
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, est prêt à se rendre "dès que possible" au Tchad afin de discuter avec les autorités du pays des conséquences du trafic présumé d'enfants du Darfour par l'ONG française "L'Arche de Zoé", a appris dimanche la PANA, de source officielle française.
Dans un communiqué publié à Paris, le Quai d'Orsay précise que M. Kouchner a exprimé sa disponibilité et celle de la secrétaire d'Etat française aux Droits de l'homme, Ramada Yade à venir à N'Djamena lors d'un entretien téléphonique avec le président tchadien, Idriss Déby.
"Le ministre a exprimé au président Déby sa solidarité avec les enfants concernés par cette opération comme avec la population tchadienne et les autorités de ce pays", souligne le ministère français des Affaires étrangères qui précise par ailleurs qu'une cellule de crise a été créée à Paris sur cette affaire.
"La cellule de crise est destinée à suivre de façon permanente les conséquences humanitaires de l'opération montée par l'association l'Arche de Zoé au Tchad", poursuit le communiqué. Evoquant le sort des responsables de l'ONG française placés depuis jeudi en garde à vue à Abéché, dans l'est du Tchad, le Quai d'Orsay indique que deux représentants de la Direction des Français de l'étranger ont été dépêchés à N'Djamena pour leur apporter assistance.
"Le consul de France au Tchad s'est rendu dès vendredi à Abéché afin d'assurer la protection consulaire au bénéfice de nos ressortissants qui y sont détenus dans le cadre de cette affaire. (…) Nos compatriotes ont pu être également visités par un médecin qui s'est assuré de leur état de santé", a encore précisé le ministère français des Affaires étrangères.
A Paris, le rôle des autorités françaises dans l'évacuation avortée vers la France de 103 enfants du Darfour continue d'alimenter la polémique notamment parmi les ONG qui affirment ne pas croire que "tout cela ait pu échapper à la vigilance des pouvoirs publics français". Relayant le trouble des milieux associatifs, des médias français qualifient l'opération "humanitaire" avortée "d'affaire si gênante aux conséquences diplomatiques imprévisibles".
Près de 258 familles françaises devaient accueillir, après avoir versé entre 2.500 et 3.000 euros, les 103 enfants du Darfour, région occidentale du Soudan, ramenés en France à bord d'un Boeing 757 spécialement affrété par l'ONG française "L'Arche de Zoé".
La garde à vue des 9 responsables de l'association française et de l'équipage espagnol de l'avion interpellés jeudi à l'aéroport d'Abéché a été prolongée de 48 heures samedi soir. |