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Rencontre avec Pierre Javaux, réalisateur des "enfants du pays"
13/04/2006
 

A l’occasion de la sortie nationale du film Les Enfants du pays, Grioo.com a rencontré Pierre Javaux le réalisateur.
 
Par Lize Moudouthe
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© bacfilms.com  

Hommage aux tirailleurs sénégalais

Parler de la rencontre avec l’autre, des différences qui loin de séparer rapprochent, telle était la démarche de ce producteur qui pour la première fois est passé derrière la caméra. Mais surtout, laisser quelque chose aux jeunes générations, car pour lui, c’est en mettant de mots sur l’histoire que l’on pourra apaiser les maux de ces jeunes, qui peinent à trouver leur place alors qu’ils sont aussi, les enfants du pays.

Pierre Javaux qu’est-ce qui vous a donné envie de faire un film qui parle de cette rencontre entre ce vieillard dans sa campagne et les tirailleurs sénégalais ?
Au début quand j’ai décidé de faire un film je me suis dit que j’allais faire un film qui raconte une histoire et comme je suis à un tournant de ma vie, je suis père de quatre enfants, j’ai mon expérience, je voulais raconter une histoire destinée à mes enfants dans un premier temps. Je voulais leur laisser quelque chose, qui puisse également servir aux autres. J’ai donc écrit une fable sur l’altérité, une fable sur la rencontre de l’autre. Une fable qui disait que la différence est une richesse et non pas quelque chose à rejeter. Et puis au même moment des amis m’ont rapporté un fait divers historique de bataillons de tirailleurs sénégalais qui se sont fait massacrer sur le front et j’ai bâti mon scénario avec ça.

Finalement aucune expérience personnelle ne vous lie à l’histoire de ce film ?
Le lien personnel existe. Je suis producteur depuis près de vingt ans, avec une particularité, c’est que j’ai fait mes films tout autour du monde dans de nombreux pays, notamment en Afrique : Tchad, Cameroun, Tunisie, Ethiopie…Et quelque soit le pays, quelques soient les conditions, j’ai rencontré des gens qui m’ont reçu avec beaucoup d’humanité. Donc pour moi, c’est aussi un petit peu rendre la monnaie de la pièce qui m’a été donnée que de faire un film qui soit reconnaissant en France, envers une population dite étrangère.

Ce film, vous l’avez fait d’abord pour vos enfants mais au final c’est toute la France qui le verra, vous espérez que les spectateurs sortent avec quelque chose de la salle ?
Bien évidement quand je dis que le fais d’abord pour mes enfants c’est en pensant à ce que j’ai de plus cher à donner, donc à donner aussi au plus grand nombre. J’ai déjà une source de contentement l’accueil que le film a pu recevoir durant les projections. La première du film a eu lieu à Creil (ndrl : banlieue de la région parisienne) avec une population très métissée. Après cela, on est partis en Afrique, à Ouagadougou et dans les villages le proposer, ensuite l’avant-première parisienne avec pas mal d’associations noires. Ma satisfaction c’est que le public noir reçoive très bien le film, soit même plein de gratitude à l’égard du film. Donc pour moi c’est déjà la satisfaction la plus importante que je puisse attendre de ce film là. Et je dirais que mon but est de faire un film de transmission de mémoire, à donner aux plus jeunes.

Mémoire. Le mot est lâché. C’est un mot qui est très actuel : mobilisation pour qu’un travail de mémoire soit fait autour de l’esclavage mais aussi la colonisation. Peut-on dire que la sortie du film tombe à pic, même si l’idée du film n’est pas partie de là ?
On s’est posés la question de cette espèce de coïncidence, bien que le film ait été écrit avant que n’aient lieu tous ces évènements. J’ai tendance à ne pas trop croire aux coïncidences. Moi quand j’ai fait le film, j’avais en tête cette transmission de mémoire, j’ai quarante-sept ans, j’ai déjà perdu mon père, les anciens commencent à disparaître, il faut relayer vers les plus jeunes. Et puis j’ai eu l’impression aussi pour parler clairement, que l’humiliation qui a été infligée aux tirailleurs sénégalais à l’époque, loin de disparaître, semble devenir plus amère de génération en génération. Il est important de faire ressortir la mémoire, de parler de ces évènements pour apaiser. Au moins de parler des choses, de ne pas les cacher. Et quand je vois les évènements qui ont eu lieu, notamment en banlieue, et toutes les rancoeurs qui sont ressorties, j’ai l’impression que c’est un phénomène quasi normal. Parce qu’on a la troisième génération qui arrive à un certain âge, avec un sens politique et qui revendique en fonction d’humiliations qui n’ont pas été réglées. C’est là que je dirais qu’il y a une espèce de convergence du film avec les évènements qui ont eu lieu.

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Une scène extraite du film  
Une scène extraite du film
© bacfilms.com
 

Certains des acteurs (Ralph Amoussou et Allen Parnell) sont eux-mêmes petits fils de tirailleurs, vous le saviez au moment du casting ?
Je le savais oui et non. C'est-à-dire que mon casting, je l’ai fait en partant du principe que je voulais des gens qui m’amènent une africanité, des gens qui soient capables de jouer avec l’accent etc. Et qui aient un enracinement profond en Afrique, d’ailleurs tous viennent de pays différents, du Burkina, du Bénin, du Cameroun, de Côte d’Ivoire et du Congo. Et puis les acteurs, et c’est bien entendu parce qu’ils avaient leur talent, sont arrivés à parler de choses graves avec humour. Et ça, c’était très important pour le film. Ils ne m’ont pas dit tout de suite qu’ils avaient un grand-père tirailleur, comme si c’était une chose qui les avaient motivés mais qui restait encore cachée. Ça c’est révélé au fur et à mesure.

Vous pensez que cela a apporté quelque chose de plus au film ?
Oh, je crois. Parce que lorsqu’on entend notamment Allen Parnell parler de son grand-père, pour lui c’est une manière de lui rendre hommage. Il s’est mis dans la peau du soldat qu’était son grand-père. Son grand-père qui a l’époque, était déjà papa d’un enfant, et n’avait rien d’un militaire mais se retrouvait balancé dans cette guerre là. Et chacun de mes acteurs au niveau du film a fait ses propres recherches. Ils ont tous trouvé dans leur famille des gens qui étaient partis durant la guerre. Disons que tout cela a évidement nourris leurs personnages.

C’est quand même un personnage important du cinéma français qui tient l’affiche de ce filme et qui quelque part le porte autant par son charisme que son jeu, je parle de Michel Serrault. Ça été facile de le convaincre de vous suivre sur ce projet ?
Oui ça été facile dans le sens où Michel Serrault comme je le disais à l’avant-première, ce ne sont pas les réalisateurs qui le choisissent, c’est lui qui choisit les réalisateurs. C’est un monstre sacré, il peut se permettre de choisir ce qu’il veut faire. Et donc, il a choisi de le faire. Ce qui est magnifique aujourd’hui c’est que Michel au travers de la promotion, donc sur les grandes chaînes nationales françaises dit : « je ne vais sur les plateaux que si je suis accompagné d’acteurs noirs ». Et je trouve que l’on est en plein dans le sens du film et je le remercie grandement pour cela.













       
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