
Le Congrès du Burundi a désigné l'ancien chef rebelle Pierre Nkurunziza pour être le prochain président de ce pays, désireux de sortir d'une guerre civile qui a fait 300.000 morts en une décennie.
Ce vote, acquis d'avance du fait que Nkurunziza était le seul candidat, marque la dernière étape d'une série de scrutins prévus par un plan de paix parrainé par l'Onu et visant à assurer une transition démocratique en douceur.
Après confirmation des résultats officiels par la commission électorale, les députés des deux chambres réunis en Congrès ont applaudi à tout rompre et Nkurunziza s'est prêté de bonne grâce à une séance de photos.
L'ancien chef des Forces de défense de la démocratie (FDD), qui doit être investi le 26 août, est le premier président démocratiquement élu depuis que la guerre civile a éclaté en 1993 entre la minorité tutsie, longtemps détentrice du pouvoir, et la majorité hutue.
Le FDD a raflé 30 sièges sur 41 lors des élections sénatoriales et 58% des suffrages lors des législatives en faisant campagne sur les thèmes de la non-discrimination ethnique et du renouvellement de la démocratie.
Mais cette semaine, alors même qu'approchait la conclusion théorique du processus de paix, les violences ont continué à secouer le Burundi.
Cinq combattants des Forces nationales de libération (FNL), dernier groupe rebelle hutu actif, et trois soldats burundais ont été tués dans des affrontements mercredi soir près de la ville de Cibitoke, dans le nord-ouest du pays à la frontière avec la RDC, selon un porte-parole de l'armée.
Par ailleurs, le FNL a tiré au mortier mercredi à partir des collines surplombant Bujumbura au nord de la capitale, a-t-il ajouté, en précisant qu'il n'y avait pas de victime.
Le Burundi a basculé dans la guerre civile en 1993, après l'assassinat de Melchior Ndadaye, le premier président hutu élu démocratiquement.
Le conflit a entraîné une instabilité ethnique dans la région qui a abouti au génocide de 1994 au Rwanda et plongé l'ex-Zaïre voisin dans le chaos.
Source : Reuters |