vente leur
permettait d’acheter des produits européens et surtout les armes indispensables au
maintien et à la défense de leurs privilèges. Une partie des esclaves capturés étaient
employés aux travaux domestiques, car il fallait remplacer aux travaux champêtres
ceux qui avaient fait de la guerre leur métier
. C’est ainsi que les villages des États
de la Sénégambie, du Fouta ne furent peuplés exclusivement que d’esclaves. Ces
villages s’appelaient Gallo en pays Wolof, Bam chez les Sérères et Runde chez les
Peuls. C’était parmi ces esclaves que l’on choisissait ceux qui devaient servir de dot
lors des mariages princiers ou de rançon quant un membre de la famille était fait
prisonnier. On en prélevait aussi de temps à autre pour acheter des chevaux arabes.
Lors des opérations militaires, ces esclaves étaient mobilisés pour la préparation des
provisions, pour l’acheminement de la logistique du maître sur le théâtre des
opérations. Ceux qui étaient courageux recevaient des fusils et combattaient aux cotés
de leurs maîtres. Ce qui leur conférait un statut particulier pouvant déboucher dans
certaines circonstances sur leur affranchissement
.
L’extension de la servitude domestique s’accompagna souvent d’une réelle
perversion morale. Les concubinages se multiplièrent sans le respect des prescriptions
coraniques qui auraient dû en atténuer les méfaits chez les musulmans. Il se trouve
que beaucoup de maîtres spéculaient aussi sur la postitution de leurs captives car la
dot qu’ils devaient empochée en les mariant serait vite dilapidée et il leur faudrait
attendre un bon moment pour tirer parti des enfants issus de ces unions
. Si en
général l’esclavage africain n’avait rien des rigueurs de celui de l’Amérique, les esclaves
n’en étaient pas moins considérés comme d’éternels mineurs. Ils ne pouvaient ni ester
en justice ni hériter. Les biens et les enfants des esclaves morts revenaient de droit
à leurs maîtres. En principe l’autorité du maître était absolue sur ses esclaves
. C’est

le sens de la formule Galadiopk Diam = le gris-gris de l’esclavage. Cela veut dire que
l’amulette la plus efficace pour l’esclave c’est de se méfier de son maître
.
Les maîtres avaient fini par avoir des comportements de ségrégation vis à
vis de leurs esclaves. Dans les villages où ils coexistaient avec les maîtres, les esclaves
étaient parqués dans des quartiers spéciaux appelés aussi gallo. Pour justifier ces lignes
de démarcation dans les résidences, on attribuait aux esclaves toutes sortes de vices.
On les considérait comme des êtres fourbes, méchants, hypocrites, poltrons et
toujours prêts à la trahison. Bref, toute une idéologie fut mise en oeuvre pour les
amener à croire à l’idée paralysante de leur infériorité. C’était pour cela que dans les
secteurs islamisés, les maîtres s’abstenaient d’envoyer à l’école coranique les enfants
des esclaves de peur de les voir puiser dans l’enseignement coranique les armes de
leur libération. On leur répétait que tout esclave acceptant docilement l’autorité du
maître irait au paradis ; dans le cas contraire, ce serait la damnation éternelle.

Par la tradition orale nous savons aujourd’hui que la peur était omniprésente
chez nos ancêtres. Chaque fois qu’ils sortaient de chez eux, ils se bardaient d’armes
comme s’ils allaient en guerre. Cette peur paralysante les empêchait d’affirmer leur
individualité. Tous se referaient à leur groupe familial qui devenait alors la principale
référence. C’est pour cela que les personnalités eurent toutes des difficultés à
s’affirmer car tout le monde s’accrocha au gréganisme comme solution aux problèmes
de l’existence
.
Ces observations, tirées de la tradition orale, n’épuisent pas les informations
qu’elle peut encore nous livrer. Ce texte n’est qu’une introduction au travail qui nous
attend si nous voulons vraiment parvenir à une connaissance plus objective des
implications de la traite négrière en Afrique
.

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GUIDILOU
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 15:17    Sujet du message: Répondre en citant

Muana Kongo qui écrit est toujours important . On ne peut pas mettre sur le même plan la parole d'un savant et celui d' un quidam sinon il n' y aurait plus de raison d' étudier .
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 15:33    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
Muana Kongo qui écrit est toujours important . On ne peut pas mettre sur le même plan la parole d'un savant et celui d' un quidam sinon il n' y aurait plus de raison d' étudier .
hmm... je préfère en général un discours cohérent, argumenté et vérifiable d'un inconnu qu'une opinion savante.
Ex: Ogo est du pt de vue médiatique un quidam, cependant sa correction de la copie de pétré-grenouilleau montre bien que le titre ne fait pas office de compétence.
Pour le premier extrait, merci bcp je viens de le lire et il suit pour le moment la même démarche et ne parvient pas à sortir de l'amalgame, puiqu'un moment il parle de "l'organisation de la traite par les africains", puis démontre ensuite que les quelques africains ayant participé étaient "pris dans l'engrenage de la traite", qui a largement provoqué la régression culturelle de certaines populations, toujours contraintes à fuir et dont la sécurité était menacée par la traite.
a cet égard les sources orales montrent un point "nouveau": le lien entre la traite et la (re?)tribalisation de l'Afrique ainsi que sa régression sur le plan technique/culturel.
Il montre aussi comment les maladies se sont propagées grace à la traite qui reste donc le moteur par excellence du dépeuplement de l'Afrique. Ce qui fait que si un pétré-grenouilleau ou un autre voulait dire que ce sont les épidémies et la famine qui ont dépeuplé l'Afrique il devrait expliquer les circonstances de propagations de ces épidémies et l'origine de la diminution des productions agricoles endogènes.
Je pense que ça peut faire fermer le bec aux afro-pessimistes et autres bountysants qui pensent que le nègre n'a jamais su cultiver ou quoi et que c'est le blanc qui lui aurait appris...

Qu'on ne demande plus pourquoi ceci ou cela n'est-il plus en place. Cependant, l'auteur semble continuer à conclure dans le sens contraire... pour la version "les nègres ont vendu des nègres".
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 16:00    Sujet du message: Répondre en citant

Muana Kongo je crois que le livre de Olivier Pétré-Grenouilleau qui fera (a sûrement fait) plus de dégats est son QUE SAIS -JE "La traite des noirs " publié en 1998 (six ans avant "Les traites négrières : essai d'histoire globale " 2004 ) . Je les ai lu en croisé et ce sont les mêmes théories . Quand on sait que QUE SAIS JE est traduit en plusieurs langues et que des gens qui veulent se faire une opinion sur un sujet commence souvent par ça (notamment les lycéens) on imagine l' ampleur des dégats .

Pour "Les traites négrières : essai d'histoire globale " 2004 c'est surtout le prix obtenu qui l' a fait connaître et provoqué un tollév . Ce que j' ai touvé d' abject c'est la caution de Marc Ferro , Vidal-Naquet etAnnette Wieviorka membres du Jury que la mémoire de la shoah dont leur communauté a été victime devrait inciter à plus de prudence .
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 16:21    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour guidilou , ma réponse ira dans le meme sens que celle de muana kongo mais j'ajouterais en plus un élément décisif: la principale lacune ,impardonnable à mon avis, de ces "savants" est d'avoir étudié la traite à des périodes qui ne peuvent pas rendre compte de sa génèse. On a bien du mal à savoir , et c'est là que tous les révisionniste echouent en général, ce qui s'est passé entre le moment des premieres razzias portuguaises et l'apogée de ce systeme. Il s'est passé quoi? voyant qu'ils ne pouvaient pas rafler les populations directement ; qu'ont -ils fait?... la ce trouve la clé qui permettra de comprendre la "traite".
Nous avons néanmoins un exemple avec nzinga mvemba roi du kongo(lui meme illégitime come l'avait dit muana kongo). Il s'est officiellement plaint des razzias negrieres , nous en avons les preuves noir sur blanc, mais il n'a pas été écouté et pire que ça meme...
pkoi cet exemple ne se serait pas passé partt.
De plus la multiplication des moyens(formation de métis haineux de noirs, formation de noirs blancs éduqués à l'européenne etcc...) d'acquisition de "marchandises" est la preuve meme qu'il nya pas eu collaboration massive..
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 16:42    Sujet du message: Répondre en citant

Je comprends vos interrogations . Quand j' ai lu ce texte j' étais aussi choqué que vous . nN' empêche il faut qu' on se pose ces questions qui fachent car les séquelles de l' esclavage continuent à déterminer des rapports sociaux .
Encore aujourd' hui il y a une discrimination sociale à l' égard des descendants d' esclaves (pas de guilllemet) dans bien des pays Africains : Sénégal , Mauritanie (les Maures aussi bien que les Peuls et les Soninkés sont concernés ) , le Niger etc ...

J'ai retrouvé le lien d'un document pdf que j' avais téléchargé .
http://www.politique-africaine.com/numeros/pdf/conjonctures/090127.pdf

le titre est "Le droit contre l’esclavage
au Niger*" Roger Botte (Politique africaine n° 90 - juin 2003) .
On y apprend

Citation:
[b]L’esclavage
Au Niger, plus d’un siècle après son abolition formelle par la colonisation,
l’esclavage résiste toujours à l’acte juridique et politique qui, en principe,
devait conduire à sa suppression. Chez les populations arabes, peuls, toubous
et touaregs, des maîtres continuent de disposer à leur guise d’esclaves, de
leur travail, de leurs enfants et de leurs biens. En outre, partout, y compris
au sein des populations zerma-songhays et haoussas, des représentations
stéréotypées alimentant un racisme ordinaire, des survivances psychologiques
et des discriminations diverses fondées sur l’ascendance (notamment à
l’occasion du mariage 1) affectent toujours les rapports sociaux et ce jusquedans l’existence quotidienne, comme le fait d’interdire l’accès à l’eau potable

à certaines personnes en raison de leur origine sociale 2. Que l’esclave quitte
son maître pour exploiter une parcelle, commercer ou travailler dans l’administration
et ce dernier, une fois l’an, fera le tour de ceux qu’il considère comme
«ses » esclaves pour récupérer ce qu’il nomme le «droit d’absence sous contrôle
direct » (susey). Quant à ceux qui réussissent à échapper à leur destin, le
stigmate originel, même post mortem, continue de les poursuivre
.

Voyez Boubou
Hama, premier instituteur du Niger sous la colonisation, l’un des pères de
l’indépendance, président de l’Assemblée nationale (1960-1974), grande figure
de la littérature d’expression française : aucun lieu mémoriel, aucune école,
aucune rue, aucune référence publique ne consacre le souvenir de celui qui,
dans sa région natale, aimait narguer ceux qui se prétendaient ses maîtres en
reprenant à son compte le terme infamant yegha
3.
Insidieux et omniprésent, l’esclavage fait aussi partie du débat politique
ou, plus exactement, tient lieu d’argumentaire politique peu ragoûtant. Lors
des campagnes électorales, des rumeurs malveillantes circulent sur l’origine
de tel ou tel. Ainsi dit-on du père du président de la République – Mauritanien
d’origine et ancien militaire dans l’armée française – qu’il est un Hartani
(descendant d’esclaves) ; ou encore, récemment, un journaliste 4 qui accusait
le Premier ministre de vouloir corrompre le président de l’Assemblée nationale
pour conserver sa fonction a cru bon de l’affubler faussement d’une origine
servile, pensant ainsi le déconsidérer définitivement. Au demeurant, l’origine
sociale servile représente toujours un obstacle sérieux pour ceux des citoyens
nigériens qui briguent des postes de responsabilité ou électifs. Cet ostracisme,
quels que soient d’ailleurs les partis politiques 5, se manifeste systématiquement
à l’occasion des candidatures aux élections générales. À Bankilaré et à
Abalak, aux dernières législatives, des Iklan (descendants d’esclaves ou esclaves
affranchis), pourtant choisis à l’unanimité par la base de leur parti, ont vu
leur candidature rejetée par le chef de groupement qui l’estimait inadmissible.
En 1995, lors de l’élection du responsable de l’antenne de la Croix-Rouge à
Tchintabaraden, le scrutin fut remporté à une écrasante majorité par Indika
Yacouba, un Touareg d’ascendance servile, au détriment de Ikoum Mohamed,
un Touareg d’origine noble. Or, le chef du 2e groupement touareg de
Tchintabaraden s’opposa à cette désignation, déclarant : « Jamais un Noir
esclave n’occupera un tel poste de responsabilité à Tchintabaraden 6. » Bref, la
marche vers un État de droit à partir de 1991, après la Conférence nationale,
n’a pas sensiblement amélioré le statut des personnes d’origine servile : mieux
vaut toujours être fils de chef que descendant d’esclaves. Ce sont là les
contradictions du processus démocratique et du multipartisme au sein desquels
perdurent les vieilles logiques sociales et culturelles ancrées dans la coutumeelles s’accommodent de systèmes fondés sur l’inégalité des êtres humains et,
assez souvent, produisent un nouveau type d’homme : l’« esclavagiste démocrate
», démocrate à la ville, esclavagiste aux champs.[/b]

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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 18:29    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Quand j' ai lu ce texte j' étais aussi choqué que vous .
Pour l'instant ce qui me choque n'est pas le contenu de ces textes mais la manière dont on conclut à l'inverse des faits et témoignages fournis. J'ai déjà illustré avec les deux textes que tu viens de nous poster.
Citation:
il faut qu' on se pose ces questions qui fachent car les séquelles de l' esclavage continuent à déterminer des rapports sociaux .
Quelles sont ces questions qui fachent? Par rapport à quoi?
Jusque là tout va à l'encontre de la thèse "le nègre vendait le nègre de tout temps", je te signale et je ne vois pas au nom de quelle idéologie il faudrait que les nègres continuent de se gaver de cette foutaise quand ses tenants mêmes nous dévoilent son inconsistance, par l'incohérance de leurs propos. On voit clairement dans ces raisonnements que si ces gens croient à cette thèse, c'est avant tout parce-qu'ils ont envie d'y croire et pas parce-qu'elle est particulièrement fondée.

Citation:
Encore aujourd' hui il y a une discrimination sociale à l' égard des descendants d' esclaves (pas de guilllemet) dans bien des pays Africains : Sénégal , Mauritanie (les Maures aussi bien que les Peuls et les Soninkés sont concernés ) , le Niger etc ...
Sans blague? Il n'y a rien de surprenant à cela. Qu'est-ce qui a été fait pour que cela change dans ces pays? Absolument rien. qu'est-ce qui est à la source de ces phénomènes? L'appât du gain et l'idéologie occidentales, qui une fois laissées libres ont provoqué un ravage culturel et social.

Toutes les sources sont unanimes là-dessus, pourquoi diable toujours tourner autour du pot et chercher des poux au microscope sur un crâne rasé quand le pouilleux transpire ses poux aux yeux de tous?

Le fait est que tant qu'on n'aura pas clairement prix une optique proactive-c'est à dire partir des faits et eux seuls- et cherché les actions qui s'imposent, les choses iront en empirant et en se cristallisant.

Maintenant que j'y pense, autre chose me choque:

Les textes sont là, l'incohérance aussi mais tu ne penses qu'à chercher à poser des questions qui te fâcheront, pourquoi cette forme (ne vois pas d'injure voilée ou autre derrière, prends-le bien au sens littéral) de masochisme intellectuel?

Tes sources que tu as lues (je suppose) te disent: voilà, tous les acteurs sont d'accord sur le fait que la première phase du négricide appelé traite a été la cause d'une destructuration sociale que l'on observe aujourd'hui, prolongée par sa deuxième phase (forme localisée) et renforcée par sa phase actuelle (forme officieuse).

En d'autres termes, là où tu devrais maintenant (que tu sais que la situation actuelle n'a pas d'autre cause objective) te demander "comment à partir de là peut-on y remédier ou contribuer à le faire", tu te retrouves à chercher des "questions qui fâchent"(?)... et à multiplier des exemples de ces conséquences du négricide au lieu de chercher des remèdes pour le traiter!

Tu imagines que ton médecin après t'avoir diagnostiquée au lieu de te prescrire un traitement se contente de te chercher des responsabilités et te demande: "mais que faisiez-vous avant que la grippe ne vous prenne? Je comprends bien qu'un passant vous a éternué dessus et refilé la maladie, mais quand-même! il faut poser les questions qui fâchent! Parce-que vous voyez maintenant vous transpirez, vous avez la gorge enrouée aussi! Tenez, ce matin j'ai lu un article qui disait que les gens atteints de la grippe avaient aussi mal à la tête, c'est votre cas, je présumé? alors qu'est-ce que vous avez donc?"

Pire, imagine qu'après que tu te sois faite agresser la police te dise:
"on a bien enregistré votre plainte, mais vous que faisiez-vous avec des objets de valeur sur vous? Pourquoi diable êtes-vous noire et attirante Melle? Hé bien vous voyez, maintenant vous êtes blessée et sûrement traumatisée! Bah voyez-vous on a lu que les gens qui se faisaient agresser devenaient parfois méfiants et agressifs parce-qu'ils n'arrivent plus à reconstruire de relation sociale. Hé bien regardez-vous, vous êtes de mauvaise humeur! Vous avez aussi des traces d'agression, posez-vous donc les questions qui fâchent!".

Je pense que tu ne les prendrais pas très au sérieux, voilà en gros ce que m'inspire ce genre de discours et les raisonnement incoherents qui les accompagnent (celui du texte que tu prends pour référence).

Je pense qu'on s'est compris?
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 19:38    Sujet du message: Répondre en citant

Muana Kongo j' ai du mal à te suivre .
On peut ergoter sur les responsables de la traite négrière mais cela ne nous dispensera pas de poser la question des formes de servitudes qui persistent encore aujourd' hui en AFrique .

LES discriminations sont flagrantes dans nos pays à l' égard des descendants d' esclaves et tu me parles d' Occident " De nègre qui a toujours vendu son frère " .

Ces gens (le rapport de l' UNEsco ) ont mené desenquêtes de terrain et on ne peut pas le balayer d' un revers de main parce que les résultats ne nous conviennent pas .
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 19:40    Sujet du message: Répondre en citant

Ce qui me choque c'est qu' aujourd'hui en 2006 des gens soient perçus comme esclaves en Afrique même .
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 19:57    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Tradition orale et esclavage
Prof. Diouldé Laya (Niger)
«Possesseurs et possédés soudanais dans le bassin du Moyen Niger » est le beau
titre que j’avais choisi pour une thèse de doctorat sur l’esclavage ; l’intitulé finalement
retenue est « Étude comparée des rapports entre maîtres et esclaves chez les Peuls
et les Songhay-Zarma ».
Mon intention était de faire une histoire et une sociologie
de l’esclavage, en ayant à l’esprit les formes antiques (Grèce, Empire romain, etc.) et
modernes (Europe, Amérique, Caraïbes), et en essayant de comprendre pourquoi il
s’est maintenu jusqu’à nos jours. La perspective privilégie donc les facteurs internes.
J’ai fait des recherches à partir des sources écrites et des sources orales.
La première catégorie, très riche, comprend les oeuvres d’auteurs arabes, explorateurs
européens, administrateurs et chercheurs
. Les ouvrages de Nieboer (l971), Patterson
(l982), Lovejoy (l983), Meillassoux (l975, 1986) indiquent les directions de recherche.
La seconde catégorie est encore plus riche. Dès le départ, j’ai renoncé à
analyser les « mythes » de Dinga (Dieterlen & Sylla, 1992), de Bayajida (Palmer, 1967),
etc. Au-delà des problèmes de chronologie qu’ils soulèvent, leur contenu très
déroutant évoque pêle-mêle liquidation du droit d’aînesse ou d’un culte, esclavage
(fût-il domestique), maîtrise de la technique et pouvoir politique, origine (exogène,
toujours orientale) de ce dernier, les mettant en relation pour justifier un ordre, un
rapport de force
. Je venais de recueillir les premières réponses à un guide d’interview
explicitement consacré à l’esclavage, lorsque Krina Wa nous fit à Bamako (Cissé &
Kamissoko, 1988, 1991) un cours magistral sur les procédés utilisés par les Noirs pour
« mettre le mors dans la bouche » de leurs congénères.
La communication se borna à livrer les informations tirées de l’enquête sur
l’esclavage et de la tradition historique rapportée par un notable
.
Enquêtes
C’est au cours de l’étude préliminaire à la mise en valeur des cuvettes de Koutoukalé
et Karma, menée en 1965, que le statut de l’exploitant agricole était apparu dans
toute sa complexité. En effet, il se posait de manière claire la question des « séquelles »
de l’esclavage (Laya, 1968). La collecte fut poursuivie en 1973, année de grande
sécheresse au Sahel. Cependant, le travail intensif a commencé à partir de 1975, avec
l’aide d’enquêteurs et d’amis.
J’ai transcrit et traduit en français huit entretiens (six en fulfulde, deux en
songhay) portant sur les relations maître-esclave et leur avenir. J’avais fini la traduction
quand un ami, professeur d’Université, me fournit la photocopie des réponses
de Diapaga, Dori et Say à l’enquête de 1904 sur l’esclavage dans les colonies françaises; l’exploitation n’est pas terminée parce que je n’ai pas trouvé un traitement
satisfaisant dans les commentaires relatifs à l’éventuelle suppression de l’esclavage.
Je vais donc présenter les données tirées de neuf autres entretiens, dont
deux ont été publiés (Laya, 1975, 1979). La collecte a été faite par deux enquêteurs
(seuls, quatre — en ma présence, trois) et moi (deux).Tous les informateurs sont Peuls.

Guerre et famines
La donnée la plus ancienne concerne la rançon versée pour libérer un Peul fait
prisonnier au cours de la bataille de Sabon Birni, entre les partisans de Ousmane
Danfodiyo et l’armée du Gobir (Laya, 1979 : 5). Les Peuls donnèrent trois génisses et
six moutons ; il s’agit d’une personnalité politique de premier rang, car la rançon
jouait, depuis plusieurs siècles, un rôle non négligeable dans l’économie et la
diplomatie. Ce fait se passait à la fin du XVIIIe siècle ; l’informateur, un jeune, avait
recueilli le renseignement de la bouche d’une personne âgée.
Le second informateur (Laya, 1975 : 53-101) donne des indications précieuses.
Nous menions, en groupe et en 1974, dans le village kourtey de Sarando, un entretien
sur les sécheresses quand ce vieillard (de 80 ans, donc né vers 1894) fit la comparaison
entre diverses famines (ibid 66-70). Celle dénommée Zarmaganda est la plus terrible
qu’il ait connue. Les auteurs ne sont pas d’accord sur les dates, mais selon le vieillard,
elle aurait eu lieu vers 1899-1900 ; il parle de ses conséquences en toute connaissance
de cause.
Des gens du Zarmaganda, région qui a donné son nom à la famine, vendaient
leurs enfants pour avoir à manger. Quand on croisait l’enfant d’autrui, on l’enlevait
pour le vendre. Après la famine, des gens avaient versé une rançon pour reprendre
les parents, tandis que des personnes vendues s’étaient révoltées pour rentrer.



L’informateur a illustré ses propos avec les exemples ci-après :
1. son père échange un panier de riz contre un tout jeune enfant,
2. une jeune femme enceinte vend son enfant et promet de rester pour
l’allaiter,
3. un homme échange son neveu, un jeune garçon, contre un taurillon,
égorge celui-ci et s’en va
.

D’autres personnes résidant à quelques 40 km de Sarando ont fait allusion
à ladite famine. Ils ont complété le tableau avec le fait suivant :
4. des enfants sont échangés contre deux, dix, vingt bottes de mil, et même
trois canaris de son.
Ce sont donc les jeunes et même une grossesse, qui sont vendus. Toutes ces
données ont été obtenues au cours des entretiens sur les sécheresses
.


Esclavage
Les sept informateurs habitent la rive droite du fleuve Niger, dans les cantons du
Bitinkodji, du Tôrôdi et de Tammou. En 1975, le plus âgé se donnait 100 ans (nous
avons décidé de retenir qu’il était né vers 1880), alors que le plus jeune, âgé de
67 ans, serait né vers 1908 ;
tous les autres sont nés entre 1885 et 1901.
Parmi les sept, deux descendent de propriétaires d’esclaves : ce sont des Peuls
rimbe (sing. dimo, de bonne naissance ; trois sont nés esclaves, c’est-à-dire que leurs
parents étaient esclaves : ce sont des rimaybe. (sing dimaajo), descendants d’esclave ;
les deux derniers avaient été capturés ; ils s’en souviennent très bien puisque l’un
avait sept ans, l’autre moins
. Pour récapituler le statut des informateurs, on peut faire
la distinction suivante :
capturé = deux
né esclave = trois
maître = deux


Presque tous les informateurs sont des cultivateurs. L’esclave exécute la tâche
que le maître lui assigne. Beaucoup de précisions apparaissent sur la circulation
interne des esclaves.
1. La capture (razzia, rapt, guerre, etc.) a permis d’enlever deux enfants de
sept ans (textes 3 et 4). Des chasseurs d’esclaves parcouraient les régions à la recherche
d’enfants et de personnes désarmées ; des expéditions étaient organisées en vue de
saccager des localités et s’emparer des habitants (texte 7, paragraphe 18).
2. Le combattant qui a capturé trois esclaves en laisse deux à l’émir ; celui-ci
a droit, dans ce cas, aux deux tiers du butin (p. 7, 18), un autre émir confisque (p. 8,
36) les esclaves venus verser la redevance foncière et les fait vendre au sud ; un autre
encore hérite (p. 9, 41) un esclave dont le maître est décédé
.


3. Concernant la vente, aucune allusion n’est faite aux marchés, certainement
à cause du caractère superficiel du questionnaire et du nombre limité de personnes
interrogées. Un esclave bella passe des mains d’un Zarma dans celles d’un Peul (p. 4, 5).
Un second esclave, échangé par son maître contre du mil, a été vendu par la suite
à une vieille femme ; il a connu trois maîtres (p. 5, 11). Des gens ont vendu leurs
parents lors de grandes famines (p. 6, 14) ; ainsi des Zarma avaient échangé le neveu,
contre de la nourriture (p. 7, 19).



4. Le problème du passage de la servitude au servage est évoqué une fois
(p. 9, 41) ; autrefois le jeyaado, l’esclave, était astreint à verser, lors de la récolte, trente
bottes de mil par maccudo, esclave-homme et quarante bottes ou un à deux pagnes
par kordo, esclave-femme
.


5. S’agissant du prix, le montant d’une rançon a été indiqué plus haut. Celui
qui voulait épouser une kordo devait donner au maître de celle-ci sept pagnes, et
verser le montant fixé (p. 9, 43).

Un esclave-homme coûtait un cheval, un bovin, un taurillon (ou deux têtes
de menu bétail) ; une esclave-femme a coûté deux à trois bovins. Malheureusement,
le terme traduit par « bovin » est neutre. En fulfulde, on ne fait aucune différence
entre le taurillon, le taureau et la génisse. Dans les enquêtes, une grande attention
est accordée à ces termes puisqu’il s’agit de la société peul.


6. Le problème du mariage de l’esclave a été abordé de manière superficielle :
modalités, hypergamie, hypogamie.
7. La perception des rapports maîtres-esclaves tels qu’ils sont vécus
aujourd’hui a été à peine effleurée ; elle sera approfondie grâce aux enquêtes
ultérieures.

Un érudit songhay
Le récit de Soumayla Hammadou dit Bonta Débéro deTéra (Niger) est un texte
bilingue (songhay-français) retraçant l’histoire du Songhay depuis son arrivée dans
l’Issa Ber, territoire appartenant aux Mallance jusqu’en 1982, date de l’enregistrement.
Si l’on s’en tient uniquement au thème du séminaire, les éléments relevés peuvent
être présentés sous trois rubriques.
1. Données statistiques
Je signale, pour commencer, que des princes songhay-zarma, Gâzâri, Zâzâ, Babatou
s’en étaient allés, dans la seconde moitié du XIXe siècle, s’adonner à la chasse à l’esclave
dans le pays Gourounsi (Rouch, 1992 ; Bonta, paragraphe 135). De même, un prince
songhay envoyait vendre au sud les esclaves paternels dont il parvenait à s’emparer.
Ce comportement entraîna un conflit armé entre son père et son beau-père.
Craignant les railleries des nyaale woy, « princesses pur-sang » de sa région, le prince
préféra fuir au Dendi (Bonta : 231, 243).
Tous les chiffres indiqués dans le texte se rapportent à des conflits.
Le premier (p. 141-7) opposa l’émir de Téra, Tchenda, aux Touaregs de la rive
hausa (gauche). Pour mieux préparer la guerre, l’émir réunit tous les Kâdo, c’està-
dire les Zalanda et les Baharga, puis leur lança : « Il n’y a plus de Kâdo », à quoi
ceux-ci répondirent : « Il y en a ; ce sont les princes qui n’existent pas ». Tchenda
déclara qu’il donnait, aux Kâdo deux bannya arwasu, jeunes esclaves-hommes et une
esclave-femme n’ayant enfanté qu’une fois. Les notables kâdo eux procédèrent aux
opérations nécessaires (p. 143). Les Touaregs furent défaits.
Le second (p. 258-60) mit aux prises le roi gourmatché Fandou (de
Macakuali ou Suudu Fanndu) avec son frère Garjua : le premier envoya vingt deux
esclaves à l’émir de Téra, Gabilinga, afin de l’aider à combattre la rébellion. Gabilinga
partit en expédition et mit fin à la rébellion. Garjua le prince, bien que vaincu, fit
don de trente esclaves à l’émir, pour sa médiation.


Ce sont deux chefs de guerre qui s’affrontèrent dans le troisième conflit :
le Songhay Bilow Hamma Kassa prince de Téra et Ie Peul Djika Djibrilla de Kalchirga
(p. 260-70). Le Peul enleva la nièce du Songhay et son cousin parallèle patrilatéral
(« fils de son père », patrifrère) cadet en fit une wabay, une « concubine ». Le Songhay
lui, enleva le troupeau de la belle-mère du Peul. Défait au cours du combat, Djika
s’engagea à rendre la princesse si le vainqueur accepte de « lui éviter la honte » en
lui remettant le troupeau. Djika fit accompagner la princesse enceinte, par quatre
konno, esclaves — femmes et quatre bannya, esclaves — hommes (p. 267).
Dans ces trois cas, il s’agit de dons faits par l’aristocratie politico-militaire
(roi, prince, chef de guerre).



Le quatrième conflit opposa (p. 133-8) les Songhay et leurs alliés Touaregs
aux Soninkés, qui avaient massacré des jeunes Songhay (p. 127-8). Les Songhay
victorieux firent quatre-vingt prisonniers ; ils remirent à un lettré peul les trente
jeunes Soninké.

Le cinquième conflit (p. 176-80) a l’allure d’une répression, d’une rébellion
ou d’une guerre civile. Gabilinga, l’émir de Téra, dut affronter une coalition de Kâdo
et de Touareg ; il sollicita l’aide de son beau-fils, Ali Kassey de Narmâro ; ce dernier
envoya une délégation chercher du renfort auprès de Daouda Bongâran, célèbre
résistant qui confia la tâche à Issa Korombe. Gabilinga affronta la coalition, remporta
la victoire, fit cent vingt et un prisonniers, en prit vingt, laissant les autres
aux Zarma.
Le sixième et dernier conflit (p. 181-5) permit à l’émir Gabilinga de saccager
Sirfikoyré, une cité kâdo, grâce à l’appui de cent fusiliers peuls de Bôni (Mali actuel).
La cité fut incendiée. Gabilinga fit trois cent quatorze prisonniers mais, à la demande
des notables kâdo, cent soixante et onze furent libérés la nuit et prirent la fuite. Il
resta donc deux cent quarante trois prisonniers qui quittèrent la région.
De ces trois derniers conflits, deux sont des expéditions d’un souverain qui
voulait punir une fraction de la population, tandis que le troisième peut être
considéré comme interethnique. Les expéditions sont toutes dirigées par l’aristocratie
politique.
Notons que les nombres sont élevés, qu’il s’agisse de cadeaux (trente), ou
de prisonniers (trois cent quatorze). Tous les faits ont eu lieu au XIXe siècle. Il n’y a
aucune information sur le sort de ces prisonniers et esclaves
.
Tradition orale et esclavage 27
2. Utilisation
Lorsque Soumayla Morobâni Daouda exige comme éclaireurs (p. 94) quatre jeunes
hommes borcini, « libres », pour lui montrer le campement de l’ennemi, cela fait penser
immédiatement aux préjugés à l’égard de l’esclave. Or les recherches attestent que
l’esclave participe à la reproduction du système. Quand l’émir Gabilinga décida
(p. 149-151) d’enlever les troupeaux razziés par le Targui Yougoumar, le géomancien
gourmantclhé consulté lui conseilla, s’il souhaitait s’assurer la victoire, de placer son
esclave à la tête de l’expédition. Le bétail fut enlevé. Parmi les dignitaires des grandes
cours, il y a presque toujours (p. 216-217) un bannya beeri, esclave-en-chef, responsable
des écuries (chevaux, javelots, boucliers). Cette catégorie doit être classée dans
l’aristocratie, sinon dans la bureaucratie militaro-administrative.
La seconde catégorie, numériquement la plus importante, se consacre aux
divers travaux. L’émir Gabilinga charge ses esclaves (p. 164) d’édifier, sous la supervision
de deux esclaves de haut rang, une fortification autour de Doumba ; on peut
penser qu’ils sont relativement privilégiés. Par contre, les esclaves chargés d’interdire
aux insectes (p. 174) de se poser sur le bourgou, echinochloa stagnina de Morou Diadié
le Peul souffrent certainement et peuvent même subir le châtiment suprême.
L’esclave est un menteur (p. 25, 63-64) ; il ne dit pas la vérité (p. 273). Il a
été si bien intégré aux structures sociales et politiques (p. 60-74) que le pagne d’une
konno, esclave-femme, va conduire à une rébellion rapidement mâtée.
Dans l’analyse de la couche aristocratique, plus précisément les familles
pouvant accéder au pouvoir politique suprême (royauté), il faut relever que les
intéressés distinguent eux-mêmes nyaale aru/ woy, prince/ princesse pur-sang d’une
part, konno haama, prince/ princesse descendant (au sens propre petit-enfant) d’une
konno, esclave-femme. Le texte renferme plusieurs références à ce statut.
Au cours d’une bataille entre Songhay et Touareg Karbarane (p. 101-102), les
princes songhay Farîmonzon Soumeyla et Amarou Koûkou burent de la levure de
mil, la femme à qui ils s’étaient adressé n’ayant pas cru devoir leur présenter de l’eau
simple ; leur père Soumayla, refusant de boire ce que la femme lui tendait, découvrit
l’horreur ; le père ayant rappelé le statut de leurs mères, les deux princes se jetèrent
sur l’ennemi. Ils ne survécurent pas à cette « honte », mais l’armée songhay fut
victorieuse. Cela se passait au XVIIe siècle.
Un groupe d’esclaves, ayant fui Dargol pour se réfugier à Téra (p. 156-161,
196), leur propriétaire vint les chercher, après avoir affirmé que sa tâche serait
compliquée parce que les esclaves s’étaient placés sous la protection de princesdescendants-
de-captive. Il s’ensuivit un affrontement au cours duquel le camp de
Dargol fut battu et le maître arrogant tué. A la suite de diverses interventions, les
prisonniers furent libérés et la réconciliation scellée. Cette guerre civile du XIXe siècle
a été très meurtrière. Il est évident que les deux catégories de princes accèdent au
poste politique suprême.



3. Au fil de l’histoire
J’en arrive à une série de données pour lesquelles le recoupement avec les sources
écrites, particulièrement le Tarikh el Fettaclh, est possible. Les faits sont présentés en
allant du plus récent au plus ancien.
Dans l’empire de Gao, il fut un moment où les membres de l’aristocratie
politico-militaire entraient fréquemment en rébellion. Ainsi (p. 59-74), sous l’Askiya
Mohamed Bâna (Bani ou Bâno des sources écrites), le Balama Siddîki tua le Kabara
Farma, s’allia à son propre frère le Kanfari, puis l’assassina.Vaincu par l’armée impériale,
le Balama se serait rendu au Maroc pour y révéler (p. 7/4) l’existence de riches mines
d’or d’une part, la pratique de la vente de jeunes chérifs d’autre part. La différence
entre sources écrites et sources orales importe peu ; les deux éléments historiques
significatifs sont : l’entrée en rébellion à cause du pagne d’une konno, une esclavefemme
et le prodigieux développement de l’esclavage, pour lequel la qualité de chérif
ne représentait plus une garantie suffisante.
Morou Diadié le Peul, ethnarque contemporain (p. 271-280) de l’Askiya
Daouda, résidait à Haoussa Foulan. Il y possédait une île dont le bourgou servait à
nourrir ses chevaux. Des esclaves étaient chargés d’interdire aux insectes de se poser
sur l’herbe qui était régulièrement tondue. L’ethnarque fit exécuter (p. 273) l’esclave
venu lui annoncer qu’un troupeau de moutons avait brouté l’herbe. Les moutons
furent tous égorgés. Or ils étaient la propriété de l’Askiya Daouda. La cour de Gao
eut donc un prétexte pour soumettre ce territoire. Une expédition, dirigée par le
« chef de guerre » Bana, marcha contre Morou Diadié, qui fut vaincu et tué. Sa fille
(p. 279), devenue wahay de l’Askiya Daouda, mit au monde Karbâssi, père de Amarou
Koûkou, présenté plus haut comme prince-descendant de captive.
Le règne de l’Askiya Daouda (p. 302-320) est très instructif au sujet de la
place de l’esclavage dans l’empire songhay. Une vieille konno, esclave-femme dont la
descendance formait un groupe de vingt-sept sujets, souhaita que ce dernier soit
vendu, donné ou assigné à résidence en tant que groupe. L’Askiya Daouda les
affranchit en leur indiquant un lieu de résidence ; la décision fut consignée par écrit
devant les princes (p. 308).
Le rôle économique, politique et social de la catégorie que Bonta appelle
zenji, esclave de souche, est illustré par l’incident qui met en relief les liens
indissolubles entre l’empereur, les dignitaires, les ethnarques et les populations (p. 309-
320). Il aura fallu que le zenji Missakoullalla livre la quantité de riz exigée, fasse des
libéralités pour acheter la complicité des principaux dignitaires, distribue aussi des
vivres à de simples sujets pour que l’Askiya Daouda consente à admettre que « le
nom a plus de puissance que le surnom » (p. 319). L’empereur saisit l’occasion pour
faire savoir aux dignitaires qu’il connaissait leurs intrigues (p. 321).
Un fait particulièrement intéressant (p. 321-324) se rapporte au règne de
l’Askiya Issâka Mâmar, c’est-à-dire Issaka 1er (1539-1549). Les Boussanse (Boussanga),
Tradition orale et esclavage 29
Dagâti, Mamproussi, Konkomba et Tchokossi habitaient, à cette époque, le nord de
Tombouctou, la principale ville, sinon le chef-lieu, s’appelait Doûri, dont le site serait
facile à identifier. Ces populations, ignorant l’esclavage, vinrent demander à l’empereur
comment elles devraient procéder pour établir la distinction homme libre/esclave.
Sur son indication, elles forgèrent des flèches, se battirent les unes contre les autres,
les Mamproussi les pourchassant jusque dans leur habitat actuel. L’empereur
démontrait ainsi que l’esclavage provenait de la guerre. Il faut bien réfléchir à la
signification de cet élément. C’est peut être un moyen machiavélique régulièrement
utilisé par l’empereur pour réduire la puissance de certaines provinces, tout en se
procurant des esclaves. On peut en inférer aussi qu’à cette époque l’influence de la
traite (par l’Atlantique) ne se faisait pas sentir ; cela peut être enfin un indice de
l’intensification de l’orientation nord-sud, au détriment de celle sud-nord, dans le
flux des esclaves.
[/color]La dernière donnée (p. 6-10) se rapporte à une période encore plus éloignée.
Si Bonta la situe à l’époque de Sonni Boubakar, Dâma, le Fettach (Kati, 1964 : p. 119-
123) la place à l’époque d’Omar Komdiago. Il s’agit de l’existence de groupes de Sorko
esclaves du Bani Israël (Andriamirado, 1997) ; par contre, le fait que des Sorko aient
pu être esclaves, ou même tributaires est historiquement très stimulant pour une
étude sur la naissance, l’évolution et la persistance de l’esclavage dans le bassin du
fleuve Niger.
Le lecteur s’étonnera que l’expression « traite négrière » n’ait pas été utilisée ;
je suis disposé à envisager son acceptabilité s’agissant de sociétés peul, touareg, maure,
etc., mais pour le reste, je préfère m’en tenir au mot « esclavage ».


Suggestions
La proposition de l’Université du Ghana, Legon, doit devenir un projet majeur et
avoir une plus grande envergure. Ainsi, pour la région sahel-savane s’étendant du
bassin du Lac Tchad au bassin du Fleuve Sénégal, nous devrions constituer, autour
de chercheurs connus ou à identifier, des équipes travaillant sur les sous-zones
suivantes :




1. Lac Tchad-Dallols
Abdullahi Maliadi, historien
Arewa House, Centre For Research and Historical
Documentation, Ahmadu Bello University
Kaduna (Nigeria).
2. Dallols-Djenne
2.1 Dallols-Kawkaw
Boubé Gado, historien archéologue
30 Tradition orale et archives de la traite négrière
Université Abdou Moumouni
Institut de Recherches en Sciences Humaines
B. P. 318
Niamey (Niger).
Diouldé Laya, Sociologue
Organisation de l’Unité Africaine
Bureau de Niamey
B. P. 878
Niamey (Niger).
2.2 Kawkaw-Djenne
A identifier.
3. Ghana-Mali
Youssouf Tata Cissé, chercheur.
4. Tékrour (Sénégambie)
Universités de Dakar et Nouakchott.
Grâce à une bonne coopération avec des équipes travaillant dans la région
comprise entre la savane et l’océan, nous pourrions avoir, par recoupements et
regroupements, des informations plus complètes et fiables sur les réseaux :
1. internes
2. transsahariens
3. transatlantiques.
Je crois que le thème de ce séminaire se place, de lui-même, dans le processus
actuel de démocratisation et, de nouvelles perspectives s’ouvrent devant nous.
Bibliographie sélective
AMIN, SAMIR, Lutte des classes en Afrique, l’esclavage en Afrique, dans Impérialisme et
sous-développement en Afrique, Paris, Anthropos, 1976. p. 297-344.
ANDRIAMIRADO, SENEN, Juifs, Noirs et Maliens, Jeune Afrique, nº 1879, 1997 p. 20-22,
Bassoro, M. & Eldridge, M.
BASSORO, M. & ELDRIDGE, M. GAROUA, Traditions d’une cité peule du Nord-Cameroun,
Paris, CNRS, 1980.
BOUCHE, D., Les villages de liberté en Afrique Noire Française, Paris, Mouton.
CISSÉ,Y.T.& KAMISSOKO,W. 1968. La grande geste du Mali, Paris, Karthala/ARSAN. 1988.
Soundjata, la gloire du Mali, Paris, Karthala/ARSAN, 1991.
DANKOUSSOU, I., Histoire du Dawra, Niamey, CRDTO, mult. 1970.
DEVISSE, J., Trade and trade routes in West Africa, dans El Fasi & Hrbek, (ed), 1988 p. 367-
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DIAGNE, P., African political, economic and social structures during this period, dans Ogot
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Tradition orale et esclavage 31
DIETERLEN, G. & SYLLA, D., L’Empire du Ghana. Le Wagadou et les traditions de Yéréré,
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EL FASI, M. & HRBEK-, I. (ed). General History of Africa III. Africa from the Seventh to the
Eleventh Century, Heinemann/UNESCO, 1988.
INIKORI, J.F., Africa in the world history : the export slave trade from Africa and the emergence
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JUMARE, I.M., Slavery hi Sokoto City, M. A., unpubl., ABU, Zaria. 1988. Slave agricultural
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KATI. M., Tarikh el Fettach, Paris, Maisonneuve, 1981.
KUBBEL, L., L’Empire, Songhay. Essai d’analyse de la structure politico-sociale, Moscou,
Édition « Science », traduction Dubour vieux, Paris, ARSAN, 1964.
LAYA, D., Recherche et Développement. Le projet de mise en valeur des cuvettes de Kutukale
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des paysans et des éleveurs du Sahel, Dakar, ENDA, 1975, Environnement Africain
(2), p. 53-101. Mort de la brousse, Dakar, ENDA, Environnement Africain. Études et
Recherches, nº 42-79. 1979 ; à paraître : « Il en manque un » Récit de Soumayla
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bondage : Studies in Slavery and SlaveTrade, Madison, University of Wisconsin
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NIEBOR, H.T., Slavery as an Industrial System. Ethnological Researches, second revised
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OGOT, B.A. (ed), General history of Africa V. Africa from the Sixteenth to the Eighteenth
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OLIVIER DE SARDAN, J.P., Quand nos pères étaient captifs (récits des paysans du Niger),
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PATTERSON, 0., Slavery and Social Death. A Comparative Study, Cambridge, Harvard
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PALMER, H.R., Soudanese Memoirs London, Frank Cass, p. 132-63, 1967.
ROUCH, J., Les cavaliers aux vautours. Les conquêtes zerma dans le Gurunsi (1856-1910), Paris,
Journal des Africanistes, 60 (2) p. 5-36, 1990.

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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 20:04    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
Muana Kongo j' ai du mal à te suivre .
Ces gens (le rapport de l' UNEsco ) ont mené desenquêtes de terrain et on ne peut pas le balayer d' un revers de main parce que les résultats ne nous conviennent pas .
Me suis-je exprimé en ces termes? Tu aurais dû écrire:
Citation:
Ces gens (le rapport de l' UNEsco ) ont mené des enquêtes de terrain et on ne peut pas le balayer d' un revers de main parce que les conclusions ne sont pas cohérentes
C'est précisément ce que tu es en train de me dire d'une manière voilée.

Citation:
On peut ergoter sur les responsables de la traite négrière mais cela ne nous dispensera pas de poser la question des formes de servitudes qui persistent encore aujourd' hui en AFrique .

LES discriminations sont flagrantes dans nos pays à l' égard des descendants d' esclaves et tu me parles d' Occident " De nègre qui a toujours vendu son frère " .



Ne m'as-tu pas lu ou pas compris? Voici ce que j'ai écrit:
Citation:
Les textes sont là, l'incohérence aussi mais tu ne penses qu'à chercher à poser des questions qui te fâcheront, pourquoi cette forme (ne vois pas d'injure voilée ou autre derrière, prends-le bien au sens littéral) de masochisme intellectuel?

Tes sources que tu as lues (je suppose) te disent: voilà, tous les acteurs sont d'accord sur le fait que la première phase du négricide appelé traite a été la cause d'une destructuration sociale que l'on observe aujourd'hui, prolongée par sa deuxième phase (forme localisée) et renforcée par sa phase actuelle (forme officieuse).

En d'autres termes, là où tu devrais maintenant (que tu sais que la situation actuelle n'a pas d'autre cause objective) te demander "comment à partir de là peut-on y remédier ou contribuer à le faire", tu te retrouves à chercher des "questions qui fâchent"(?)... et à multiplier des exemples de ces conséquences du négricide au lieu de chercher des remèdes pour le traiter!
Qu'est-ce qui peut justifier la réponse hors de propos que tu m'as adressé? Je ne saisis pas ce que tu tentes de faire avec ce genre de cabrioles... à l'oral ça marcherait peut-être (et encore tout dépend avec qui) mais à l'écrit ca nuit fortement à ta crédibilité (puisque les traces sont visibles).
Mais peut-être était-ce de bonne foi... dans ce cas là je résume une dernière fois ce que je tentais de te dire:
Il est inutile de ramener sans cesse le débat sur les "responsabilités africaines", parce-que toutes les sources sont unanimes à ce sujet, c'est un mythe. Maintenant, plutôt que courir derrière ce mythe pour des raisons obscures et ensuite s'offusquer de le voir démoli à chaque fois, il faut penser (puisque les conséquences et symptômes sont connus, donc inutile de les ressasser tout le temps) à guérir.
La seule question qui s'impose désormais est <<comment guérir>>. Poser la "question de la servitude actuelle" c'est triplement malhonnête:
1- c'est faire comme si on ignorait ses causes et ses fondements (alors qu'on connait tout l'historique)
2- c'est faire comme si c'était un phénomène que l'on découvrait aujourd'hui alors qu'il évolue sous nos yeux depuis qu'il a été importé et implanté.
3- c'est perdre un temps immense en débats stériles et improductifs, voire contre-productifs
J'espère que maintenant on s'est compris?


ps:
Citation:
Ce qui me choque c'est qu' aujourd'hui en 2006 des gens soient perçus comme esclaves en Afrique même .
il n'y a pas lieu d'être choqué dans la mesure où aucune mesure n'a jamais été prise pour réparer cette destructuration sociale ou du moins aller contre (d'où l'enjeu des responsabilités).
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 20:08    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Il est inutile de ramener sans cesse le débat sur les "responsabilités africaines", parce-que toutes les sources sont unanimes à ce sujet, c'est un mythe


Quelles sont ces sources unanimes ?
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 20:18    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
Citation:
Il est inutile de ramener sans cesse le débat sur les "responsabilités africaines", parce-que toutes les sources sont unanimes à ce sujet, c'est un mythe


Quelles sont ces sources unanimes ?
Tu le fais exprès? Ta propre source étale des faits montrant bien que la "participation africaine" n'est qu'un mythe parce-que: b]aucune population africaine n'a adhéré, au contraire ce sont des groupes marginaux à la solde d'intérêts étrangers qui ont "participé" (à partir du 18è encore...).[/b]
La seule chose qui va en sens contraire c'est l'opinion que s'en fait l'auteur du texte dès le départ qu'il ne justifie pas par des faits mais par une autre opinion: "les africains n'étaient pas des benêts"; parce-qu'il ne conçoit pas qu'on puisse ne pas penser comme les européens et ne pas être un "benêt".

Les sources européennes vont dans le même sens: Plasse, Canot etc...

Ce sont là toutes les sources disponibles: européennes et africaines. Et elles vont dans le même sens. Que l'on conclut à l'opposé de ses informations c'est soit de la mauvaise foi soit l'aliénation ultime.
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 20:29    Sujet du message: Répondre en citant

Les sources en sommes sont celles des articles d' Ogotemmeli (Plasse )
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=386

et d' Omotunde
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=94


Citation:
C'est suffisant pour écrire Il est inutile de ramener sans cesse le débat sur les "responsabilités africaines", parce-que toutes les sources sont unanimes à ce sujet, c'est un mythe

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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 20:35    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
Les sources en sommes sont celles des articles d' Ogotemmeli (Plasse )
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=386

et d' Omotunde
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=94


Citation:
C'est suffisant pour écrire Il est inutile de ramener sans cesse le débat sur les "responsabilités africaines", parce-que toutes les sources sont unanimes à ce sujet, c'est un mythe
Tu te moques du monde? Est-ce Ogotommeli qui a écri le livre de Plasse ou Omotunde qui a écrit celui de Canot?
Ton auteur pense le contraire de ce que disent ses sources, qui pourtant vont encore dans le même sens, je suis désolé mais la mauvaise foi doit s'arrêter là.
A défaut d'argument tout ce que tu fais c'est travestir mes propos et très franchement, ça me lasse. Sollicites-moi quand tu auras du concrêt à apporter, d'ici là je préfère m'en tenir à cela et discuter avec des gens qui ne sont pas bloqués dans la posture du chien qui court après sa queu.
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 20:44    Sujet du message: Répondre en citant

Ecoute Muana Kongo on peut discuter tranquillement si tu veux mais je ne permets pas
Citation:
gens qui ne sont pas bloqués dans la posture du chien qui court après sa queu
;
Si tu veux qu' on commence avec les injures avec moi tu seras servi . J'ai passé du temps sur des forums sans modérateurs où tous les coups sont permis .
Je me fiche pas mal que tu partages ou pas l' opinion des auteurs qui sont des références en histoire africaine .
Si tu as la paresse de lire d' autres sources c' est ton problème . Tu peux te faire un roman historique à ta convenance mais surtout ne me fait pas chier.
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 20:51    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
Ecoute Muana Kongo on peut discuter tranquillement si tu veux mais je ne permets pas
Citation:
gens qui ne sont pas bloqués dans la posture du chien qui court après sa queu
;
Si tu veux qu' on commence avec les injures avec moi tu seras servi . J'ai passé du temps sur des forums sans modérateurs où tous les coups sont permis .
Je me fiche pas mal que tu partages ou pas l' opinion des auteurs qui sont des références en histoire africaine .
Si tu as la paresse de lire d' autres sources c' est ton problème . Tu peux te faire un roman historique à ta convenance mais surtout ne me fait pas chier.
Ma réponse n'a pas changé. Ton insolence mets-la où elle est appropriée. Plutôt que ce genre de répliques emportées n'eût-il pas été plus convainquant d'apporter des arguments au lieu de dire: "me fais pas chier, je sais insulter. Les gens que je cite sont des référence donc même s'ils disent le contraire de ce que disent leurs sources, ils ont le droit".
Question: comment donc Diop n'est-il pas une référence dans le modèle dominant alors que ta source l'est? Parce-que l'une va dans le sens même de la logique du modèle dominant et l'autre non.
Enfin, je croyais que tu ne voulais pas "ergoter sur les responsabilités"?
ce n'était donc qu'une échappatoire?

Dernière chose: tu peux caricaturer comme tu veux mon argumentation, mais pour moi une personne qui se limite à cela sans rien produire de concrêt fait aveu de faiblesse et d'échec.

Je renouvelle donc ma réponse précédente:

ne me sollicite pas inutilement, je n'aime pas tourner en rond.
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 21:01    Sujet du message: Répondre en citant

PErsonne ne t' a sollicité tu a voulu critiquer un livre que tu n' as pas lu . Bel exemple d' honnêteté intellectuelle .
Quant à l' insolence c'est une de tes armes favorites quand tu n' es pas d' accord avec quelqu' un .

Je ne sais pas depuis quand Omotunde et Ogotemmeli sont des références reconnues en histoire à part dans quelques cercles .
Tu ferais mieux de diversifier tes lectures au lieu de s' en tenir à quelques articles d' africamaat .
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 21:15    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:

Je ne sais pas depuis quand Omotunde et Ogotemmeli sont des références reconnues en histoire à part dans quelques cercles .
Citation:
Est-ce Ogotommeli qui a écri le livre de Plasse ou Omotunde qui a écrit celui de Canot?
Citation:
Bel exemple d' honnêteté intellectuelle
A qui le dis-tu!
GUIDILOU a écrit:
Quant à l' insolence c'est une de tes armes favorites quand tu n' es pas d' accord avec quelqu' un .
GUIDILOU a écrit:
Si tu veux qu' on commence avec les injures avec moi tu seras servi . J'ai passé du temps sur des forums sans modérateurs où tous les coups sont permis .
Je me fiche pas mal que tu partages ou pas l' opinion des auteurs qui sont des références en histoire africaine ... Surtout me fais pas chier
Citation:
Bel exemple d' honnêteté intellectuelle
Encore une fois!
GUIDILOU a écrit:
tu a voulu critiquer un livre que tu n' as pas lu
Citation:
Pour le premier extrait, merci bcp je viens de le lire et il suit pour le moment la même démarche et ne parvient pas à sortir de l'amalgame, puiqu'un moment il parle de "l'organisation de la traite par les africains", puis démontre ensuite que les quelques africains ayant participé étaient "pris dans l'engrenage de la traite", qui a largement provoqué la régression culturelle de certaines populations, toujours contraintes à fuir et dont la sécurité était menacée par la traite.
a cet égard les sources orales montrent un point "nouveau": le lien entre la traite et la (re?)tribalisation de l'Afrique ainsi que sa régression sur le plan technique/culturel.
Il montre aussi comment les maladies se sont propagées grace à la traite qui reste donc le moteur par excellence du dépeuplement de l'Afrique. Ce qui fait que si un pétré-grenouilleau ou un autre voulait dire que ce sont les épidémies et la famine qui ont dépeuplé l'Afrique il devrait expliquer les circonstances de propagations de ces épidémies et l'origine de la diminution des productions agricoles endogènes.
Je pense que ça peut faire fermer le bec aux afro-pessimistes et autres bountysants qui pensent que le nègre n'a jamais su cultiver ou quoi et que c'est le blanc qui lui aurait appris...

Qu'on ne demande plus pourquoi ceci ou cela n'est-il plus en place. Cependant, l'auteur semble continuer à conclure dans le sens contraire... pour la version "les nègres ont vendu des nègres".
Citation:
Bel exemple d'honnetete intellecutuelle
J'adhère encore!
GUIDILOU a écrit:
Tu ferais mieux de diversifier tes lectures au lieu de s' en tenir à quelques articles d' africamaat .
et je rétirère encore:
Citation:
Enfin, je croyais que tu ne voulais pas "ergoter sur les responsabilités"?
ce n'était donc qu'une échappatoire?

Je pourrais continuer mais ça me lasse, donc je termine:
Citation:

Dernière chose: tu peux caricaturer comme tu veux mon argumentation, mais pour moi une personne qui se limite à cela sans rien produire de concrêt fait aveu de faiblesse et d'échec.

Citation:
Bel exemple d' honnêteté intellectuelle .
Rolling Eyes
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 21:36    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Traditions orales, traitement occulte
et domptage de l’esclave au Rio Pongo

Prof. Mamadou Camara Lefloche (Guinée)
La traite négrière, objet de tant de colloques, source de querelles d’écoles, de débats,
offre encore des facettes insoupçonnées.
Face aux nombreuses interrogations et énigmes sans réponse, l’historien a un rôle
à jouer dans le cadre du projet UNESCO « La route de l’esclave ».
Le thème du traitement
occulte et du domptage de l’esclave semble avoir échappé aux documents européens.


C’est dire que si l’Europe conserve la mémoire écrite dans les archives,
celles-ci ne peuvent à elle seule faire la lumière sur la traite négrière. L’Afrique détient
une grande partie de l’information, parce que riche de sa mémoire orale et de ses
sites négriers et autres lieux de mémoire.
Ce thème a une histoire qui découle de préoccupations et de travaux en
cours sur la question négrière au Rio Pongo depuis 1985. C’est à cette époque que je
me suis rendu à Farinyah pour préparer ma participation au Colloque International de
Görè sur « le Bicentenaire du Code Noir » en 1986. Au cours de ce séjour, j’ai visité
et photographié de nombreux sites, objets et monuments de la traite négrière et ces
photos furent présentées à Görè. Sur le terrain j’ai été préoccupé par l’état de
conservation des traditions orales du littoral. L’un de mes brillants interlocuteurs
à Farinyah au Rio Pongo était un militaire à la retraite, âgé de 70 ans à l’époque, du
nom de Moussa Maire Soumah qui me montra une pierre noire sur le site de Görè
dont le diamètre ne dépassait guère la largeur du fessier d’un homme
. « Voyez-vous,
me dit-il, ici, les esclaves, une fois amenés et assis sur cette pierre, devenaient dociles,
ils ne pouvaient plus fuir
».
Tout le monde éclata de rire et je lui dit « comment voulez-vous, vénérable
vieil homme, qu’on croit, en dehors de chez vous, que cette pierre suffit à elle seule
à rendre docile un esclave ? »

En 1989 à Paris pour mon Mémoire de Diplôme d’Études approfondies (DEA)
sur le thème « Visage d’une aristocratie négrière au Rio Pongo » je me suis abstenu
de faire mention de l’existence d’une telle pierre au Rio Pongo en Guinée.
En septembre 1994, au Bénin, à Ouidah pour le Colloque international et la
Conférence de lancement du Projet « La route de l’esclave », nous avons visité les
sites négriers d’Abomey, Alada, Zoomai, Zombodji, Ouidah, etc.
La visite du bosquet de Zomai, où les esclaves subissaient un certain
traitement occulte m’a renvoyé à la pierre noire du Rio Pongo
.

La question est de savoir pour quelles raisons particulières avait-on besoin
de faire subir à l’esclave un traitement occulte. Quel était l’intérêt ou le bénéfice de
ce traitement ? A quelle fin soumettait-on l’esclave au domptage ? Le procès du
domptage physique et mental assure-t’il le passage de l’individu « capturé » à « l’état
d’esclave ? » J’appris par la suite que le recours aux rites occultes est une pratique
courante ; le rituel était censé faire accepter à l’esclave sa situation comme un destin,
maragiri.


La paternité des informations orales, recueillies, transcrites certes en français,
de façon libre et littérale revient à mes informateurs de communautés ethniques,
d’âges et de niveaux différents de Dominghia, Farinyah, Sagnan, Toumbéta, Kossinsin
et Santanè à Boffa (Rio Pongo), pour permettre de nous éclairer sur ces questions
relatives au domptage et dressage des esclaves.
Nous devons signaler que les informations pertinentes de la tradition orale
concernent surtout le XIXe siècle.
La collecte des données orales couvre la période allant des années 1807 à
1885, période relativement récente qui est en fait celle de la traite clandestine ; période
proche dont nous séparent seulement 3 ou 4 générations. La chaîne de transmission
est courte et très fiable.


Les sources orales éclairent singulièrement des pans importants de la traite.
Les effets négatifs de la traite négrière ont, sans doute, été mis en lumière
aux plans économique et démographique ; il s’agit là cependant d’appréciations
quantitatives du phénomène à partir d’archives et de documents écrits qui ne rendent
pas perceptibles ses stigmates dans la conscience collective, dans les mentalités et
réflexes des populations concernées
.


Les centres de traitement occulte et de domptage
Les traditions orales donnent des preuves de l’existence de centres de traitement
occulte et de domptage ; elles nous informent également sur le fonctionnement de
ces centres ainsi que quelques éléments de leur fonctionnement
.

Les gardiens et les instructeurs de ces centres étaient des tradi-practiciens
guérisseurs, féticheurs ou para psychologues locaux souvent éliminés par les négriers
quand ils cessaient d’inspirer confiance
.


Trois centres sont connus au Rio Pongo : Görè (Farinyah), Fossikhouré (entre
Sagnan et Sambaya) et Santanè (Flanc ouest de Thiè). Il s’agit, dans ces centres, de
dompter l’esprit de l’esclave, de lui faire accepter sa situation d’esclave, tuer en lui
l’esprit de révolte
.

Le centre de Görè, sous le contrôle des Lightburn, patron de la « Slave
Trading Family » et celui de Fossikhouré de Paul et Marie Faber de Sagnan Paulia,
patron de « The Notorious Slave Dealer » servaient les intérêts des négriers du Haut-
Pongo tandis que le centre de Santanè, dépendant de Comon, traitaient les esclaves
du Bas-Pongo (vers l’embouchure).
Le souci constant des négriers était d’assurer une rigoureuse surveillance
des esclaveries et des esclaves, sans choix pour ces derniers, de la manière de satisfaire
des besoins aussi fondamentaux que l’alimentation, le logement, la pratique religieuse,
l’habillement et la sexualité
.


Il fallait parvenir à tuer chez l’esclave tous repères identitaires, tous les
éléments exprimant leur appartenance à une communauté ethnique, religieuse,
villageoise ou familiale de manière à les dé-conscientiser pour en faire des individus
entièrement soumis à leurs nouveaux maîtres et à leur nouveau sort
.

Le même souci de sécurité, de protection et d’autodéfense amenait les
hommes libres et les faibles à se réfugier dans des cavernes (caverne de Nienguissa,
au nord de Kossinsin) ou à « doter de force occulte » des cités comme Konyéya,
Sagnan, Sossota et Bassaya.
Qu’est-ce qu’un village « suspendu » de façon occulte ? Il s’agit de provoquer
un état de trouble psychosomatique ou hypnotique chez l’agresseur et de l’empêcher
ainsi de se situer par rapport aux quatre points cardinaux ; ainsi pendu, il tourne en
rond jusqu’à ce que mort s’en suive
.


Les données orales
Premier groupe d’informateurs
à Boffa, Farinyah et Görè (liste en annexe)
Kibola est, selon la tradition, le premier cours d’eau, ici au Rio Pongo, que les
Portugais ont remonté pour s’installer à Döthèrè, d’où ils sont repartis pour
Tamatambaya, Farinyah et Bakoro. Puis ils ont fait la remontée de la Fatala vers Lisso.

Malgré le rôle de pionnier dans la zone, ici nous ne connaissons pas de Portugais
dont le souvenir nous soit parvenu pour avoir fait la traite.
Les captifs arrivant du Fouta, par des voies bien connues, étaient mis au fer
dans le bowal de Görè non loin de la pierre noire dont on a parlé. La chaîne était
passée aux pieds, ou au cou, ou aux deux à la fois, si le captif a été intenable,
récalcitrant et indiscipliné
. L’enferrement se faisait avec un Tintiliyi (bois dur et
résistant aux insectes et intempéries (Khari ou timè) taillé et coupé en forme de Y
solidement enfoncé dans la terre, comme dans un parc à bétail. C’est à Görè, hameau
de Farniyah qu’il y a la pierre.Au terme du traitement, l’esclave accepte le Maaragiri,
son état d’esclave comme destin qu’il ne peut modifier. Il devient docile, discipliné,
obéissant. Comment était-il traité ? qu’est ce qu’on lui faisait ? Les informations ne
sont pas à la portée de tout le monde, c’est secret
.

On peut penser que les plantes médicinales entraient dans la préparation
des décoctions, qu’on fait boire à l’esclave en répétant inlassablement des paroles et
en faisant des incantations. C’est le domaine particulier et réservé des « köta mikhié »
(ceux qui sont instruits et ont l’intelligence des choses secrètes. L’Africain est très
sensible à ces croyances.
Ce travail « occulte » était payé très cher. Ces prêtres ou sorciers pratiquaient
l’art divinatoire pour les négriers et les puissants de l’époque. Ils se préoccupaient
même de « lire » le cas des esclaves « difficiles » par la pratique des cauris, du sable,
de la calebasse d’eau, du gravier ou tout autre moyen de divination.
Selon notre informateur, on faisait asseoir l’esclave sur la pierre noire, on lui
faisait boire une décoction de plantes médicamenteuses. On le lavait ; après il se
levait, se baissait, touchant du front la pierre noire comme pour « effacer son esprit
rebelle » pendant que le prêtre faisait des incantations dans un étrange accoutrement.
En général les spécialistes en sciences occultes faisaient bon ménage avec les négriers ;
mais en cas de mésentente, ces derniers les faisaient disparaître discrètement de peur
qu’ils ne servent un rival dont les affaires prospéreraient
.

De Görè, les esclaves, après traitement, étaient enfermés dans un baracon
non loin du warf de Farinyah. De nos jours, ce baracon est interdit à toute personne
sous peine de malédiction divine. Par les anciens, on apprend également qu’on y
faisait beaucoup de choses ; qu’on y apprenait aux esclaves à s’asseoir, à se tenir
comme dans le bateau négrier, à apprendre à ramer comme dans une cale de bateau.


Combien d’esclaves y entraient ou en sortaient ? Ils y restaient le temps du dressage
avant leur départ pour le bateau.

On ne sait pas non plus si les instructeurs de ces esclaves étaient des blancs.

En fait de pouvoir occulte, ce n’est pas pour rien que Nyara Belly a accepté d’épouser
le prestidigitateur et tout puissant Karamoko, Sékou Amadou Soumah, venu de
Faranah par Sombori, et qui fut l’intendant de Louis Lightburn, l’homme était réputé
comme marabout et amis des chefs musulmans du Fouta.
Deuxième groupe d’informateurs
à Dominghia, Toubéta et Sagnan Paulia (liste en annexe)


On utilisait beaucoup les plantes médicinales dans les pratiques occultes pour le
conditionnement et la technique de métamorphose de l’esclave. Pour faire quelque
chose de « bien » ou de « mal » il y a plusieurs pratiques très répandus au Rio Pongo
.


Mais qui peut accepter d’être esclave ? Dans ce cas, il faut faire quelque chose. Les
négriers le savaient bien par l’appui de leurs collaborateurs locaux
.


[Feuilles, écorces, racines, breuvages, poudre, cornes, poils de ceci ou de cela,
tout devait être utilisé pour discipliner, mater les esclaves rebelles. Ce traitement
n’était pas limité dans le temps, seul le résultat comptait avant l’arrivée des bateaux ;
cela pouvait donc prendre un, deux ou trois mois. Tout était mis en oeuvre pour
faire accepter à l’esclave son destin qu’il ne peut modifier et que rien ne peut
modifier : « Maaragir » : c’est le destin



Voici le nom de quelques plantes :
[b]Mèkhenyi (soussou), le craterispernum laurinum — Benth. Rubiacea ;
Buswuri-Gbensi-Gbensi (soussou), le Ravwolfia vomitoria apocynacea ;
Meli (soussou), l’Erthophleum Guineense : G. Dom. Caesalpiniaceae.
Nous avons beaucoup de plantes médicinales dont on peut tirer des drogues
douces ou dures, à usage multiple, en bien ou en mal, pour la manipulation et le
domptage des hommes. Le recours aux plantes médicinales combinées à des pratiques
magico-ancestrales sont encore courant
.


Troisième groupe d’informateur
à Boffa : Kossinsin, Tihé, Santanè (liste en annexe)


Les esclaves arrivaient au port après avoir transporté leur nourriture, leur eau à boire
Le domptage était un processus de métamorphose étalé dans le temps jusqu’à
inhibition de toute volonté de révolte de l’esclave
. A Santanè, par exemple, San taanè
signifie Sandji taanè, dans l’ancien soussou. « Sandji a taanè », la trace de la plante du
pied, l’empreinte du pied, allusion aux pas des esclaves ; parce qu’après le traitement
occulte, ils étaient embarqués pour Dominghia. Les warfs et esclaveries périphériques
de Comon Badè à kossinsi et Walkiria dans Kissin embarquaient eux aussi pour
Dominghia en fonction de la programmation des bateaux négriers. Dans le bosquet
(Kouftè en ancien soussou), on introduisait les esclaves pour un séjour de durée
variable, on ne sait pas précisément à quels traitements ils étaient soumis. C’était
secret, aujourd’hui encore c’est secret
.
Le bosquet était étroitement surveillé, gardé pour sécuriser les négriers. Ce
bosquet était une forêt sacrée pour initier les esclaves à leur nouvelle vie, surtout
pour s’assurer de leur docilité, dans le « Maarigiri », le destin inchangeable
. La loi de
la traite au Rio Pongo, c’est le sacrifice humain ; c’est aussi les forces occultes au
service des « affaires », de la puissance et de la sécurité. On ne fait plus de sacrifice
humain aujourd’hui ; maintenant ce sont des boeufs qu’on abat en offrandes aux
djinns, aux dieux, à Dieu, à la puissance, etc
.

Si vous avez vu Görè, Farinyah ou même Kossinsin pour bénéficier de façon
occulte, d’un magnétisme, d’une puissance ou les incruster dans « quelque chose »
comme cette pierre noire de Farinyah, susceptible d’agir et de métamorphoser
l’esclave, il est évident qu’à la place, on avait fait un sacrifice humain. A Santanè, c’est
un rituel à l’arrivée ou au départ d’un contingent d’esclaves
. Pour l’intronisation d’un
chef, Le rituel est bien connu, surtout son devin ou marabout lui précise toujours
le teint ou la qualité de celui qu’il faut immoler pour sa puissance : une vierge, un
« mikhi fikhè » (une personne de teint clair) ou un « fonfoui » (albinos). Même les
blancs ordonnaient de tels sacrifices pour la réussite de leurs affaires. « Ça nous le
savons avec certitude
. Ils ont vécu ici avec nos aïeux » ajoute l’informateur.
« A Kossinsin, à Comon Badè, on ne vous l’a pas dit ? Sous le grand fromager,
d’ailleurs multiséculaire, est « couchée » une ancre ; à cet endroit, on nous l’a dit, on
immolait un esclave, à l’insu des autres ; son sang devait couler jusqu’à la mer pour
que les « djinns » et les « bons esprits » protègent la cargaison en partance pour les
Amériques. Le bosquet de Santanè a servi à ce genre de choses jusqu’à la fin de la
traite négrière ». Peut-être se livrait-on à des pratiques pendant les premières années
de la colonisation ? Mais, le centre de traitement des esclaves sera réutilisé vers les
années 1950, comme centre médico-traditionnel d’incision et d’excision des jeunes gens.
Quatrième groupe d’informateurs
à Boffa, Dominghia, Farinyah, Saghan et Fossikhouré (liste en annexe)
De quel Fossikhouré parlez-vous ? Nous avons dans la zone deux Fössikhouré.
Dans le premier cas, il s’agit d’une rivière dont un village porte le nom, ce
qui signifie « rivière » où, on condamne, on frappe du sort quelqu’un qui vous a fait
du tors. C’est le lieu où on invoque la vengeance.
Le deuxième cas, c’est une rivière sur les bords de laquelle pousse un type
de roseaux qui rentre dans l’artisanat des articles à fibres. Dans un cas comme dans
l’autre, nous avons la rivière comme dénominateur, Khouré. En effet entre Saghan et
Sambaya sur l’axe de Farinyah, coule une rivière du même nom. On sait qu’elle a servi
pendant la traite négrière. C’était un lieu de culte. Avec qui ? Par qui ? Comment ?


L’homme capturé qu’on amenait au Rio Pongo était souvent rebelle.
Sachez qu’un « Pongolais », un « Araponka ka » peut se réclamer d’origine soussou,
peul, baga, Nalou, ou Forestier. Les gens ont été amenés de partout de l’intérieur du
pays. Et puis, comme les gens se rebellaient souvent, il fallait faire quelque chose
« mikhiforè dakhi » (à la façon des noirs) pour les discipliner. Entre le moment de
leur arrivée et l’embarquement pour les Amériques, ils étaient commis à des travaux
de champs. Par le travail, l’esclave était maté, rendu docile, et cela sécurisait les négriers
et les familles des puissants du pays
.

La première phase du traitement de l’esclave
commençait par une hygiène du corps, lavage par immersion.
« Il faut dire que là aussi, il y a un rituel dont le temps fort peut être un
sacrifice humain de l’esclave.Voyez-vous, Jésus a été baptisé dans l’eau, l’esprit saint
est venu sur lui, pour lui donner cette intelligence de conduire la religion chrétienne.
Que signifie tout cela ? Les Noirs qui sont maintenant là-bas, aux Amériques se
posent-ils ces questions ? Il y a certainement des Nalous, des Soussous parmi ces
gens des Amériques.



Cinquième groupe d’informateurs
à Boffa : Dominghia, Konyéya, Guémériyé, Sagnan, Sossota (liste en annexe)
« Les révoltes serviles dont on parle le plus souvent au Rio Pongo, sont celles des
habitants de Dominghia contre les négriers et leurs collaborateurs de la cité. Certains
disent « Mulata guéré ». Malgré l’usage des moyens occultes, les révoltes serviles
étaient fréquentes
. Encore une fois qui peut accepter volontairement d’être esclave ?
C’est d’ailleurs ce refus de la traite qui est à la base de la fondation de « Sagnan
Sossota » (la Cité Soussou de Sagnan) dont les moyens et la puissance occulte ont
interdit toute capture ou razzia dans leur cité, sise à quelques kilomètres de sa voisine
Sagnan Paulia, fief des négriers Paul et Marie Faber ».
Sagnan Sossota s’est faite de façon singulière. Nos parents soussous se
réfugiaient dans la brousse des environs, en se camouflant à l’aide de feuilles et de
branchages pour échapper aux chasseurs d’esclaves, d’où le terme soussou de
« Souté » (celui qui se camoufle de feuilles et de branchages et passe inaperçu).
La
notabilité la plus importante à Sagnan Sossota est celle des Camara et des Soumah,
réputés également pour leur pouvoir occulte.
Le Rio Pongo est une mosaïque et une synthèse de toutes les ethnies de la
Guinée. Beaucoup de gens changeaient de nom de famille, ou se faisaient adopter
par une autre famille puissante, qui inspire la crainte et le respect. A cette époque,
cette pratique étaient hautement sécuritaire, d’où le mot « N’Founya » pour les
hommes et « Nkélé » pour les femmes (mon protégé ou ma protégé, ou celle de ma
famille, au sens le plus large et le plus contraignant du terme).


Les cités comme Konyéya et Gbassaya sont proverbialement connues au
Rio Pongo pour leur puissance et leur pouvoir occulte qui les mettaient à l’abri des
razzias et des guerres. On dit qu’à cette époque négrière, elles se faisaient
« suspendre » (ta singan) par leur « mikhi khori » (personnes de haute valeur, doué
de force occulte), en charge de la sécurité occulte des cités. Ces « prêtresses »
officiaient, dit-on, quand le ciel et la terre dormaient au même moment.
Konyéya est aussi la cité de liberté du Rio Pongo dont le statut juridique
fut inviolé. Tout fugitif, pour une raison ou pour une autre qui parvenait à y entrer,
devenait de facto un homme libre après un rituel occulte dit de réappropriation de
sa dignité humaine.


Sous le fromager centenaire que vous avez pu voir, il y a trois pierres. C’est
à cet endroit précis qu’officiait le patriarche en charge du rituel de libération du
corps et de l’esprit du fugitif.
Une jarre posée sur le trépied de pierres, contenait, dit-on « l’eau
médicamenteuse » pour laver trois fois le visage du fugitif. Puis, il en buvait, avant
de recevoir l’eau bénite sur tout le corps dans le strict secret de l’intimité quand le
ciel et la terre dormaient au même moment. Au terme de ce rituel l’homme changeait
souvent de patronyme en devenant un homme libre.

Traditions orales, traitement occulte et domptage de l’esclave au Rio Pongo 39
De l’aristocratie négrière
Les rapports d’alliance et de solidarité entre négriers ne résisteront pas aux conflits
d’intérêts dont l’importance est fonction aussi et surtout des possibilités
commerciales des uns et des autres.
Ces conflits sont particulièrement violents et décisifs entre les négriers du
Haut Pongo et ceux du Bas Pongo
. Ce qui traduit ainsi un difficile passage du
commerce des esclaves au commerce légal du café, de l’huile de palme et de l’arachide.
Ce processus semble avoir varié selon les rapports de force qui bouleversent
tout le système commercial traditionnel du Rio Pongo.
Les principaux animateurs de ce commerce au XIXe siècle furent des traitants
anglo-saxons ou américains : les Faber, Gomez, Lightburn et William Ormond, de 1800
au déclin de l’aristocratie négrière, à partir des années 1850.
De 1827 à 1837, on assiste à une phase d’entente et de prospérité, grâce au
respect du quota d’exportation d’esclaves établi par le traitant britannique, John
Ormond de la cité négrière de Baugalan dont il est le chef
.

Ce quota dont nous n’avons aucune précision du pourcentage par négrier,
est dénoncé par Mary Faber en 1838. Sans doute s’estimait-elle lésée. Elle met fin
à cet arrangement entre négriers en approvisionnant un navire négrier exclusivement
de son stock d’esclaves. On peut y voir une guerre des prix, inséparable de la
demande, et dans notre cas, des conditions de surveillance et de la répression de la
traite par Freetown, dont les ressortissants favorisaient l’exportation de l’huile de
palme et du café vers l’Angleterre via la Sierra Leone.
L’hostilité entre les Ormond et Les Faber fait apparaître les premiers signes
de conflits intermittents entre négriers.
Il en découle des rapports de suspicion qui accroissent la méfiance et
l’hostilité du clan Faber vis à vis des Ormond et des commerçants de Freetown,
installés dans le Bas Pongo. Le clan Faber ordonne donc le blocus du fleuve entre
Bagalan et Sagnan, en pensant sans doute à son pacte d’alliance avec l’Almaya du
Fouta Djallon.
William Ormond est combattu par l’armée du Fouta, qui prend ainsi parti
dans les conflits qui vont secouer le Rio Pongo. Il fait nommer Momodoudian, résident
de l’Almamya du Fouta Djallon à Bangalan, avec charge de veiller aux intérêts politiques
et économiques du Fouta, tout en apportant son soutien et sa protection aux Faber
et Lightburn. Il convient de noter l’importance des routes et marchés négriers entre
le Rio Pongo et le Fouta « plaque tournante » d’où arrivaient les captifs de toutes les
régions et ethnies du pays, arrachés qu’ils étaient à leur milieu traditionnel, à leur
habitat, pour un milieu jusque là inconnu, dans les esclaveries du Rio Pongo.
A partir de ce conflit de 1838, les Faber et Lightburn deviennent puissants.
Ils accroissent la fourniture d’esclaves au Fouta grâce aux marchés négriers de
Bambaya, Timbo, Baliboko et Koin…
40 Tradition orale et archives de la traite négrière
La présence d’un résident du Fouta à Bangalan inquiète évidemment les chefs
locaux et autres commerçants du Bas Pongo qui constatent une arrivée massive à
Thia de 15 000 ressortissants peuls qui finiront par se fixer à Kolia, à la lisière entre
le Rio Pongo et Télimélé actuel, de l’ancien diiwal de Timbi.
Le contrôle du Fouta se fait plus ferme et plus direct. Il intervient
énergiquement en 1838 dans la désignation de Bala Bangu Katty, candidat désigné
par les Faber et Lightburn pour la chefferie de Thia, après la mort du roi Vende
Katty.
La contestation de cette désignation, faite au mépris des règles coutumières,
provoque une deuxième intervention du Fouta, contre les chefs locaux et les commerçants
du Bas du fleuve, de plus en plus hostiles aux Faber et aux Lightburn.
Les sources orales témoignent des batailles qui, en 1838, amènent les
vainqueurs à transférer le siège de la chefferie traditionnelle de Thia à Boffa.
L’objectif
politique de ce transfert semble avoir été de soustraire la chefferie traditionnelle des
influences abolitionnistes largement répandues dans le Rio Pongo dont, par ailleurs,
l’accès est plus facile pour les commerçants de Freetown et les navires de répression.
Dès lors, les négriers, notamment ceux du Haut Pongo vont connaître de
nouveau, une période de relative stabilité de 1838 à 1852 qui leur permet d’accroître
leur prospérité en dissimulant la traite clandestine par l’aménagement de nouvelles
plantations.
On peut se poser la question de savoir si l’intervention anglaise au Rio
Pongo, en 1852, la plus décisive de toutes est une conséquence, même indirecte,
de celles de l’Almamy du Fouta ou d’un « objectif humanitaire » d’abolition ou d’une
stratégie visant à freiner et à empêcher l’occupation française du Rio Pongo.
Les officiers de Sierra Leone arrivent à Boffa avec la mission d’imposer à
Balla Bangu Katty, chef de Thia, un traité en deux points :
1. Protection des commerçants de Freetown.
2. Fin du commerce des esclaves.
Pour les Faber, les Lightburn et les négriers du Haut Pongo, l’ingérence
anglaise est une atteinte à leurs intérêts au profit des commerçants du Bas Pongo,
soucieux désormais de rétablir l’autorité des chefs soussous anti-esclavagistes.
Ils lèvent donc une armée d’esclaves de plantations, dirigée selon la tradition
orale par Louis Lightburn contre les chefs locaux et autres commerçants soutenus
par les Soussous de Dominghia, hostiles à la traite. Arcin situe cette bataille dite
« des Mulatris » en 1870, ce qui paraît très tardif quand on s’en tient à la tradition
orale.
Cette guerre dite des «Mulatris » n’en est pas une, car il s’agit moins d’un
conflit entre noirs et mulâtres que d’un conflit entre esclavagistes et anti-esclavagistes
.
La fondation de la cité de Sagnan Sossota en est une preuve. Il convient plutôt de
situer cette bataille vers 1850-1852.
Traditions orales, traitement occulte et domptage de l’esclave au Rio Pongo 41
S’il est vrai qu’elle fut dirigée par Louis Lightburn dont la présence cesse
d’être signalée au fleuve à partir de l’année 1852, il est compréhensible qu’il regagne
les États-Unis après la défaite de Dominghia. La bataille de Dominghia ne pouvait
avoir eu lieu en 1840 selon l’hypothèse de l’archéologue guinéen Mamadou Diallo.
On connaît la suite des événements, la coalition du Bas Pongo contre-attaque
et tourne l’invasion du Haut Pongo en déroute, brûle Sagnan, chez les Faber avant
d’être arrêtée devant Farinyah chez les Lightburn, une fois encore par l’intervention
militaire du Fouta.
Cette défaite modifie graduellement les rapports de force sans pour autant
instantanément mettre fin à l’exportation clandestine d’esclaves par les Faber et les
Lightburn qui en convoieront aussi tardivement entre 1860 et 1866 pour les Faber
et 1866-1870 pour les Lightburn
.

Très paradoxalement les années 1850 à 1870 apparaissent dans la tradition
orale comme des années fastes pour les Lightburn en particulier. Néanmoins les
Faber et les Lightburn vont être contraints de se tourner vers la production et la
commercialisation de l’huile de palme initiées dès 1827.
En effet la baisse du prix du café et l’installation de nombreuses maisons
commerciales hostiles à la traite dans les années 1860 obligent les négriers à quitter
le Rio Pongo ou à s’insérer dans un commerce légal.
On verra s’installer progressivement, entre autres maisons commerciales,
la P-Z. (Paterson and Zookhonis), la Frédérick Verminck, la Compagnie Française
d’Afrique Occidentale (C.F.A.A.O), la Fisher et Randall.
La réorientation des axes du commerce intérieur par l’Administration
coloniale française naissante finit par accélérer l’effritement du pouvoir économique
de l’aristocratie négrière du Rio Pongo.
Alors elle change de visage en devenant une notabilité avec l’avantage du
terrain, de la propriété foncière, de la langue et du style de vie européen de certains
de ses membres en collaborant avec l’administration coloniale.
Du refus de la traite
Cet aspect de la question négrière est essentielle. Les démarches quantitatives,
qu’elles soient démographiques ou économiques ne sauraient rendre compte de
l’entièreté des formes et expressions du refus de la traite négrière et de l’esclavage.
Jean Boulègue a écrit : « Leurs traces dans les mentalités sont difficiles à percevoir,
à quantifier ».
C’est pourquoi, il convient dans le cas du Rio Pongo de s’appuyer également
sur la tradition orale pour cibler et étudier la gamme des révoltes et conflits sociaux
significatifs pendant la traite négrière dont les prolongements actuels expliquent
certains réflexes des populations.
42 Tradition orale et archives de la traite négrière
La tradition orale rapporte que la mort tragique de John Ormond serait
liée à une rébellion des populations soussou hostiles à la traite, qui brûlèrent tous
ses bâtiments, en libérant des milliers d’esclaves. Certaines sources permettent de
situer cet événement vers 1833, année à laquelle son frère William Ormond lui succède
comme chef de l’esclaverie de Bangalan. De nombreuses révoltes et attaques des
populations eurent lieu contre les Faber et les Lightburn, selon des « bouches
indiscrètes ». C’est pourquoi, il reste beaucoup à découvrir en faisant « l’archéologie
des bouches ».
Les chefs locaux, entraînés dans la politique mercantile des gérants des
comptoirs assistent impuissants aux luttes d’émancipation des populations qui
déchirent le Rio Pongo à la veille de l’ère coloniale.
C’est bien dans ce contexte d’insécurité qu’il faut trouver les raisons
essentielles d’abandon de patronyme de naissance pour se placer sous la protection
d’hommes et de familles plus puissantes. Cet acte sécuritaire est réducteur et
destructeur de paramètres culturels originels.
Les traditions orales donnent de précieuses indications sur les pistes suivies
par les caravanes à l’intérieur du Rio Pongo. Les captifs n’ont cessé d’exprimer leur
refus de la captivité, aidés en cela par leurs camarades d’âge (Sèrè, Karé ou Fougnan)
et d’autres hommes libres qui attaquaient les convois esclavagistes. Nombreux de
ces villages et sites, après d’épiques batailles, furent rasés par les esclavagistes qui
changeaient souvent de trajet pour arriver à la côte. La composition sociologique
actuelle du Rio Pongo en porte les témoignages éloquents.
La collecte des traditions orales et les résultats obtenus dépassent le recueil
des informations ou la conservation des objets ayant trait à la traite négrière au Rio
Pongo, en dépit du temps.

Les résultats, aussi modestes soient-ils, témoignent de ce que les traditions
orales permettent de mieux cerner et de comprendre l’ampleur et l’impact de la traite
négrière sur l’évolution de nos populations.
Les précieuses indications sur le traitement occulte et le domptage de
l’esclave ouvrent d’intéressantes pistes de recherches, d’études et de réflexions sur
le rituel, les incantations et sur les plantes médicinales entrant dans le traitement
occulte et le domptage de l’esclave. Nos informateurs ont abordé également d’autres
aspects non moins importants comme la question des domaines fonciers des familles
négrières, les conflits, la sécurité, les « cités suspendues » etc.Autant d’interrogations
et de problématiques qui soulignent la pertinence de ce thème et confirment
l’opportunité de la tenue de ce colloque international sur La tradition orale et la
traite négrière.
Traditions orales, traitement occulte et domptage de l’esclave au Rio Pongo 43




Liste des informateurs
Boffa-Centre
1. Abou Gallan Camara 48 ans
2. Bah Ibrahima 45 ans
3. Benoît Camar 48 ans
4. Emmanuel Monchon Bangoura 58 ans
5. El hadj Malick Sylla 89 ans
6. El hadj Sèdouba Kissin 69 ans
7. Georges Sorry 46 ans
8. François Roth 63 ans
9. Kanfory Katty 66 ans
10. Léon Barry 75 ans
Kossinssin
11. Alpha Yaya Soumah 43 ans
12. Arafan Salifou 47 ans
13. Kanfory Yaya Soumah 70 ans
14. Marie Lamina Soumah 55 ans
15. Naby Madany Camara 52 ans
Dominya
16. Sény Camara 43 ans
Toumbetta
17. El hadj Ousmane Toumbetta 71 ans
Farinya
18. Georges Williams 32 ans
19. Arafan Naby Conte 65 ans
20. Knafory Momo Soumah 67 ans
Bibliographie
A.N.G. Rivières du Sud. 1890-1898, 1-A4. dossier 53 pièces. Conakry (Archives
Nationales de Guinée).
________. Histoire des Îles de Loos.
________. Monographie de Boffa. 1. D. 43.
A. CARREIRA, o Trafico de escravos nos rios de Guine E ilhas de Cabo Verde 1810-1851,
Lisboa. 1981.
CURTIN, Economic change in precolonial Africa T.1 Senegambia in the era of the Slave trade
T.2 1976.
C.E. SORRY, Monographie du Rio Pongo du XVe à la fin du XIXe siècle I.P.C. Conakry
— 1974.
G. MARTIN, Histoire de l’esclavage dans les colonies françaises, Éd. 1978-Paris.
44 Tradition orale et archives de la traite négrière
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Africaines — Québec 15 au 15 mai 1983 (doc. renoté).
J. BOULEGUE, L’expression du refus de la traite négrière dans les sociétés Sénégambiennes
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________. Les origines ethniques des anciens captifs du Fouta Djallon — dans Notes
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J. DEVISSE, Sur l’oralité : perplexité d’un historien (laboratoire associé C.N.R.S. — Hors
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J. METTAS, Répertoire des expéditions négrières françaises au XVIIe siècle, 2 vol. 1978, Éd. par
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O. GOERG, Deux modalités d’adaptation à l’abolition de la traite atlantique : Rio Nunez et
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O. BAH, La traite négrière au Rio Pongo, I.P.C. Conakry, 1972.
S. DAGET, Encore Théodore Canot : quelques années de la vie d’un négrier et quelques questions.
Annales de l’université d’Abidjan, Série 1, histoire, Tome V., 1977.
________. Rôle et contribution des États côtiers dans l’évolution des rapports entre Africains
et Européens du XVe au XIXe siècles ; ANN. Univers. Abidjan (lettres) T.13, 1980.
________. L’Abolition de la traite des esclaves — (doc renoté — C.S.I. Pour la rédaction
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________. Les archives de Sierra Leone et la traite illégale française du XIXe siècle ;An. Uni.
Abidjan — Série D (lettres) T.8, 1985.
S. BOUNAMA, Monographie de Boffa dans Recherches Africaines, no 1, Conakry, 1970.
Th. DIALLO, Les Institutions Politiques du Fouta Djallon au XIXe siècle-Dakar, I.F.A.N.,
1972.
Y. EINIKORI, L’Afrique dans l’histoire Mondiale : l’Exportation d’Africains par la traite des
esclaves et l’avènement de l’ordre économique atlantique du XIXe siècle — (doc. renoté)
pour la rédaction d’une histoire générale de l’Afrique (UNESCO).
Ib. B. KAKE, La vulgarisation de l’histoire de la traite négrière (Communication posthume
— Ouidah, Bénin) 1994.
Mamadou CAMARA, Visage d’une aristocratie négrière, Le Rio Pongo de 1807-1850, DEA,
Paris I, 1989.
Traditions orales, traitement occulte et domptage de l’esclave au Rio Pongo 45
PROPOSITIONS
I — Aux autorités nationales guinéennes
1. Prendre toutes les dispositions pour la protection des sites négriers tant sur le
littoral qu’à l’intérieur du pays.
2. Transformer les locaux de ODEPAG construits en plein site négrier de Benty en
un centre d’étude, de recherches et de documentation sur la traite négrière dans
les Rivières du Sud.
3. Accorder tous les appuis aux spécialistes guinéens dans l’organisation d’une vaste
campagne nationale de collecte des traditions orales par équipes multidisciplinaires
et opérationnelles, soutenir le programme.
4. Procéder à un inventaire du patrimoine négrier.
5. Impliquer l’Université de Conakry et de Kankan dans les travaux de terrain et
créer en leur sein un centre de recherches et d’études négrières.
II — Aux chercheurs guinéens
1. S’impliquer dans la collecte systématique des traditions orales, de façon informelle
(Free Lance).
2. Constituer à titre personnel une banque de données tant sur la question négrière
que sur les autres questions.
3. Créer des équipes multidisciplinaires de recherches et de taille moyenne.
III — A L’UNESCO
1. Accorder une subvention de voyage d’études à trois spécialistes guinéens,
intéressés aux questions de la traite négrière, pour un séjour d’un mois dans la
banlieue de Lima (Pérou) dans trois familles de noirs péruviens se réclamant
d’origine ethnique Sossou, Foula et Mandingue.
2. Les trois spécialistes guinéens emporteraient avec eux tous les éléments culturels
spécifiques à chacune des trois ethnies.

_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
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Soundjata Kéita
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 21:55    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Traditions orales, traitement occulte
et domptage de l’esclave au Rio Pongo
Prof. Mamadou Camara Lefloche (Guinée)
La traite négrière, objet de tant de colloques, source de querelles d’écoles, de débats,
offre encore des facettes insoupçonnées.
Face aux nombreuses interrogations et énigmes sans réponse, l’historien a un rôle
à jouer dans le cadre du projet UNESCO « La route de l’esclave ».[/b]
On croirait entendre un africaniste leucoderme !!!

Citation:
La traite négrière, objet de tant de colloques, source de querelles d’écoles, de débats
Qu'est-à-dire, qu'elle est la chasse gardée d'une élite intellectuelle tout juste bonne à se pignoler sur le sujet comme s'il s'agissait d'un simple exercice de masturbation mentale ?
Quid des enjeu pour les sociétés en question ?
Quid de l'avis des sociétés civiles atomisés par le Yovodah ?

GUIDILOU a écrit:
offre encore des facettes insoupçonnées.
Face aux nombreuses interrogations et énigmes sans réponse, l’historien a un rôle
à jouer dans le cadre du projet UNESCO « La route de l’esclave ».[/b]
Ah, le mythe de la démystification, le mythe de l'explorateur blanc pour qui les choses n'existent réellement qu'à compter du moment où ils les auraient lui-même découvertes.
Ah, la fameux mythe de l'historien aventurier, ce super héros façon Indiana Jones au service de la belle et grande érudition "mondiale".
Dois-je rappeler où se trouve l'UNESCO ?
Bref...

Citation:
"La route de l'esclave"
Sortie bientôt dans la collection des Guide Michelin !!!

N'est-ce pas Kennedy qui disait ceci :

kennedy a écrit:
je t'ai parle plus haut de politique, je rajouterais aussi mythologie

les grenouilleau et autres historiens dont tu a s fait reference veulent faire des noirs des etres apolitique et sans mythologie de veritable rats de laboratoire dont on va etudier les actions et faits de maniere soi disant precises et scientifique

la mythologie est une des base fondatrice de toutes societes
(bible, coran thora pour l'occident)
essaye de dire a Finkelcraut ( ou meme le plus grand scientifique cartesien d'israel )qu'il est peu probable qu'un etre humain ait pu diviser les eaux en deux, et tu verras ce qu'il va te repondre

essaye de dire a un chretien a George Bush par exemple qu'il y a de grandes chances que Jesus ressemble plutot a un semite qu'a un italien (ou meme parfois un suedois dans certaines icones veridique) et tu verras ce qu'on va te repondre
dit leur un peu que tous ca c'est des mensonges comme tu le dis en ce qui concerne notre histoire
il ne faut pas compter sur les occidentaux pour nous redonner une humanite ou pour enrichir notre patrimoine

il n'en on rien a faire de nos mythe fondateur pour eux l'esclavage c'est des statistique et la colonisation c'etait apporter la civilisation

le meilleur exemple de ce cynisme prend la forme de la loi sur les bienfaits de la colonisation

pour eux le noir est juste un sujet qui n'a pas vraiment d'histoire
en fait son histoire correspond juste a des faits que l'on va enumerer un par un, de maniere comptable

de vrais rats de laboratoire ces noirs ..

http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?p=65762#65762

Ceci est valable pour leurs valets et autres clones bountisés.

Et en l'occurrence voici un magnifique exemple de ces "historiens" à peau noir, qui telle les "gouvernoirs noires" n'en finissent plus de reproduire les discours et dialectiques de leurs maîtres leucodermes qui savent mieux qu'eux-mêmes définir la meilleure façon d'aborder l'histoire de leur propre peuple.

Mais bon, pourquoi s'en étonner, il ne font jamais que reproduire les mêmes comportements que leurs illustres prédécesseurs : http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?p=47106#47106


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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 21:55    Sujet du message: Répondre en citant

Les passages que tu ne mets pas en évidence, tu penses qu'on ne les voit pas?
Ensuite, tu ne fais que décrire plus en détails la manière dont les quelques alliés des européens participaient, ça ne remet pas en cause leur statut ni le rejet des populations de ce système jusqu'au XIXès... maintenant:

Citation:
Enfin, je croyais que tu ne voulais pas "ergoter sur les responsabilités"?
ce n'était donc qu'une échappatoire?

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GUIDILOU
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 22:10    Sujet du message: Répondre en citant

Soundjata on pourrait taxer tous ces historiens de Bounty rien n' y fait pour démonter des travaux universitaires il faut faire un travail d' investigation de qualité .
Si Djibril T Niane n'est pas fiable alors je ne donne pas cher des "Histoire Générale de l' Afrique" (UNESCO ).

Rien ne vous empêche de faire une thèse sur la traite négrière" et exposer votre vision peut importe la mention que vous aurez mais au moins vous aurez défendu vos idées .A vous de choisir vos directeurs de thèses .
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Soundjata Kéita
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 22:19    Sujet du message: Répondre en citant

Pour bien connaître les travaux de Monsieur Niane, j'en reconnais aussi bien les qualités que les faiblesses, merci bien.

Et pour ce qui est de "Histoire Générale de l'Afrique", s'il s'avère être un outil précieux, ça ne reste jamais que le premier d'une pathétique compromission, une pax africana surrané que des Diop ou Obenga auront eu les plus grandes difficultés à bousculer. C'est même un miracle qu'il en pu faire parti.
Tout juste si on allait pas écrire l'Histoire de l'Afrique en l'absence des principaux interessés :

Aussi je t'invite à lire la présentation du projet par Bethwell Alan OGOT, alors président du conseil international pour la rédaction d'une Histoire Générale de l'Afrique.
Elle résume à merveille toute l'hypocrisie caractéristique de cette "vénérable institution" que serait l'UNESCO.
http://www.unesco.org/culture/africa/html_fr/projet.htm

La quatrième de couverture du premier tome donne elle aussi une idée des relants de paternalisme condéscendants :

Quatrième de couverture :
L'Africain a toujours été et demeure créateur de cultures originales qui se sont épanouies et perpétuées, à travers les siècles, dans des voies qui leur sont propres. Cette conviction s'est renforcée depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale et se consolide, tous les jours, depuis l'accession à l'indépendance des pays d'Afrique. Sous l'égide de l'UNESCO, d'éminents historiens se sont efforcés d'aborder l'étude de l'Afrique avec plus de rigueur, d'objectivité et d'ouverture d'esprit, en utilisant entre autres - avec les précautions d'usage - les sources africaines elles-mêmes.

Ouf, merci de préciser qu'on aura "utiliser entre autres- avec les précautions d'usages - les sources africaines elles-mêmes.
Dès fois qu'elles seraient encore facultatives...

Apprécier aussi toute la verve eurocentrique :
L'Africain a toujours été et demeure créateur de cultures originales qui se sont épanouies et perpétuées, à travers les siècles, dans des voies qui leur sont propres. Cette conviction s'est renforcée depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale et se consolide, tous les jours, depuis l'accession à l'indépendance des pays d'Afrique.
Lol, peu importe que les kamites l'aient toujours su, ou bien que les propres ancêtres Antiques des Yves Coppens (je parle bien sûr des Hérodotes et cie) l'aient déjà affirmé il y a cela plusieurs milliers d'années, lol.
N'ergotons pas sur les notions de "Seconde Guerre Mondiale" (sic) ou bien encore "d'indépendance des pays d'Afrique" (resic).

Je passe aussi sur l'âge du capitaine, 35 ans déjà, de l'eau à couler sous les ponts et des milliers d'ouvrages écrient par des kamites auront largement périnés une bonne partie des pauvres petits 8 tomes.

Et puis cette idée de résumer notre Histoire en 8 tome, lololol.

Bref, ces ouvrages, aussi généreux et riches en informations soient-ils, ne nous interdisent nullement de conserver un regard critique et lucide, de savoir faire la part des choses entre le bon grain de l'ivraie.


Quant à ce qui est de vouloir académiser "nos thèses", j'ai déjà dit ce que j'en pensais dans le dernier lien que j'ai donné en tout fin du précédent message, j'attends toujours ton avis à ce sujet...


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Dernière édition par Soundjata Kéita le Mer 18 Jan 2006 22:39; édité 1 fois
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 22:35    Sujet du message: Répondre en citant

GUIDILOU a écrit:
... rien n' y fait pour démonter des travaux universitaires il faut faire un travail d' investigation de qualité ...
Le premier examen de "l'investigation" c'est la coherence générale:
Citation:
un moment il parle de "l'organisation de la traite par les africains", puis démontre ensuite que les quelques africains ayant participé étaient "pris dans l'engrenage de la traite", qui a largement provoqué la régression culturelle de certaines populations, toujours contraintes à fuir et dont la sécurité était menacée par la traite(...)
cette contradiction qui manifestement est présente partout et que tu endosses aussi (puisque pour me contredire tu me présentes une description des méthodes de ces bandes de voyous), qu'en penses-tu?
Il y a un doctorat pour avoir le droit de souligner une incohérence dans un discours? Si oui, c'est un doctorat en quoi? Rolling Eyes

Cela ne remet pas en cause l'ensemble du travail puisque des indications précieuses sur les méthodes employées s'y trouvent, mais rien de concrêt ou d'objectif n'a été posé pour justifier que l'auteur, M. Niane, en arrive à conclure à l'opposé des faits qu'il relate.

On peut se voiler la face en se disant que c'est un grand historien ou ceci ou cela, mais ça ne change absolument pas le problème de fond. Et je ne vois pas pour quelle raison objective et valable le fait de se rendre compte que lui s'est trompé permettrait de remettre en cause le travail d'autres personnes. A cause de son titre ou de son statut dans le monde occidental?
a ce moment là on peut prendre:
Stephen smith, gaston kelman, olivier petre grenouilleau comme des références malgré leur malhonêteté, sous prétexte qu'ils sont reconnus dans le monde occidental.
Là on a définitivement "noyé le poisson" comme on l'image dans cette culture, mais je ne t'apprends rien...

Encore une fois:
Citation:
Enfin, je croyais que tu ne voulais pas "ergoter sur les responsabilités"?
ce n'était donc qu'une échappatoire?

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GUIDILOU
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 22:36    Sujet du message: Répondre en citant

Soundjata en ce qui me concerne je crois que nos universités africaines fournissent déjà des historiens de qualité .Il y a surtout un problème de diffusion des travaux des chercheurs . Le net peut remédier à cela .

Un problème plus important à mes yeux est celui de la langue de diffusion .Nous pourrions dans un pays comme le Sénégal écrire autant de lire que l' on veut , ils resteront fermés pour des populations qui ne comprennent pas la langue utilisée.
Les historiens Français écrivent pour leur peuple dans leur langue .Les élites Africaines écrivent pour une minorité .
Le jour où nous penserons qu'il est important d' écrire dans nos langues alors il y aura un vrai changement .

Pour les AFricains-Américains l' anglais est la langue des populations auxquelles ils s' adressent d' où sans doute leur succés.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 22:53    Sujet du message: Répondre en citant

L'immense mérite de ce document (et de mon point de vue le seul, mais c'est déjà énorme...), c'est de mettre à disposition du matériau de l'oraliture africaine sur le Yovodah.

Cette mise à disposition a été réalisée par une équipe de chercheurs africains ( Exclamation ) conduite par l'une des meilleures références universitaires en histoire de l'Afrique, Djibril Tamsir Niane. Cet immense mérite revient donc à cette équipe et à son boss. La grande qualité des enquêteurs étant une précieuse garantie pour la validité scientifique de ce matériau.

Ceci étant dit (ayant reconnu à César ce qui lui revient), on peut critiquer l'analyse qui a été proposée de ce matériau ; voire proposer sa propre grille de lecture.

- 1) des faits sont décrits du côté africain du Yovodah
- 2) que peut-on en comprendre?

Pour que cette discussion ne parte trop en couilles, il serait bien que nous résumions LES FAITS DECRITS : que disent exactement les gens interrogés? Et qu'ensuite nous en discutions.
Je voudrais noter que (de ce que j'en ai lu, mais je n'ai pas encore tout lu...), il y a indistinction des populations réduites en bois d'ébène avec le personnel local ayant travaillé à cette réduction : parce que, au fond, cette distinction n'existait pas du côté de la demande. Par exemple, la propre parentèle de Nzinga Mvemba a été déportée, et certains chefs ("vice-rois") livraient des concurrents récalcitrants, y compris parmi leurs propres parents. Je souligne donc cette indistinction entre complices et victimes potentiels, pour dire qu'elle peut inciter, à titre individuel, à choisir d'être complice plutôt que déporté...
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http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
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Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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rollie fingers
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 23:19    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
L'immense mérite de ce document (et de mon point de vue le seul, mais c'est déjà énorme...), c'est de mettre à disposition du matériau de l'oraliture africaine sur le Yovodah.

Cette mise à disposition a été réalisée par une équipe de chercheurs africains ( Exclamation ) conduite par l'une des meilleures références universitaires en histoire de l'Afrique, Djibril Tamsir Niane. Cet immense mérite revient donc à cette équipe et à son boss. La grande qualité des enquêteurs étant une précieuse garantie pour la validité scientifique de ce matériau.

Ceci étant dit (ayant reconnu à César ce qui lui revient), on peut critiquer l'analyse qui a été proposée de ce matériau ; voire proposer sa propre grille de lecture.

- 1) des faits sont décrits du côté africain du Yovodah
- 2) que peut-on en comprendre?

Pour que cette discussion ne parte trop en couilles, il serait bien que nous résumions LES FAITS DECRITS : que disent exactement les gens interrogés? Et qu'ensuite nous en discutions.
Je voudrais noter que (de ce que j'en ai lu, mais je n'ai pas encore tout lu...), il y a indistinction des populations réduites en bois d'ébène avec le personnel local ayant travaillé à cette réduction : parce que, au fond, cette distinction n'existait pas du côté de la demande. Par exemple, la propre parentèle de Nzinga Mvemba a été déportée, et certains chefs ("vice-rois") livraient des concurrents récalcitrants, y compris parmi leurs propres parents. Je souligne donc cette indistinction entre complices et victimes potentiels, pour dire qu'elle peut inciter, à titre individuel, à choisir d'être complice plutôt que déporté...

En réalité je pense djibril niane n'est pas qqun de mauvaise volonté , c'est sûrement un bon universitaire mais à l'image des ki-zerbo, mbockolo ou pour aller loin PAPE NDIAYE , il ne veut pas aller au bout de sa reflexion bien qu'il soit conscient de la vérité historique.Ainsi ce genre d'intellectuels africains pratiquent la politique du verre demi plein demi vide(je connais pas exactement l'expression Laughing ) pour donner une pseudo crédibilité à leurs travaux; bien evidemment et souvent parrainés par leurs potes et lecteurs africaniste eurocentriste raciste...
A ce titre il suffit par exemple de lire la préface d'histoire générale de l'afrique noire de joseph ki zerbo; je vous laisse faire la recherche pour ètre édifié.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 18 Jan 2006 23:20    Sujet du message: Répondre en citant

Sur les faits, brièvement et en vrac :

- insécurité généralisée des biens, personnes, transactions, voies de communication

- chute de la production agricole et artisanale

- isolement géographique de certaines populations dans des régions difficiles d'accès, afin de sauver leur peau

- dégénérescence des pratiques architecturales et urbanistiques, au profit d'habitats et agglomérations de fortune, avec dévéloppement de comportement autarciques de retrait d'un monde devenu littéralement invivable, pour lui survivre à l'écart

- forte fréquence de disettes et famines, jusqu'à amener des familles à vendre certains de leurs membres pour essayer d'assurer la survie des autres. Notons que des cas de cannibalisme peuvent survenir dans de telles circonstances...

- multiplication de guerres autochtones entre complices et "gibier", qui vont cristalliser des ressentiments encore vivaces actuellement

-etc.

Comme en toute logique les complices étaient nécessairement minoritaires, on ne peut raisonnablement imputer leurs stratégies personnelles à un ensemble démographique africain majoritairement victime. Comme selon toute vraisemblance ces complicités ont été suscitées par l'économie du yovodah, elles ne peuvent être considérées sur le même plan que les commanditaires et bénéficiaires en dernier ressort de cette activité.

Nota : ces documents oraux concernent la fin du XIXème siècle. Mais il ne faut pas oublier que les tous premiers opérateurs locaux du Yovodah furent des hommes razziés, déportés au Portugal, puis ramenés qlqs années plus tard sur les côtes africaines, dans le cadre du "Filhamento" qui consistait à échanger son afranchissement contre l'asservissement de
plusieurs autres captifs (généralement 4, en moyenne)...
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GUIDILOU
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MessagePosté le: Jeu 19 Jan 2006 06:46    Sujet du message: Répondre en citant

La question qui fache demeure la persistance de l' esclavage aujourd' hui en Afrique . En 2006 des hommes y possèdent d' autres hommes notamment en Mauritanie , au Soudan , au Niger . Il faut avoir l' honnêteté de le dénoncer .
[quote]
Citation:
[b]L’esclavage
Au Niger, plus d’un siècle après son abolition formelle par la colonisation,
l’esclavage résiste toujours à l’acte juridique et politique qui, en principe,
devait conduire à sa suppression. Chez les populations arabes, peuls, toubous
et touaregs, des maîtres continuent de disposer à leur guise d’esclaves, de
leur travail, de leurs enfants et de leurs biens. En outre, partout, y compris
au sein des populations zerma-songhays et haoussas, des représentations
stéréotypées alimentant un racisme ordinaire, des survivances psychologiques
et des discriminations diverses fondées sur l’ascendance (notamment à
l’occasion du mariage 1) affectent toujours les rapports sociaux et ce jusquedans l’existence quotidienne, comme le fait d’interdire l’accès à l’eau potable

à certaines personnes en raison de leur origine sociale 2. Que l’esclave quitte
son maître pour exploiter une parcelle, commercer ou travailler dans l’administration
et ce dernier, une fois l’an, fera le tour de ceux qu’il considère comme
«ses » esclaves pour récupérer ce qu’il nomme le «droit d’absence sous contrôle
direct » (susey). Quant à ceux qui réussissent à échapper à leur destin, le
stigmate originel, même post mortem, continue de les poursuivre
.

Voyez Boubou
Hama, premier instituteur du Niger sous la colonisation, l’un des pères de
l’indépendance, président de l’Assemblée nationale (1960-1974), grande figure
de la littérature d’expression française : aucun lieu mémoriel, aucune école,
aucune rue, aucune référence publique ne consacre le souvenir de celui qui,
dans sa région natale, aimait narguer ceux qui se prétendaient ses maîtres en
reprenant à son compte le terme infamant yegha
3.
Insidieux et omniprésent, l’esclavage fait aussi partie du débat politique
ou, plus exactement, tient lieu d’argumentaire politique peu ragoûtant. Lors
des campagnes électorales, des rumeurs malveillantes circulent sur l’origine
de tel ou tel. Ainsi dit-on du père du président de la République – Mauritanien
d’origine et ancien militaire dans l’armée française – qu’il est un Hartani
(descendant d’esclaves) ; ou encore, récemment, un journaliste 4 qui accusait
le Premier ministre de vouloir corrompre le président de l’Assemblée nationale
pour conserver sa fonction a cru bon de l’affubler faussement d’une origine
servile, pensant ainsi le déconsidérer définitivement. Au demeurant, l’origine
sociale servile représente toujours un obstacle sérieux pour ceux des citoyens
nigériens qui briguent des postes de responsabilité ou électifs. Cet ostracisme,
quels que soient d’ailleurs les partis politiques 5, se manifeste systématiquement
à l’occasion des candidatures aux élections générales. À Bankilaré et à
Abalak, aux dernières législatives, des Iklan (descendants d’esclaves ou esclaves
affranchis), pourtant choisis à l’unanimité par la base de leur parti, ont vu
leur candidature rejetée par le chef de groupement qui l’estimait inadmissible.
En 1995, lors de l’élection du responsable de l’antenne de la Croix-Rouge à
Tchintabaraden, le scrutin fut remporté à une écrasante majorité par Indika
Yacouba, un Touareg d’ascendance servile, au détriment de Ikoum Mohamed,
un Touareg d’origine noble. Or, le chef du 2e groupement touareg de
Tchintabaraden s’opposa à cette désignation, déclarant : « Jamais un Noir
esclave n’occupera un tel poste de responsabilité à Tchintabaraden 6. »

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