
L'arrivée de la grippe aviaire en Afrique, qui ne serait pas improbable, sera d'une extrême catastrophe en raison de manque de mesures rigoureuses en matière de protection des consommateurs dans la plupart des pays de ce continent, s'inquiètent beaucoup d'observateurs eu égard à la progression rapide de cette maladie.
Somme toute, le continent africain n'est pas à l'abri de cette grippe qui prend une allure inquiétante dans un monde déjà redouté par les ravages du sida, de l'hépatite viral et du paludisme.
Les pays africains sont depuis longtemps de véritables " dépotoirs" pour les produits de nature douteuse. Et, on estime que, dans le cas de la grippe aviaire, des fermiers européens se refuseront d'abattre leurs volailles pour s'associer à des commerçants de peu de scrupule et les évacuer sur le continent africain.
Bon nombre de gens ont cet effet un regard interrogateur sur les pays de l'Europe de l'est et surtout les éleveurs des pays comme la France, la Belgique et la Hollande qui pourraient être de grands "évacuateurs" de poulets atteints ou non. Ces inquiétudes sont devenues grandissantes à la suite de la décision des autorités françaises d'étudier la possibilité de faire vacciner les volailles.
"Il faut que les pays africains prennent des décisions fermes à l'endroit de toute importation de volaille de l'Europe et de l'Asie jusqu'à ce que la grippe aviaire soit maîtrisée", indiquent certains cadres de l'administration publique.
"Nous avons pris la tradition d'accompagner nos bières de poulet et de chercher à faire plaisir aux enfants et à nos époux avec du poulet pour que cette question de grippe aviaire soit sérieusement approchée par le gouvernement", dit de son côté Yasmine, la trentaine et commerçante .
Sur le plan national, les pays africains doivent déjà penser à prendre des dispositions d'isolement des villages dans lesquels les cas de grippe vont se déclarés ou des quartiers des villes, proposent d'autres voies.
La décision du ministère du Commerce du Ghana qui interdit les importations de volailles a été bien applaudie comme c'est le cas en Ouganda, contrairement au Sénégal où c'est une association de consommateurs "SOS consommateurs" qui a pris le devant pour en plus interpeller les autorités.
Le Nigeria, le Bénin à l'instar d'autres pays ne sont pas restés muets sur le sujet, mais on estime qu'il faut de la part des autorités gouvernementales de véritables décisions sans aucune clémence, étant donné que les populations, surtout rurales, seront difficiles à contrôler et à sensibiliser dès qu'un cas de grippe aviaire se sera déclaré.
Des spécialistes font remarquer, au-delà de tout, que toutes les conditions sont naturellement réunies pour qu'il y ait des cas de grippe en Afrique. Ils expliquent que le continent africain reçoit chaque année des oiseaux migrateurs du contient européen et asiatique, précisant que dans les pays asiatiques comme européens ce sont les oiseaux qui ont véhiculé la grippe.
Le Ghana par exemple, comme la côte ouest-africaine, est sur l'axe migratoire des oiseaux des pays tempérés. C'est le cas par ailleurs des pays de la côte Est de l'Afrique avec les pays du Proche et Moyen Orient, et des pays de l'Afrique du nord avec l'Europe méditerranéenne.
Les chances d'éviter la grippe aviaire ne résident pas seulement dans des mesures strictes d'interdiction des importations mais aussi en la prise de mesures de protection et de pouvoir maîtriser les tous premiers cas de la grippe aviaire.
C'est là où réside le nouveau combat que certains déclarent " bataille historique à venir" pour les pays africains déjà démunis, défavorisés et caractérisés par le manque d'organisation et de politique sanitaire rationnelle.
(XINHUA) |