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Comme le suggère Edward Said dans son célèbre ouvrage, Culture and Imperialism, " Nations are narrations ", les nations sont des narrations.
En clair, une nation s’écrit comme une narration. Il faut donc savoir ce qu’on met dans l’exposition, dans l’intrigue et quel est le dénouement anticipé. Il faut donc un projet dûment construit. C’est dire que si nous avions conçu notre nation de cette manière-là, avec des institutions conséquentes pour prendre en charge les différents secteurs de notre quotidien, nous aurions défini les éléments de l’exposition, nous aurions mis en place les ingrédients de l’intrigue et aurions pu prévoir le dénouement.
Avons-nous vraiment jamais posé les questions de ce type? D’où venons-nous, Où allons-nous ? Quel chemin empruntons-nous ? En définitive, quel est notre projet de narration ? »
Ainsi s’exprimait le Pr. Ambroise Kom au sujet de l’université camerounaise dans les pages du Quotidien Mutations (1). |
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Le Xe Sommet de la Francophonie s'est tenu à Ouagadougou, Burkina Faso, les 26 et 27 novembre 2004, sur le thème de « La Francophonie, un espace solidaire pour un développement durable ». Avant que n’arrive celui du Commonwealth, pour ce qui est de la sphère de promotion de l’Anglais, les questions suscitées se reposent de la même façon à propos de l’Union africaine. Cette structure a tout intérêt à se doter de bases solides, après plus de 40 ans « d’indépendance » de bons nombres de « nations » africaines.
Celles - ci n’ont toujours pas réglé ce problème crucial d’une langue commune qui leur est propre, et préfèrent avancer avec des coquilles vides qui singent les autres grandes organisations régionales comme l’Union européenne, tout en laissant chacun de ses membres aller frapper à la porte de telle ou telle autre espace d’affiliation artificielle. |

Au jour d’aujourd’hui on ne peut parler que de diversité culturelle unidirectionnelle, de ceux qui ont les moyens vers ceux qui n’en ont pas ! Jusqu’à quand cette danse du ventre va-t-elle durer ? A quand la langue qui va être dite langue de la nation africaine ? En d’autres termes, à quand la « Swahili phonie » ? Ce n’est certes pas en dehors du continent africain qu’on ira tenir des sommets, sauf peut-être aux Etats-Unis d’Amérique, mais que chaque pays africain rajoute une langue officielle africaine à celles de l’Occident, voilà le travail qui nécessite l’organisation de sommets en Afrique, fut-ce t’elle sous l’arbre à palabre. Les retombées d’un tel projet sont insoupçonnables ; il serait fastidieux de les énumérer ici. De plus, les linguistes spécialisés en la matière ont suffisamment à dire là-dessus. Le chantier est vaste et chaque Africain ayant à cœur le futur de sa culture, si tant est qu’il en a encore une, devra y contribuer et pas demain, maintenant. Les nouvelles technologies peuvent y aider et au lieu de passer son temps à les utiliser pour chercher les voies et moyens d’évasion du continent, tout utilisateur averti devrait en faire un usage plus approprié pour investir ce défi qui est réellement à sa portée. Uhuru ! (2)
1 - Le Quotidien Mutations du vendredi 28 MAI, 2004 - Société : Ambroise Kom : Le drame de l’élite camerounaise - (l’université au Cameroun perpétue l’entreprise coloniale. Sans légitimité, l’élite pille les ressources collectives et consomme des articles qu’elle ne produit pas ; entretien mené par Claude B. Kinguè)
2 – « Uhuru » est le mot Swahili pour dire « Liberté » - Cf. http://www.yale.edu/swahili/ |
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