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Le nouveau président du FMI, Rodrigo de Rato
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imf.org |
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Le plan d'allègement de la dette des pays les plus pauvres a été prolongé de deux ans jeudi mais cet effort paraît insuffisant aux ONG qui réclament l'annulation totale du fardeau qui étrangle les plus démunis.
Le FMI a annoncé jeudi avoir approuvé la prolongation de deux ans de cette initiative en faveur de l'allègement de la dette des pays pauvres les plus endettés (PPTE). La Banque mondiale, coopérant au programme, avait déjà donné son accord à cette nouvelle prolongation.
Lancée en 1996 par la Banque mondiale et le Fonds, l'idée était de réduire considérablement le poids de la dette des nations les plus pauvres de la planète en échange de leur engagement à consacrer l'argent ainsi dégagé pour des réformes en matière de santé et d'éducation essentiellement.
Jusqu'ici 27 pays ont été sélectionnés pour bénéficier du programme, dont 23 sont africains. Quatorze en ont déjà pleinement profité et quinze autres sont susceptibles de rejoindre le cercle des élus. Pour les 27 sélectionnés l'allègement atteint quelque 32 milliards de dollars en valeur actuelle nette, selon le FMI.
La décision a été annoncée à la veille de la réunion des grands argentiers des sept pays les plus industrialisés G7 (Etats-Unis, Canada, Japon, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie) à Washington et deux jours avant les assemblées annuelles du Fonds et de la Banque mondiale.
La question de la dette est au centre de toutes ces réunions internationales, après la demande des dirigeants du G8 (plus la Russie) en juin dernier qui voulaient qu'on étudie les moyens d'alléger ce fardeau des plus pauvres.
De fait, l'initiative PPTE n'est que l'une des solutions au problème. Et les organisations non-gouvernementales défendant les pays en développement ne cessent de réclamer l'annulation pure et simple de 100% de la dette des pays pauvres auprès des organisations multilatérales.
"L'initiative PPTE était un pas dans la bonne direction mais c'est loin d'être suffisant", explique le conseiller politique d'Oxfam, Max Lawson. Et Oxfam d'affirmer que 11 des 14 pays bénéficiant déjà pleinement de ce plan (dont l'Ethiopie, le Ghana, le Malawi, l'Ouganda et la Zambie) "continuent de dépenser plus pour le remboursement de leur dette que pour les services de base" à leurs populations.
"L'initiative PPTE a été complètement inadéquate à régler le problème de la dette, ce qu'il faut demain c'est que le G7 décide une annulation à 100% de la dette" des pays pauvres, selon Marie Clarke, coordonatrice du mouvement Jubilee USA.
Outre l'initiative PPTE, plusieurs options sont en discussion. A commencer par la proposition lancée récemment par Londres de rembourser la part de la dette des pays les plus pauvres auprès de la Banque mondiale lui revenant.
Les ONG espèrent que d'autres suivront l'exemple, peut-être la France et le Canada, selon Max Lawson. Autre éventualité évoquée surtout par les ONG, mais non officiellement à l'ordre du jour des discussions internationales de ces prochains jours: la réévaluation des réserves d'or du FMI.
La valeur de ces 3.217 tonnes du précieux métal est officiellement estimée à environ 8,5 milliards de dollars alors que selon les cours pratiqué sur le marché cela vaudrait en fait 42,2 milliards de dollars, a reconnu le FMI dans un communiqué.
Sans débourser d'argent frais, la réévaluation permettrait de rayer une grosse partie de la dette des pays pauvres auprès du FMI pour leur permettre de consacrer cet argent à l'amélioration du sort de leurs populations, selon les ONG.
Le Site de l'ONG Oxfam
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