
Plus de 150 Français, pour la plupart d'origine martiniquaise, se trouvaient à bord de l'avion colombien qui s'est écrasé ce matin au Venezuela, où il y a peu de chance de retrouver des survivants, confirme-t-on de sources officielles.
L'appareil, à destination de Fort-de-France, était parti du Panama dans la nuit. Peu avant de s'écraser dans l'ouest du Venezuela, il aurait signalé des problèmes de moteurs.
"Avant toute chose permettez-moi de vous dire mon émotion à la suite de l'accident d'un avion colombien transportant plus de 150 de nos compatriotes", a déclaré le Premier ministre.
Selon le ministre des Transports, Dominique Perben, "au moins 153 personnes sont portées disparues". La compagnie aérienne colombienne West Carribean a confirmé quant à elle que 152 passagers et huit membres d'équipage se trouvaient à bord.
Jacques Chirac a fait part de sa "très vive émotion" après "l'épouvantable catastrophe aérienne" dont ont été victimes selon lui "un très grand nombre de Français".
L'avion, un McDonnell-Douglas 82, avait été récemment contrôlé à deux reprises par les antennes locales de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), a ajouté Dominique Perben.
Le chef de l'Etat a demandé au ministre de l'Outre-Mer, François Baroin, de se rendre immédiatement sur place et une cellule de crise a été mise en place à l'aéroport de Fort-de-France. Au Quai d'Orsay une cellule d'informations a été activée (0800 174 174).
PROBLEME DE MOTEURS
Les passagers auraient acheté leurs billets par l'intermédiaire d'une agence de voyages locale, située à Rivière Salée, a-t-on précisé à l'aéroport de Fort-de-France.
"Des familles arrivent pour s'informer, on dit qu'il y a une majorité de Martiniquais parmi les victimes", a rapporté un loueur de voiture basé à l'aéroport du Lamentin.
"Mais les nouvelles arrivent au compte-gouttes. Les gens s'informent grâce à une radio locale, qui recueille les témoignages des familles", a-t-il ajouté.
Sur place, dans l'ouest du Venezuela, des soldats recherchaient d'éventuels survivants mais leurs efforts pour atteindre l'appareil étaient entravés par d'épais nuages et des pluies dans la zone de l'accident, proche de la frontière colombienne.
L'appareil, a précisé le ministre de l'Intérieur vénézuélien, Jesse Chacon, a modifié son itinéraire et demandé à pouvoir atterrir d'urgence à l'aéroport Chinita, à Maracaibo dans l'ouest du Venezuela, mais il s'est écrasé sur la Sierra de Perija près de la petite ville de Machiques.
Chacon a précisé que l'appareil avait signalé en pénétrant dans l'espace aérien vénézuélien qu'il avait un problème à un moteur, puis à un autre. C'est alors qu'il s'est écrasé, a dit le ministre.
Ce mois d'août a été marqué par deux autres accidents aériens. Le 2, un Airbus d'Air France a pris feu à l'atterrissage à l'aéroport de Toronto, mais les 309 occupants de l'appareil ont survécu.
Dimanche, un Boeing 737 de la compagnie chypriote Helios Airlines s'est écrasé à une trentaine de kilomètres au nord d'Athènes. Les 121 passagers et membres d'équipage sont morts dans la catastrophe.
Source : Reuters |