
Quatre partis de l'opposition burkinabé se sont regroupés au sein d'une Coordination pour la transparence des élections (COTE) afin de " barrer la route aux fraudes et aux manipulations", a-t-on appris auprès des fondateurs.
Constituée de la Convergence pour l'espoir, du Front des forces sociales (FFS), du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) et du Rassemblement des écologistes du Burkina (RDEB), la COTE a déploré la fraude qui a lieu lors des votes.
Pour Ram Ouédraogo, président du REDB, les élections ont toujours été truquées au Burkina Faso depuis 1991. M. Ouédraogo a soutenu que "les quatre fondateurs ont choisi de se retrouver en vue de se battre pour la transparence des élections en synergie avec les organisations de la société civile ayant les mêmes préoccupations".
Enumérant les stratégies envisagées pour conjurer les fraudes électorales, le président du RDEB a indiqué que la COTE va s'appuyer sur la presse et les missions diplomatiques installées au Burkina Faso afin que celles-ci mettent la pression sur les fraudeurs, sans nommer aucune personne ni parti politique. Outre la formation de ses partisans et des citoyens pour atteindre ses objectifs, la COTE espère rallier les organisations de la société à sa cause.
"C'est une structure ouverte, une structure de bonne volonté", a soutenu Jean Hubert Bazié.
M. Bazié estime qu'il ne pourra jamais y avoir d'alternance si les élections ne sont pas débarrassées des pratiques telles que l'achat des consciences, le mensonge, la menace, la corruption, la fraude.
"La COTE travaille à réduire ces maux de la démocratie qui ne sont pas en faveur de l'alternance et qui sont causés par les tenants du pouvoir", a accusé M. Bazié.
La COTE rejette également la candidature du chef de l'Etat sortant, Blaise Compaoré. Ram Ouédraogo estime en effet, que pour des raisons de morale, celui-ci ne devrait pas se porter candidat. Pour lui, le président actuel a juré de respecter et de faire respecter la constitution, même au prix de sa vie. Il ne peut donc pas, chemin faisant, "bafouer la constitution". "Blaise Compaoré doit être poursuivi pour parjure", estime le président des écologistes qui ne croit pas encore à la candidature de l'intéressé.
La présidence tournante de la COTE est actuellement assurée par le PDP/PS, en la personne de son président, le Pr Ali Lankoandé, lui-même candidat à l'élection présidentielle du 13 novembre. Le secrétariat est occupé par Jean Hubert Bazié de la Convergence pour l'espoir. Ce parti sankariste a décidé de soutenir Norbert Michel Tiendrébéogo, candidat du Front des forces sociales (FFS), un autre parti sankariste.
La COTE et "Alternance 2005" sont, pour l'instant les deux regroupements qui rassemblent des partis d'opposition au Burkina Faso. Comme à "Alternance 2005" qui a trois candidats, trois fondateurs de la COTE, Ali Lankoandé (PDP/PS), Ram Ouédraogo (RDEB) et Norbert Michel Tiendrébéogo (FFS) sont tous candidats à l'élection présidentielle qui aura lieu dans 68 jours exactement.
Source : Xinhua |