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Jean-Paul Agon est PDG de l'Oreal depuis avril 2006
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newscast.co.uk |
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Interrogé par le journal "Le Monde" (12/07/07), le PDG de l'Oreal, numéro 1 mondial de l'industrie cosmétique, déclare que son groupe fait de "la discrimination positive et l'assume".
A une question sur la "mesurabilité de la diversité", Jean-Paul Agon a répondu que plus de 40 nationalités sont employées au sein de la société qu'il dirige, et que sur les 423 cadres recrutés, une centaine était d'origine étrangère.
Il a ajouté : "La loi nous interdit de compter le nombre de personnes issues de la diversité soit par le nom, soit par le lieu de résidence. Mais aujourd'hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d'origine étrangère, il a plus de chance d'être recruté que celui qui porte un prénom français de souche (...) A partir du moment où, pour une catégorie de la population, il est plus difficile d'accéder à certains postes, il faut faire preuve de volontarisme."
Le PDG de l'Oreal a par ailleurs annoncé que son groupe allait lancer en partenariat avec l'Essec et le cabinet d'audit Deloitte & Touche une chaire "diversité et performance" qui "était en réflexion depuis 2006". Les cours commenceront en janvier 2008 avec une vingtaine d'étudiants.
Le 6 juillet dernier, une filiale de l'Oreal, Garnier, avait été condamnée en appel pour pratique discriminatoire (de même que la société de travail temporaire Adecco et une de ses filiales). Elles avaient posé des conditions discriminatoires à des embauches. Chacune des trois sociétés devra payer 30 000 euros d'amende, et 30 000 euros de dommages et intérêts devront être payés de façon conjointe. Par ailleurs, SOS Racisme, qui était partie civile lors du procès recevra 10 000 euros pour ses frais de procédure.
L'affaire date de 2000. Garnier était accusée d'avoir demandé expréssement l'exclusion de candidates non blanches (donc d'origine africaine, arabe, ou asiatique) d'emplois d'animatrices en grande surface lors de la campagne concernant le lancement d'un produit capillaire en région parisienne. Les témoignages oraux, ainsi que des documents envoyés a Adecco mentionnant explicitement que les animatrices devaient être de type "BBR" (bleu blanc rouge), âgées de 18 à 22 ans, taille 40 maxi, avaient été produits par l'accusation.
Jean-Paul Agon juge la condamnation "incompréhensible et injuste". Selon lui, rien dans le dossier n'incrimine Garnier. La filiale de L'Oreal a décidé de se pourvoir en cassation. Mais le sujet reste assez sensible. La condamnation, même s'il ne s'agit que d'une filiale, du reste très connue, fait en effet mauvais genre pour un groupe international de la dimension de L'Oreal, qui compte parmi ses égéries des stars noires comme Beyonce, ou l'actrice Kerry Washington pour n'en citer que quelques unes.
Autre preuve de la sensibilité de l'affaire : un responsable publicité de Garnier a ainsi jugé bon de retirer une campagne de publicité diffusée sur un site afro (qui n'est pas grioo.com) au motif que ce dernier avait mentionné la condamnation en appel de la société! |