
S’adressant hier soir à la nation dans un message télévisé, le président Laurent Gbagbo a finalement reconnu que l'élection présidentielle, prévue le 30 octobre en Côte-d’Ivoire ne peut se tenir. On se souvient que le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a annoncé au début du mois de septembre que la présidentielle ne pourrait pas avoir lieu par manque de coopération des responsables politiques et de l'impréparation du scrutin.
Quant à Laurent Gbagbo, la principale raison qu’il évoque c’est l'absence du désarmement de la rébellion. "Il faut que le désarmement soit fait pour que les élections aient lieu. Notre Constitution ne permet pas la tenue d'élections politiques de quelque nature qu'elles soient en cas d'atteinte à l'intégrité du territoire", explique alors Gbgabo avant de réaffirmer son intention de se maintenir à la tête de l’Etat après cette date. Selon lui, toute transition politique serait « contraire à la Constitution. »
Un avis que ne partagent pas les Forces Nouvelles (FN) qui depuis 3 ans contrôlent le nord du pays, suite à l’échec de la tentative de renversement de Laurent Gbagbo en septembre 2002. Pour ces derniers, il n’y a pas d’autre issue possible au soir du 30 octobre : Gbagbo doit partir. Une position partagée par l’ancien chef d’Etat aujourd’hui opposant Henri Konan Bedié.
En somme, c’est toute l’opposition qui réclame une transition sans Laurent Gbagbo et la tenue des élections transparentes et libres. La déclaration de l’actuel chef d’Etat est une réponse claire à la demande de ceux qui d’après lui veulent prendre le pouvoir d’une autre manière que par les urnes. Il se plait ainsi à dire que si le désarmement avait lieu aujourd'hui, les élections pourraient se tenir dans un délai maximum de trois mois. Parce que, soutient-il, le pays est "techniquement prêt pour organiser ce scrutin".
Actuellement, il n’existe aucune médiation dans la crise ivoirienne. Le dernier médiateur en date, Thabo Mbeki a été récusé par les FN ainsi que par l'opposition. Il est accusé d'avoir pris partie pour Gbagbo. Un sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) sur la Côte d'Ivoire est annoncé pour vendredi à Abuja au Nigeria. Une nouvelle tentative de médiation fermement rejetée cette fois par Laurent Gbagbo qui dit s’en remettre uniquement à l’Union africaine et à l’Onu. Maintenant on attend de savoir ce que vont faire les FN et les rebelles.
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