
Le Conseil des ministres du Gabon, réuni jeudi sous la présidence du chef de l'Etat Omar Bongo Ondimba, s'est élevé contre les propos tenus mardi par le secrétaire d'Etat français à la Coopération et à la Francophonie, Jean-Marie Bockel, rapporte vendredi le communiqué final de cette réunion.
"Lors de sa présentation de vœux à la presse, Jean-Marie Bockel, bien qu'estimant ne pas avoir d'états d'âme sur le déplacement de Nicolas Sarkozy, lors de sa première tournée africaine en juillet, dans notre pays le Gabon, 'du reste ami fidèle de la France depuis quarante ans', a exhorté la France à ne plus céder à un certain nombre de caprices, un certain nombre de demandes incohérentes de certains pays qui ont d'un côté une rente pétrolière qu'ils ne consacrent pas aux investissements qu'ils nous demandent de financer",rappelle le communiqué du gouvernement.
Pour le gouvernement gabonais, "de tels propos ne peuvent être mus que par l'ignorance des réalités de la coopération franco-africaine, surtout quand on sait les avantages que tirent la France et les autres Etats occidentaux de leurs rapports économiques avec notre pays depuis toujours".
"Aussi, le gouvernement marque-t-il sa surprise face au constat que depuis l'arrivée à la tête de la France du président Nicolas Sarkozy, circulent des clichés méprisants faisant des Etats africains de vulgaires mendiants sollicitant sans fin l'aumône de la France", ajoute le communiqué du Conseil des ministres.
"Si la France estime que l'Afrique lui coûte cher, il lui revient souverainement d'en tirer les conclusions sans être obligée de se justifier de façon aussi péremptoire. Car, l'Afrique saura trouver assurément des partenaires plus respectueux de la dignité de ses peuples et de la souveraineté de ses Etats", poursuit le texte.
Le gouvernement gabonais conclut son communiqué en insistant qu'"il conviendrait donc que les partisans d'une certaine rupture en France sachent rompre avec l'arrogance qui a souvent marqué leurs rapports avec l'Afrique". |