
Des soldats pakistanais sous mandat onusien ont tué entre 50 et 60 miliciens congolais dans des affrontements survenus mardi dans le nord-est de la RDC, une semaine après le décès dans cette région de neuf soldats bangladais de maintien de la paix, a-t-on appris mercredi auprès de hauts responsables de l'Onu sur place.
Ces sources ont expliqué que les miliciens avaient ouvert le feu sur des soldats de maintien de la paix pakistanais traquant les auteurs d'attaques contre des civils, blessant deux d'entre eux et provoquant de violents combats qui ont mobilisé des hélicoptères.
"Le nombre de miliciens tués est de 50 ou 60, mais il pourrait y en avoir plus parce qu'ils ont également été attaqués par hélicoptère", a déclaré une source haut placée au sein de la mission de l'Onu en RDC.
"Cela revient à signifier à ces milices que nous ne plaisantons pas", a ajouté cette source à Kinshasa.
L'accrochage s'est produit à Loga, une ville située à 30km au nord-est de Bunia, principale ville de l'Ituri. C'est dans ce secteur que les soldats bangladais ont été tués vendredi, victimes d'une embuscade.
"Je suis en mesure de confirmer que 50 miliciens congolais ont été tués", a déclaré Rachel Eklou, porte-parole de l'Onu à Bunia.
Ces affrontements comptent parmi les plus meurtriers survenus entre la force de maintien de la paix de l'Onu et les miliciens congolais opérant librement dans l'est du pays, en proie à l'anarchie.
Une source militaire de l'Onu a confirmé le bilan, précisant que les miliciens tués étaient membres du Front nationaliste et intégrationniste (FNI), dont le chef a été arrêté en relation avec la mort des soldats bangladais.
"Une cinquantaine de FNI ont été tués. C'était une grosse opération, mais ce n'est pas fini", a déclaré cette source.
Le FNI est une milice dominée par l'ethnie Lendu qui combat des factions de la tribu rivale des Hema, un conflit qui a fait 50.000 morts dans le nord-est de la RDC depuis 1999.
Les combats cette année entre les différentes milices ont chassé de chez elles environ 70.000 personnes.
Les Nations unies ont déployé près d'un tiers de leurs 16.000 soldats de maintien de la paix dans l'Ituri.
Le chef du FNI, Floribert Ndjabu, a été arrêté dans la capitale, Kinshasa, en relation avec le meurtre des soldats bangladais, mais il ne fait encore l'objet d'aucune inculpation, a déclaré mardi un porte-parole du gouvernement
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