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Githongo a démissionné de son poste de conseiller du gouvernement pour la lutte anti-cooruption. Pour l'ambassadeur des Etats-Unis, le gouvernement est la source du problème
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Les Etats-Unis ont suspendu le versement des aides financières destinées à combattre la corruption au Kenya pour 2005 et 2006 après la démission du numéro un de la lutte anti-corruption dans ce pays d'Afrique de l'Est, a indiqué mardi l'ambassadeur américain à Nairobi.
M. William Bellamy a indiqué que Washington suspendait le versement de cette aide, d'un montant global de 2,5 millions de dollars "jusqu'à ce que nous ayons une vision plus claire des vrais intentions du gouvernement".
La suspension de cette aide intervient au lendemain de la démission de John Githongo, conseiller en matière de corruption du président kényan Mwai Kibaki, qui entendait ainsi protester contre le laxisme des autorités dans la lutte contre ce fléau.
"Au vu des récents développements, j'en conclus que les Etats-Unis doivent suspendre leur soutien au gouvernement kényan en ce qui concerne la lutte contre la corruption", a déclaré l'ambassadeur américain dans un discours prononcé devant l'Association des hommes d'affaires britanniques au Kenya.
"Je n'ai pas le montant exact mais le total de cette aide avoisine les 200 millions de shillings" kényans, soit 2,5 millions de dollars, a poursuivi l'ambassadeur.
Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale, sont les principaux bailleurs de fonds du Kenya. En 2004, l'aide américaine au Kenya, directe ou indirecte, s'est élevée à 175 millions de dollars, selon lui.
"Nous voulons vraiment travailler avec le Kenya pour améliorer la gouvernance et nous pouvons être généreux à cet égard. Mais nous ne pouvons pas donner de l'aide lorsque tout prouve que le gouvernement n'est pas sérieux, ou pire, que le gouvernement est la source du problème", a-til souligné.
L'ambassadeur américain a précisé que son gouvernement réfléchissait pour savoir s'il était approprié de donner 7 millions de dollars au Kenya, dans le cadre du programme des objectifs du Millénaire, pour réduire la pauvreté dans le monde.
"Cela n'a évidemment aucun sens d'avoir comme partenaire un gouvernement dont l'engagement à avoir une bonne gouvernance est purement rhétorique et dont les actions ne réflètent pas les déclarations de bonnes intentions", a martelé l'ambassadeur américain.
Le président Mwai Kibaki a succédé en décembre 2002 à Daniel arap Moi, dont le régime, de 1978 à 2002, avait été très critiqué en raison d'une corruption galopante, plaçant le Kenya parmi les pays les plus corrompus au monde.
Les institutions internationales et les principaux donateurs avaient suspendu pendant plusieurs années leur aide, en réaction au laisser-faire du gouvernement Moi dans ce domaine.
Mais le gouvernement Kibaki est, à son tour, de plus en plus critiqué par un nombre croissant de donateurs internationaux pour son laxisme en matière de lutte anti-corruption qu'il a pourtant érigée comme priorité.
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