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Crash au Venezuela: dimanche de prières à Fort-de-France |
La cathédrale de Fort-de-France était particulièrement pleine dimanche pour la messe. Vieillards, femmes, enfants se pressaient sous la nef de métal pour prier à la mémoire des 160 victimes de la catastrophe aérienne au Venezuela.
Beaucoup de paroissiens décrivaient la cathédrale Saint-Louis comme souvent remplie le dimanche dans une Martinique où la ferveur catholique demeure très forte mais ils notaient qu'elle l'était particulièrement, cinq jours après l'accident du MD-82 de la West Caribbean ayant coûté la vie à 160 personnes dont 152 Français originaires de l'île.
"Il y en a plein qui ne viennent pas d'habitude et qui sont là aujourd'hui. Quand ça va mal on pense à Dieu", déclarait Hilda Ferné, 58 ans, femme de ménage.
La grande bâtisse construite en métal a été terminée en 1895.
Après avoir célébré la messe dans l'édifice de style romano-byzantin, le Père Hugues Lafine, 41 ans, confirmait la venue en nombre des paroissiens. Il ajoutait avoir fait des messes chaque jour depuis le crash de mardi ainsi que de nombreuses veillées mortuaires, toutes les nuits, dans des maisons: "Il y a des gens qui n'ont pas la force de venir sur place, alors on va prier chez eux", expliquait-il.
Le rythme des cérémonies religieuses devrait à présent ralentir, et ce jusqu'à mercredi lorsque, en présence du président Jacques Chirac, une grande cérémonie oécuménique aura lieu dans le stade Dillon de Fort-de-France, principal stade de l'île, dans le cadre de l'hommage national aux victimes.
Les messes et le soutien des religieux aux proches des défunts reprendront après la cérémonie: "C'est là qu'il va falloir gérer, aider les gens qui découvrent la solitude dans les prochaines semaines", souligne le Père Lafine.
Comme beaucoup d'autres Martiniquais, il insiste sur la pudeur et la résistance des Martiniquais dans l'épreuve: "C'est un peuple habitué à la catastrophe, les cyclones, etc. Cette fois, l'ampleur est exceptionnelle, mais nous sommes un peuple qui sait se remettre debout".
Si l'île est en proie à un début de polémique sur la gestion de la crise, des élus indépendantistes reprochant le manque de célérité de l'Etat français, nombre de fidèles expriment leur satisfaction de voir le président Jacques Chirac venir en personne honorer la mémoire des victimes.
"C'est la moindre des choses, on est un département français comme la Bretagne ou le Val-d'Oise, après tout", remarque Eliane Budoc, 61 ans, directrice d'école à la retraite.
Et de souligner à son tour la difficulté de faire le deuil, en l'absence de dépouilles: mercredi, "la cérémonie sera difficile, il n'y a pas de corps, rien de concret, pas de support pour prier".
Eliane Budoc souhaite que cet hommage de la nation soit sobre, et ajoute au sujet de Jacques Chirac: "j'espère qu'il ne parlera pas trop. Dans les grandes souffrances, le silence est plus fort que les grandes paroles. C'est sa présence qui est importante".
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Messe en l'honneur des victimes à Saint-Denis |
Cinq jours après le crash de l'avion de la West Caribbean au Venezuela, une messe a été célébrée dimanche en l'honneur des 160 victimes, dont 152 Martiniquais, en l'église Saint-Denys de l'Estrée, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traditionnellement fréquentée par une importante communauté antillaise.
"Une foule immense" s'est déplacée pour l'occasion, a expliqué à l'Associated Press Mgr Olivier de Berranger, évêque de Saint-Denis. "L'église était trop petite".
L'assistance, composée "pour la grande majorité d'Antillais mais également de fidèles de Saint-Denis", selon Mgr Olivier de Berranger, "a été beaucoup plus importante que prévue".
Deux personnes de l'assemblée ont lu la liste des noms des victimes, alors qu'étaient déposés des cierges devant l'autel de l'église.
Une messe sera célébrée mercredi prochain en la cathédrale Notre-Dame de Paris dans le cadre de l'hommage national rendu aux 152 Martiniquais tués dans la catastrophe. Ce jour-là, les drapeaux seront mis en berne sur tous les édifices publics en France, tandis que le président Jacques Chirac se rendra à Fort-de-France pour une "cérémonie d'hommage national" aux victimes de la catastrophe aérienne.
D'après l'AP
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