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Mwai Kibaki devait mettre un terme à un système de corruption largement répandu sous le régime de son prédécesseur Moi, pour l'instant, "il a largement échoué" pour l'ambassadeur de Grande-Bretagne
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L'ambassadeur britannique au Kenya a de nouveau dénoncé une "corruption massive" dans cette ex-colonie britannique, estimant que le gouvernement actuel a échoué à enrayer ce phénomène dans un pays où la moitié des 30 millions d'habitants survit avec un dollar par jour.
"Nous ne parlons pas de petite corruption. Nous parlons de corruption et de pillage massifs qui ont un énorme impact sur l'économie du Kenya", a indiqué l'ambassadeur Edward Clay dans un discours prononcé mercredi soir devant des journalistes kényans.
Le vice-président kényan Moody Awori, qui était présent, a défendu le gouvernement, déclarant que les autorités avaient besoin de plus de temps pour combattre la corruption.
"Nous utilisons un système judiciaire que nous avons appris de l'Occident et qui dit que tu es innocent tant que ta culpabilité n'est pas prouvée", a ajouté le vice-président.
Selon M. Clay, depuis l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle équipe qui s'est fait élire en décembre 2002 sur un programme anti-corruption, le gouvernement du président Mwai Kibaki a perdu "des millions de dollars" à travers des contrats louches et des appels d'offres trafiqués.
"Et il y a des gens en dehors du Kenya, qui manipule des gens à l'intérieur du Kenya, qui sont proches ou dans le gouvernement, avec une facilité et une confiance qui est effrayante", a-t-il ajouté, sans toutefois donner de noms.
A deux reprises l'année dernière, le diplomate britannique, connu pour son franc-parler, avait accusé de corruption des membres du gouvernement, provoquant des tensions entre Nairobi et Londres.
La Grande-Bretagne et plusieurs autres pays donateurs occidentaux ont appelé à plusieurs reprises les autorités kényanes à combattre la corruption d'une manière plus efficace. Le gouvernement a répondu qu'il lui fallait davantage de temps.
Le président Kibaki a succédé à Daniel arap Moi qui a dirigé d'une poigne de fer le pays de 1978 à 2002. Son régime a été très critiqué en raison d'une corruption galopante, plaçant le Kenya parmi les pays les plus corrompus au monde.
Les institutions internationales et les principaux donateurs avaient suspendu pendant plusieurs années leur aide, en réaction au laisser-faire du gouvernement Moi dans ce domaine.
L'ambassadeur britannique a déclaré avoir transmis au gouvernement un dossier comprenant 20 appels d'offres pas transparents, dont un projet du département de la Défense pour construire des navires.
"Pourquoi certains membres du gouvernement et des hauts responsables dépensent tant de temps pour s'en prendre violemment à ceux qui les attaquent, tentent de supprimer les enquêtes et intimident les enquêteurs?", a-t-il poursuivi.
Selon des journaux kényans, la corruption a coûté au Kenya plus d'un milliard de dollars depuis 2002, soit un cinquième du budget du gouvernement pour la période 2004/2005, qui s'élève à 5,5 milliards.
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