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Les jeunes manifestants le week-end dernier dans le quartier de Bè à Lomé
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Les forces de sécurité togolaises ont tué un manifestant lundi dans un bastion de l'opposition, dont l'appel à une journée "ville morte" n'a pas été suivie à Lomé, où l'activité semblait normale autour du principal marché de la capitale.
"Un soldat a été agressé par des manifestants qui voulaient s'emparer de son arme. Il a tiré pour se dégager et un manifestant a été touché", a déclaré le ministre de l'Intérieur François Boko.
Son corps recouvert d'une écharpe verte était étendu dans un terrain vague de Bé, en banlieue de Lomé, surveillé par des policiers anti-émeute vêtus d'uniformes verts et portant casques et boucliers.
Une foule silencieuse observait la scène au milieu des cartouches de gaz lacrymogènes.
Dans ce même quartier de Bé, bastion de l'opposition, trois manifestants avaient déjà été tués samedi dans des heurts avec les forces de l'ordre. Lundi, des groupes de jeunes hommes étaient rassemblés le long des rues et des policiers en tenue anti-émeute se sont déployés à un carrefour.
Au marché principal de la capitale togolaise, des petits groupes de soldats armés de fusils et de matraques ont patrouillé dans les allées. Mais l'activité semblait normale.
L'opposition proteste contre l'accession à la présidence de Faure Gnassingbé dans les heures qui ont suivi le décès de son père Gnassingbé Eyadéma, le 5 février dernier. Les dirigeants africains, la France et les Etats-Unis ont exigé du nouveau pouvoir le respect de la Constitution, amendée à la hâte après la mort d'Eyadéma pour permettre à son fils de lui succéder.
A Niamey, ce week-end, des représentants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) ont sommé une délégation des nouvelles autorités togolaises de revenir à la "légalité constitutionnelle".
En visite au Burkina Faso, une délégation du nouveau pouvoir a annoncé lundi que Lomé étudierait les demandes de la Cedeao.
"La Cedeao a décidé. Au niveau du Togo, nous allons voir la possibilité de faire ce que la Cedeao demande", a déclaré le président de la commission de la défense de l'Assemblée nationale togolaise, le général Seyi Memene, à l'issue d'un entretien de plus d'une heure avec le président burkinabé Blaise Compaoré.
"Nous en sommes au stade de la résistance pacifique mais si l'armée continue de tirer sur des gens qui ne sont pas armés, nous allons passer à une résistance plus forte et nous en avons les moyens", a prévenu pour sa part Harry Olimpio, chef du Rassemblement de soutien à la démocratie et au développement (RSDD).
Le ministre de l'Intérieur a déclaré lundi que des mesures avaient été prises pour permettre aux habitants de circuler librement et il a rappelé aux partis politiques l'interdiction de manifester pendant les deux mois de deuil national décrétés après la mort d'Eyadéma.
"J'ai peur. Je en sais pas ce qui va se passer. Le patron est arrivé mais il n'a pas encore ouvert", expliquait lundi matin Kokou, 52 ans, qui travaille dans une boutique de tissus.
De son côté, le ministère de l'Education a menacé de sanctions les enseignants qui ne feraient pas classe lundi
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