
La justice tchadienne a condamné à mort 19 pasteurs arabes pour leur participation à une attaque dans le sud du pays qui s'est soldée par la mort de 21 villageois, a-t-on appris mardi dans les milieux judiciaires.
Selon un magistrat de N'Djamena, le raid s'est produit en début d'année à Maibogo, non loin de la frontière centrafricaine.
Pendant le procès, les prévenus, jugés pour meurtre, complot criminel, possession illégale d'armes à feu et vol à main armée, ont affirmé avoir agi en représailles au meurtre de l'un des leurs.
Les frictions entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires à propos des droits de pâturage des troupeaux ne sont pas rares dans cet Etat pauvre et enclavé d'Afrique centrale, à cheval sur les mondes arabe et noir-africain.
Une avovate des condamnés, Me Delphine Kemneloum, a exhorté les autorités tchadiennes à ne pas faire passer devant un peloton d'exécution les 19 éleveurs.
Ces derniers ont été en outre condamnés à verser 210 millions de FCFA (385.000 dollars) aux familles des victimes, 100 millions de FCFA à chacun des neuf blessés et deux millions de FCFA aux villageois qui ont perdu de l'argent ou du bétail lors du raid.
Le Tchad est l'un des 78 pays au monde à recourir à la peine de mort pour des crimes relevant du droit commun et sa législation ne prévoit aucune possibilité d'appel en bonne et due forme en cas de peine capitale, à en croire Amnesty International.
En novembre, neuf personnes avaient été exécutées dans le cadre des premières exécutions judiciaires connues pratiquées depuis 1991. Ces exécutions avaient suscité de sévères critiques de la part d'organisations de défense des droits de l'homme
Reuters |