
Dans une unanimité qu'on ne lui a pas toujours connue, notre communauté s'est mobilisée comme un seul homme pour marquer sa réprobation du profit que certains héritiers escomptaient tirer de la vente de documents relatif au "commerce des esclaves" comme l'indiquait l'article du Monde qui a mis le feu au poudre.
Grioo.com, comme de nombreux autres médias communautaires a reçu de nombreux messages d'internautes indignés, dans nos boîtes mail comme dans l'article repris de notre partenaire Africara.com.
Seulement, comme l'indiquait le journaliste Charles Onana dans la chronique qu'il a rédigée sur le sujet, il ne fallait pas se tromper de combat. En effet, l'important n'était pas tant d'interdire la vente, ce qui aurait eu pour effet de les retourner aux propriétaires qui auraient pu en disposer comme ils l'entendaient (et notamment de les vendre dans une transaction privée), que de s'assurer que notre communauté puisse effectivement récupérer lesdits documents.
La publicité ainsi induite a probablement dû mettre la puce à l'oreille de personnes ou organismes qui auraient pu perdre gros en cas de divulgation des documents. Quand on sait que des descendants d'esclaves ont attaqué la Lloyds (lire l'article consacré à cette affaire) pour avoir "seulement" assuré les bateaux transportant les esclaves, on peut aisément imaginer que certaines banques auraient peut-être été trainées devant les tribunaux grâce aux preuves ainsi collectées.
Eussent-elles ignoré la vente que la médiatisation née de la mobilisation de notre communauté, même si tous les médias grand public n'en ont pas parlé, leur a probablement mis la puce à l'oreille.
Ceci ne prouve nullement que les entités qui auraient eu le plus à perdre en cas de vente se sont arrangées pour récupérer les documents, mais le fait est que malgré les efforts, de quelques collectifs d'association et de Madame Taubira notamment, qui a tenté de faire racheter les documents par l'Etat, certains documents ont été rendus à leurs propriétaires, et il est probable que notre communauté ne les reverra jamais.
Comme nous le confiait encore le journaliste Charles Onana, et sans vouloir relancer de polémique: "pouvons-nous faire confiance à cet Etat français qui affirme ne pas avoir les moyens de payer les tirailleurs pour récupérer de tels documents historiques?", faisant allusion au problème des pensions des anciens combattants, avant de souligner qu'à l'avenir nous devrions être "aussi rusés que les autres", et privilégier le rachat des preuves dans la discrétion à la mobilisation publique. |