
Le oui au référendum sur la nouvelle Constitution au Burundi, organisé lundi, l'emporte avec une écrasante majorité (90,78%), selon des résultats partiels communiqués mardi par la Commission électorale et qui portent sur 60,07% des bulletins dépouillés.
Sur 60,07% des bulletins dépouillés, le oui obtient 90,78% des voix, contre 9,22% pour le non, selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du Burundi. "Mathématiquement, le oui l'a emporté", a déclaré le président de la Ceni, Paul Ngarambe.
"Il peut encore y avoir une légère variation dans un sens ou dans l'autre, mais la tendance va demeurer", a-t-il ajouté, précisant cependant que "ces résultats resteront provisoires jusqu'à ce qu'ils soient transmis à la Cour constitutionnelle pour qu'elle homologue les résultats".
La nouvelle Constitution répartit plus équitablement le pouvoir entre les deux principales ethnies (Hutus et Tutsis) dans ce pays qui tente de sortir de plus de onze années de guerre civile entre une armée dominée par la minorité tutsie et les rebelles hutus. Le texte met fin au règne presque sans partage de l'ethnie tutsie (14% de la population), qui dirige les institutions politiques et militaires burundaises quasiment sans interruption depuis l'indépendance en 1962 de ce pays d'Afrique centrale.
Le scrutin de lundi "était vraiment libre et transparent", s'est réjoui le président de la Ceni. "Il y a eu quelques petits problèmes, mais ils ne sont pas de nature à altérer ne serait-ce qu'un petit peu le résultat", a-t-il ajouté. Le taux de participation "va au-delà des 87%" des inscrits, selon M. Ngarambe.
Le référendum de lundi était le premier scrutin organisé au Burundi depuis le début de la guerre, qui a fait quelque 300.000 morts. Il s'est déroulé dans le calme. Ce scrutin était d'un enjeu limité pour deux raisons. D'abord car la victoire du oui était quasiment acquise, tous les partis hutus ayant appelé à approuver le texte. Ensuite car la Constitution soumise à référendum est déjà appliquée depuis le 1er novembre. En cas de victoire du non, elle serait restée en vigueur jusqu'à la mise en place d'un nouveau pouvoir.
Le référendum de lundi a en effet donné le coup d'envoi d'une série de sept élections, dont les législatives et la présidentielle au suffrage universel indirect, qui doivent être organisées dans les prochains mois.
Au terme de ce processus, les Burundais disposeront d'institutions dont les membres sont élus et non plus nommés. Selon la nouvelle Constitution, le président sera élu au suffrage universel direct, sauf pour le premier mandat.
L'Assemblée nationale et le gouvernement seront composés de 60% de Hutus et de 40% de Tutsis, et le Sénat de 50% de Hutus et de 50% de Tutsis. L'armée et la police doivent être composées à parité des deux ethnies.
|