Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Vendredi 29 Mars 2024 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesOpinionsArticle
Faut-il frapper les enfants pour bien les élever?
25/04/2003
 

Cet article est le premier d'une série de trois, écrit par Olivier Maurel, auteur de "La Fessée, Cent questions-réponses sur les châtiments corporels" aux Editions La Plage
 
Par Olivier Maurel
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
"La fessée, cent questions-réponses sur les châtiments corporels", le livre écrit par Olivier Maurel  
"La fessée, cent questions-réponses sur les châtiments corporels", le livre écrit par Olivier Maurel
 

Trois enquêtes récentes menées dans différents pays africains montrent que la violence est massivement utilisée comme méthode d’éducation aussi bien par les parents que par les enseignants. Ainsi, une enquête menée au Maroc par l’Organisation Non Gouvernementale ATFAL et publiée par l’UNICEF en juin 2002 (Libération de Casablanca, 30 juin 2002), a montré que 85% des enfants sont soumis à des punitions corporelles à l’école de la part de leurs éducateurs. Au Cameroun, d’après une enquête de l’association EMIDA, menée avec le soutien de l’UNICEF, ce sont 90% des enfants qui sont soumis à la bastonnade à l’école et à la maison. Au Togo, la Fédération Internationale pour les Droits de l’Enfant (FIDE), aboutit, elle, à un pourcentage de 96% d’enfants soumis à la violence éducative.

Les parents qui frappent leurs enfants ne le font pas, sauf exceptions, par sadisme, mais « pour leur bien»
Olivier Maurel
Les parents qui frappent leurs enfants ne le font pas, sauf exceptions, par sadisme, mais « pour leur bien», pour bien les éduquer, et donc avec le désir de bien faire. Ils ont d’ailleurs pour la plupart été élevés de la même façon et ne font que reproduire de bonne foi l’éducation qu’ils ont subie.

Mais en quoi cette tradition, probablement plurimillénaire, pose-t-elle problème? L’usage de frapper les enfants pour les éduquer n’est-il pas universel? Son caractère traditionnel n’est-il pas le garant de sa valeur?

On pouvait le croire jusqu’à ces vingt ou trente dernières années. Mais aujourd’hui, plus aucun doute n’est possible. De nombreuses études scientifiques ont montré que la violence infligée aux enfants par leurs parents ou par leurs maîtres a de graves conséquences.


 Publicité 
 
Le système nerveux de l’enfant n’est pas achevé à la naissance
L'Unicef s'est penchée sur la question  
L'Unicef s'est penchée sur la question
 

Ces conséquences sont d’abord dues au fait que le système nerveux de l’enfant n’est pas achevé à la naissance. Le cerveau d’un enfant ne pèse, à la naissance, qu’un quart de son poids définitif. Il atteint 50% de ce poids à 6 mois et 95% à 10 ans.

Les coups sont donc donnés à l’enfant pendant toute la période où son cerveau est en pleine formation et où ses neurones, les cellules du cerveau, s’interconnectent, faisant ainsi augmenter le poids et les capacités de cet organe. A cette époque de la vie, toutes les expériences faites par l’enfant s’impriment en lui et le marquent de façon souvent indélébile, même s’il ne s’en souvient pas plus tard. Certains neurobiologistes disent que les parents « sculptent» littéralement le cerveau de leur enfant par leur comportement éducatif et soit lui permettent de s’épanouir, soit l’empêchent de se développer normalement.

Des coups donnés par les personnes qui sont la base de sécurité de l’enfant
Les coups sont donnés par les personnes qui sont la base de sécurité de l’enfant  
Les coups sont donnés par les personnes qui sont la base de sécurité de l’enfant
© mercysiouxcity.com
 

De plus, et c’est la deuxième raison de la gravité des conséquences des coups, ils sont donnés par les personnes qui sont la base de sécurité de l’enfant, celles dont il est entièrement dépendant, qu’il aime et qui sont ses modèles. Agressé par une personne extérieure à sa base de sécurité, l’enfant peut trouver consolation et protection auprès de ses parents. Mais agressé par ses parents eux-mêmes ou par la personne qui l’élève (et les coups sont une agression exactement comme ils le sont pour un adulte), l’enfant n’a aucun recours, il se retrouve seul et désarmé et rien ne le prépare à une telle situation.

L’éducation par les coups risque de former des jeunes et des adultes sans pitié, capables de faire souffrir les autres sans se rendre compte de ce qu’ils font
Olivier Maurel
Les solutions qu’il est alors obligé d’adopter pour survivre sont toutes dangereuses aussi bien pour sa santé physique que pour sa santé mentale et pour son sens moral.

Il peut par exemple s’endurcir, s’insensibiliser, mais en s’efforçant de se rendre sourd à sa propre souffrance, il devient sourd à la souffrance d’autrui. L’éducation par les coups risque de former des jeunes et des adultes sans pitié, capables de faire souffrir les autres sans se rendre compte de ce qu’ils font.


La soumission à la violence?
 
© http://cgr.photo.free.fr  

Il peut aussi, c’est vrai, apprendre l’obéissance, la soumission. Mais la soumission à quoi? Non pas à la loi et à la morale, mais à la violence et aux individus violents, qu’il s’agisse d’un chef de bande de son quartier, d’un chef de gang ou d’un dictateur qui font naître en lui les mêmes réactions de soumission que le parent ou le maître qui l’a frappé.

Il peut enfin faire semblant de se soumettre et apprendre à faire en cachette ce qui lui a valu d’être frappé. Les coups lui auront ainsi appris l’hypocrisie. Est-ce vraiment ce que nous voulons apprendre aux enfants?

En frappant on apprend à l'enfant à frapper
Olivier Maurel
Mais il y a pire. Parmi les comportements innés de l’enfant, un des principaux est le comportement d’imitation. C’est grâce à ce comportement que l’enfant effectue la plupart de ses apprentissages, bons et mauvais. C’est ainsi que la première chose qu’on apprend à un enfant en le frappant, ce n’est pas à bien faire ses devoirs ou à être sage, c’est à frapper. Et à frapper de préférence, comme il le voit faire par ses parents quand ils le frappent, les êtres petits et faibles. A coup sûr, plus tard, ses propres enfants.


 
© parentsunitedtogether.com  

L’enfant dispose aussi d’un autre comportement inné, c’est le comportement de sauvegarde, celui qui déclenche instantanément dans notre organisme l’émission d’un flot d’hormones pour nous préparer à fuir ou à nous défendre, quand nous nous croyons en danger. Quand nous avons effectivement cette possibilité, les hormones jouent normalement leur rôle et l’organisme n’en subit aucune conséquence nocive. Mais quand nous ne pouvons ni fuir ni nous défendre, alors ces hormones, qu’on appelle hormones du stress attaquent l’organisme, notamment le système digestif et le cerveau. Elles ont la capacité de détruire les neurones. Si bien que le cerveau des personnes qui ont été soumises à des stress violents peut montrer, sur l’écran des scanners, de véritables atrophies. Or, un enfant frappé ne peut précisément ni fuir ni se défendre. Et cette situation se répète bien des fois pendant toute son enfance, parfois quotidiennement. Il n’est donc pas étonnant que, parmi les conséquences des mauvais traitements, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans son rapport de novembre 2002, note la déficience intellectuelle, les retards de développement, les mauvais résultats scolaires. Pas étonnant non plus que les enfants frappés subissent plus d’accidents que les autres, comme l’ont prouvé plusieurs enquêtes. Leur système de sauvegarde, trop souvent mis à l’épreuve dans de mauvaises conditions a pu se détériorer dès leur enfance et les empêcher d’avoir les bons réflexes au moment voulu.

 
© http://www.unic.org.dz  

Enfin, une des fonctions fondamentales de l’organisme, le système immunitaire, qui permet à notre corps de se défendre contre les maladies, risque d’être perturbé par les coups. En effet, quand l’organisme est en état de stress, comme l’essentiel pour lui est de provoquer la fuite ou la défense, il désactive, par économie d’énergie en quelque sorte, les fonctions qui ne sont pas indispensables sur le moment, notamment la fonction digestive et le système immunitaire. Ainsi, toutes les fois qu’on frappe un enfant, on le rend non pas plus fort mais, bien au contraire, plus vulnérable aux maladies, qu’elles soient physiques ou mentales. L’OMS cite ainsi, parmi les maladies qui peuvent être causées par les violences subies dans l’enfance : le cancer, les affections pulmonaires chroniques, la fibromyalgie, le syndrome du colon irritable, les cardiopathies ischémiques, les maladies du foie et la dépression.

Par Olivier Maurel, auteur de La Fessée, Cent questions-réponses sur les châtiments corporels (La Plage, 2001)

Pour joindre l'auteur par e-mail : omaurel@wanadoo.fr.


       
Mots-clés
afrique   cameroun   togo   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 22 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  bien dans sa peau
  Bang gia cac loai vai bat moi nhat của Hoa Phat Dat
  Billets - Comment perdre du ventre - DotClear 1.2-rc
  
  Conseils alimentaires
  Maintenir un poids sante
  Avantages des aliments antioxydants et des superaliments
  
  
  
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version