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Selon rue89, qui est allé regarder le CV officiel des ministres de l'actuel gouvernement Fillon, sur les neuf qui mentionnent (ou mentionnaient, certains l'ayant retiré suite à l'article) sciences po sur leur CV, trois n'en n'étaient pas diplômés (Hortefeux, Lagarde et Karoutchi).
Le président lui même, Nicolas Sarkozy, qui a entamé le cursus de sciences po, mais qui ne l'a pas achevé (il aurait eu une note éliminatoire en anglais lors des examens de sortie) mentionne sur son CV sa période sciences po par "Institut d'Études Politiques de Paris (1979-1981)", ce qui n'est pas condamnable en soi puisqu'il a suivi le cursus sciences po au cours de la période.
Le cas du ministre de l'immigration Brice Hortefeux est plus problématique. Sur son CV, il était écrit "IEP Paris: maîtrise de droit public (1984)" (l'ancienne version a été modifiée depuis), le problème étant qu'il n'a pas eu de maîtrise de droit à sciences-po, mais à Paris X Nanterre, et qu'il n'est pas recensé dans la liste des anciens de Sciences Po.
Le service de presse de Christine Lagarde a expliqué qu'elle avait fait sciences po Aix avant de suivre un cursus non diplômant à Sciences Po Paris pour préparer l'ENA. Roger Karoutchi a précisé qu'après son agrégation d'histoire, il avait fait l'IEP d'Aix, puis les deuxième et troisième années de Sciences Po Paris, mais des problèmes de santé l'ont empêché d'avoir son diplôme. Il s'est même proposé d'envoyer ses relevés de notes à Rue 89...
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Dans les pages nécrologiques, on indique encore le diplôme des défunts, X1934, HEC 1947,...comme si avoir réussi Polytechnique à 20 ans vous définissait pour la vie |
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Richard Descoings |
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Au délà de l'aspect anecdotique, on peut tout de même s'interroger sur le fait que des personnalités qui soient ministres éprouvent encore le besoin d'enjoliver leurs CV avec des diplômes obtenus au sortir de l'adolescence. Avec une habitude typiquement française qui voudrait que l'expérience et le savoir-faire accumulés sur le terrain ne soient recevables qu'accompagnés d'un parchemin de grande école.
Ainsi que le mentionne un ancien de sciences po, devenu DRH de grand groupe et interrogé par rue 89, "Quand on est ministre et qu'on a un parcours classieux et valorisant, être diplômé de Sciences Po ou pas, ça ne change rien. Si la personne a encore besoin de tricher sur ses diplômes à 45 ou 50 ans, il y a un problème (...)"
Dans une interview accordée au mensuel économique "Capital" d'août 2007, Richard Descoings, directeur de sciences po, et initiateur de l'arrivée des élèves issus de ZEP dans l'école, revenait sur les mauvais côtés du système éducatif français : |
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Richard Descoings
©
sciences-po.fr |
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"En France, on aime les prouesses scolaires et le statut qu'elles confèrent. Dans les pages nécrologiques, on indique encore le diplôme des défunts : X 1934, HEC 1947... Comme si avoir réussi Polytechnique à 20 ans vous définissait pour la vie. Chirac n'est pas Chirac parce qu'il est sorti de l'ENA en 1959, ce n'est pas là qu'il a appris à serrer des mains et à gagner des élections.
Notre système repose ainsi sur des couperets successifs : on a le niveau ou pas, on est admis en seconde générale ou "orienté" vers un lycée professionnel. Comme si l'on décidait de la réussite a priori, à l'âge où on ne fait que commencer son parcours. L'Education nationale envoie des messages symboliquement très durs : tu n'as pas le niveau, "donc" on t'envoie vers une filière pro, où il faudra quatre ans au lieu de trois pour décrocher le bac. Avant même le début de sa formation, on annonce à l'élève qu'il va avoir plus de mal que les autres."
Voir l'article de rue89 : un soupçon de vantardise sur les CV ministériels |

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