
De Moscou où il rencontre actuellement Vladimir Poutine, Nicolas Sarkozy a souhaité un apaisement aux protagonistes de la polémique déclenchée par Fadela Amara.
Cette dernière qualifiait de "degueulasse" l'instrumentalisation de l'immigration mardi sur France Inter et avait également fait savoir qu'en tant que fille d'immigrée, elle se prononçait contre les tests ADN.
Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UMP était monté au créneau et avait qualifié "d'injures envers les députés de la majorité" les propos de Fadela Amara.
François Fillon a reçu Fadela Amara ce mercredi à Matillon pour lui exprimer "sa confiance concernant le travail qu'elle fait pour le gouvernement". L'entourage du premier ministre a cherché à faire croire que la phrase de Fadela Amara "ne visait pas la majorité" et "qu'elle était plus compliquée qu'il n'y paraissait".
Fadela Amara a répondu vertement au porte-parole du groupe PS à l'assemblée nationale, André Vallini, qui lui avait dit "qu'il fallait pousser jusqu'au bout sa logique et démissionner". "Cela n'engage que lui." "Je n'ai pas de leçon à recevoir de députés de gauche qui nous ont laissés vivre dans des endroits dégueulasses quand ils étaient aux affaires", a-t-elle lancé.
D'autres hiérarques du PS en ont profité pour critiquer la politique "d'ouverture" de Nicolas Sarkozy : "On va bientôt s'apercevoir qu'il y a des personnalités qui, sans doute de bonne foi, se sont fourvoyées" au gouvernement, a déclaré Jean-Marie Le Guen tandis que le communiste Maxime Gremetz ajoutait que si lui "estimait qu'un gouvernement auquel il participait prenait une décision déguelasse, il serait parti tout de suite".
D'autres politiques se sont exprimés, comme Jacques Toubon, qui a parlé de Fadela Amara comme d'une "sacrée bonne femme", tandis que le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez louait son franc-parler en disant qu'elle "contribuait à secouer un peu les choses et que "ça apportait de l'oxygène".
Jack Lang a considéré pour sa part sur France Inter que la "jeune ministre" Fadela Amara, qui "parle avec son coeur, ses tripes", avait dit "avec des mots qui peuvent choquer ce que beaucoup pensent". "Cette histoire d'ADN est inacceptable et je souhaite pour la République, pour la France, pour nous tous, que cet amendement soit retiré", a encore estimé l'ex-ministre.
François Fillon devrait quant à lui recevoir Patrick Devedjian ce mercredi. |