|
 |
  |

Reginald Lewis naquit le 7 décembre 1942 à Baltimore dans une famille de la classe moyenne noire. Il commença par effectuer des études au Virginia State College d'où il sortit diplômé en économie en 1965. Un peu plus tard,lors d’une session d'été à la Harvard Business School, il impressionna tellement les professeurs qu’il fut admis à la Harvard Law School sans passer l’examen d’entrée!
A Harvard, il se spécialisa dans le droit des marchés financiers. Il écrivit son mémoire de troisième année sur les rachats d’entreprise. Il sortit diplômé en 1968, et alla travailler pour une prestigieuse firme de droit new-yorkaise avant de s’établir à son compte. Refusant la médiocrité, faisant preuve d'une volonté et d'une détermination extrême, Lewis s’ingéniait à repousser les limites.
Il aida diverses entreprises possédées par des membres issus des minorités à lever des capitaux, puis eu l’envie de faire des deals par lui même, ce qui le conduisit à créer une firme de capital risque nommée "TLC Group L.P" en 1983. Sa première grande affaire fut un "LBO" (Leverage Buy Out, technique d’ingénierie financière qui permet de lever des fonds pour racheter une entreprise NDLR) d’un montant de 22,5 millions de dollars qui lui permis de racheter la compagnie Mc Call Patern & Co dont peu de gens avaient vu le potentiel, mais qu'il racheta à force de ténacité. Lewis restructura la compagnie, lui faisant retrouver le chemin des bénefices, et la revendit au cours de l’été 1987 pour 90 millions de dollars, ce qui lui généra 50 millions de dollars de profits nets.
|
|
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Reginald Lewis en compagnie de Carl Brody
|
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Doté d’une personnalité explosive, et d’un tempérament difficile, il exigeait le meilleur de lui même et évidemment de ses collaborateurs. Pour lui, ceux qui ne donnaient pas le meilleur d'eux-mêmes faisaient preuve d'un "manque d’effort" qui était indéfendable.
En octobre 1987, Lewis réussit ce qui fut le plus gros deal de sa carrière en rachetant pour 985 millions de dollars la division internationale de Beatrice Foods, une société qui comptait 61 filiales et participations dans 31 pays. Il battit plusieurs multinationales qui étaient en compétition avec lui sur le dossier parmi lesquelles Citigroup. La compagnie rachetée par Lewis prit le nom de "TLC Beatrice International" présente dans l’agro-alimentaire, les soft-drinks, et la grande distribution. C’était le plus gros LBO effectué pour le rachat d'une entreprise en dehors du territoire américain et le deal fut en partie financé par Michaël Milken, un des personnages les plus influents de Wall-Street à l’époque.
TLC Beatrice devint ainsi la première entreprise possédée par un Noir à dépasser le milliard de dollars de chiffre d’affaires, et à figurer dans le "Fortune 500", c'est à dire la liste des 500 plus grandes entreprises américaines. En France, TLC Beatrice contrôlait à 50 % la chaîne de magasins "Leader Price" et possédait la chaîne de supermarchés "Franprix" forte de 450 magasins au milieu des années 90 (et à l’époque leader de la distribution alimentaire en Ile de France). En 1993, TLC réalisa 1,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires en France, et 440 millions dans le reste du monde (fabrication de chips en Irlande, glaces en Espagne et en Allemagne, activités d’embouteillage en Espagne et aux Pays-bas), soit un chiffre d'affaires supérieur à 1,6 milliards de dollars. A son apogée en 1996, la compagnie réalisera un chiffre d'affaires de 2,2 milliards de dollars. |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Le livre de Blair Walker sur la vie de Reginald Lewis
|
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Malgré son succès, Lewis n’oubliait pas les autres et en 1987, il créa la "Reginald Lewis Foundation". Celle-ci avait avant sa mort accordé des bourses et des dons pour environ 10 millions de dollars à divers programmes d’éducation, d’actions communautaires, ou d’actions en faveur des droits civiques...Sa première action fut de faire don d'1 million de dollars à l’université noire d'Howard. Plus tard, il fit un nouveau don de 3 millions de dollars cette fois, à la Harvard Law School, ce qui représentait à l’époque le plus gros don jamais effectué dans l’histoire de l’université. "L'International center Building" reçut le nom de Reginald Lewis.
En 1992, Lewis figura dans la liste Forbes des 400 américains les plus riches avec une fortune évaluée à 400 millions de dollars. Malheureusement, sa brillante carrière fut interrompue par sa mort soudaine en 1993, qui survint à la suite à un cancer du cerveau. Lors de ses funérailles, l’ex maire de New-York, David N Dinkins, déclara "qu’en un demi-siècle, Lewis avait accompli plus ce que la plupart des gens auraient cru réalisable". En 1998, TLC Beatrice alors dirigée par Loïda Lewis, la veuve de Reaginald Lewis, qui avait repris les rênes céda sa division française au groupe Casino dans un deal à 573 millions de dollars. Un peu plus tard, elle décida de revendre la compagnie et en 1999, le conseil d’administration approuva son plan.
Pour en savoir plus sur la vie de Reginald Lewis, on peut lire l'excellent livre de Blair Walker "Why should white guys have all the fun", (publié en anglais). |

 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Reginald Lewis en couverture du magazine ''Black Enterprise'' de novembre 1987, suite à l'acquisition de la firme agro-alimentaire Beatrice Foods
|
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
|
|
|
|
Donnez
votre opinion ou lisez les 7 réaction(s) déjà écrites
Version
imprimable de l'article
Envoyer
l'article par mail à une connaissance
Partager sur:
Facebook
Google
Yahoo
Digg
Delicious
|
|
|
Les dernières photos publiées sur Grioo Village |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Top |
|
|
|
|
|
|
  |
 |
|
|