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Avec le coton équitable, le développement de l’Afrique tient-il qu’à un fil ?
09/05/2006
 

La quinzaine du commerce équitable a commencé en France le 29 avril dernier et se déroule jusqu’au 14 mai. Après notre article sur la définition du commerce équitable (http://www.grioo.com/info4667.html), il semble logique de faire la lumière sur le coton équitable puisque l’accent est mis cette année sur les produits non alimentaires. D’ailleurs après la présence en France l’année dernière d’un producteur de coton malien, c’est un camerounais qui vient cette année vanté l’intérêt du coton équitable auprès du consommateur français. Certaines structures comme Artisans du Monde commercialisent depuis des années des vêtements originaires d’Afrique avec l’appellation « équitable ». C’est en 2005 que Max Havelaar a lancé le label « coton équitable » et aujourd’hui plusieurs entreprises et ONG distribuent des produits (vêtements, chaussures, meubles, etc.) dit du commerce équitable. Qu’en est il concrètement sur le terrain ?
 
Par Thierry Téné Mangoua
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Le coton équitable : une notion floue…
Le coton africain  
Le coton africain
 

En fonction des pays, les critères de labellisation sont plus ou moins exigeants. D’après Novethic «Sur la filière du coton, Max Havelaar suisse vérifie les modes de production équitables de la matière première, mais aussi le respect de standards éthiques (codes de conduite, norme SA 8 000...) Par le reste de la filière (filage, teinturerie, production, transport...). En France, seul le coton est pour l'instant labellisé. Du coup, La Redoute qui voulait vendre ses T-Shirts en coton équitable, fraîchement labellisés Max Havelaar France, en Suisse n'a pas pu le faire dans la mesure où ils ne répondent pas au cahier des charges de l'association Max Havelaar locale ». Même au sein des pays la notion est loin de faire l’unanimité. D’après Wikipedia « Il existait déjà des vêtements de coton produits selon les règles du commerce équitable, et distribués en France (notamment dans le réseau Artisans du Monde). Dans ce cas, c'est la transformation du coton et son importation qui répondent aux critères du commerce équitable: la filature du coton et la confection des vêtements sont faites par des petits producteurs engagés dans une démarche à long terme avec des organisations de commerce équitable du Nord ; l'importation des vêtements est faite par une centrale d'importation de commerce équitable. La production du coton lui-même échappe largement aux critères du commerce équitable. Le label de Max Havelaar concerne lui la production du coton, pas des vêtements. C'est donc le premier stade de la filière qui est labellisé. Les stades suivants de la filière ne sont pas soumis aux mêmes critères : les acteurs du reste de la filière (filature, tissage, confection, importation) textile sont « agréés » par Max Havelaar»

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A qui profite le coton Africain ?
Max Havelaar  
Max Havelaar
 

D’après Max Havelaar France, « L’Afrique francophone représente 5% de la production mondiale et environ 15% du commerce international. 15 à 20 millions de personnes dépendent du coton pour subsister. Les recettes à l’exportation sont essentielles pour les économies des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. De plus en plus, les prix payés aux paysans ne couvrent pas les coûts d’une production durable. » On comprend donc l’intérêt d’une démarche alternative pour promouvoir le coton africain. Comme le montre le tableau ci-dessous, le coton équitable génère des revenus supplémentaires qui permettent à améliorer considérablement le quotidien des populations. Néanmoins, on est en droit de se demander combien rapporte le coton équitable aux intermédiaires et distributeurs occidentaux ? D’après Max Havelaar le chiffre d’affaires du commerce équitable a subi une progression impressionnante en France ces dernières années, passant de 12 à 120 millions d'euros entre 2001 et 2005. Dans le même temps, il y a un foisonnement de PME françaises sur la mode éthique ou équitable. A l’opposé la construction d’une salle de classe ou d’un puits d’eau potable par les paysans africains sont des réussites exemplaires qui feront la une des médias occidentaux. Comment ne peut être révolté par cette générosité de bonne conscience puisque ce sont les mêmes entreprises occidentales (dont certaines participent au commerce équitable) qui imposent les prix d’achat les plus bas possibles aux producteurs africains. D’ailleurs face à la percée du coton chinois de moindre coût, certains distributeurs occidentaux voient dans le commerce équitable un moyen d’être concurrentiel avec la notion d’éthique.

Source : Max Havelaar France  
Source : Max Havelaar France
 



Le double jeu de la France
Le Mali  
Le Mali
© http://www.cia.gov
 

La position de Paris face au coton africain est très ambiguë. L’Etat Français par le biais du Ministère des Affaires Etrangères soutient largement le commerce équitable. D’après Novethic « L’idée de développer le coton équitable a été portée par le groupe DAGRIS (Développement des Agro-industries du Sud). L’ancienne Compagnie française pour le développement des fibres textiles, a souhaité valoriser son image en changeant de dénomination sociale en 2001. Elle s’est alors tournée vers Max Havelaar, pour associer son savoir-faire en matière d’activité cotonnière à la démarche éthique de l’organisme de certification. Le Ministère des Affaires étrangères est aussi associé au projet. En octobre 2003, Max Havelaar a sélectionné quatre pays : le Mali, le Sénégal, le Cameroun et le Burkina-Faso. »

Jusqu’ici rien d’anormal. Le paradoxe français intervient lorsqu’on cherche à savoir un plus sur la société DAGRIS. D’après Nicolas Barto (mondialisme.org) [i la multinationale française DAGRIS contrôle la filière Coton en Afrique de l’Ouest. Elle fixe le prix d’achat aux producteurs, prix qui ne représente que 7 à 8% du prix final. « En Afrique « francophone » elle est encore largement contrôlée par des sociétés cotonnières nationales, filiales de la multinationale française DAGRIS. Celle-ci a pour principal actionnaire l'État français (64,7% du capital) mais aussi le Crédit du Nord, la BNP, l'Union des industries textiles, la Société générale. Les sociétés cotonnières exportatrices vendent à crédit les intrants aux producteurs et fixent le prix d'achat du Coton. Ainsi, avant d'être dépendants du prix international, les producteurs, qui en réalité travaillent pour ces sociétés cotonnières, sont soumis aux prix fixés par la DAGRIS associée aux États africains. Les premiers actionnaires de ces sociétés sont les États africains, mais la DAGRIS détient des positions de contrôle minoritaire sur ses filiales (40% de la CMDT au Mali, 34% de la SOFITEX au Burkina Faso, etc.).

Le Sénégal  
Le Sénégal
© cia.gov
 

Les monopoles de ces sociétés devraient disparaître avec la libéralisation de la filière exigée par la Banque mondiale. Ce mode d'organisation « est contesté par la Banque mondiale qui préconise que les différentes activités soient confiées à des opérateurs indépendants pour un meilleur prix pour le producteur et pour réduire les charges. Cette logique de libéralisation est suivie par plusieurs États d'Afrique francophone notamment en Côte d'Ivoire et au Bénin où le monopole des sociétés cotonnières est remis en cause et une partie des activités est confiée au secteur privé». Le conflit a été vif (et l'est peut être encore) entre la Banque mondiale et la DAGRIS (et donc l'État français) opposée à la libéralisation). La lutte de classes autour de la fixation du prix d'achat, opposant cotonculteurs et sociétés cotonnières, elle aussi peut être vive. Ainsi, les paysans maliens ont « décidé fin mai de suspendre le travail dans les champs pour protester contre la baisse du prix d'achat du coton et leur surendettement ». Au Burkina Faso, la filiale de Dagris a eut recours à une vieille méthode patronale pour contrer la lutte de classes. Elle a en effet promu un syndicat maison : « Le soutien de la SOFITEX a été décisif pour l'émergence de l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB). Il s'explique en partie par les positions modérées affichées par les responsables de cette organisation, en décalage avec l'approche plus revendicative et syndicale des leaders de la FENOP».

Le Cameroun  
Le Cameroun
© http://www.cia.gov
 

Pour maintenir ses bénéfices face à la baisse des cours mondiaux, DAGRIS a intérêt à baisser le prix d'achat aux producteurs. En même temps, la multinationale française ne peut se permettre d'exercer une trop forte pression, comme l'indique Gilles Peltier, son directeur général, qui souligne le risque d'explosion sociale ou encore de changement d'activité des producteurs). D'où le soutien de l'État français à « l'initiative africaine » dénonçant les subventions de l'Europe (Espagne et Grèce) et surtout des États-Unis à leurs producteurs de coton. Contrairement à la lutte entre producteurs et sociétés cotonnières, ce sujet a beaucoup intéressé les médias français. Normal puisque l'État français soutien l'initiative. Il est en outre en concurrence directe avec le coton américain. L'impérialisme français a su maintenir « ses liens privilégiés » avec ses anciennes colonies, notamment à travers les accords de coopération économique qui ont accompagné l'octroi des indépendances. »]

Au-delà des vertus du commerce et du coton équitable vantés par les médias à longueur de journée sans aucune analyse critique, on comprend bien pourquoi l’opinion n’est informée que de la partie immergée de l’iceberg. En effet derrière toutes ces notions d’éthique et d’équitable se cachent de nouveaux marchés et une lutte souterraine entre les grandes puissances. Reste maintenant aux médias africains et à la diaspora de s’approprier cette notion et d’interpeller ces personnes qui sous couvert d’ONG mènent une politique étrangère bien orchestrée par leurs Etats dont la finalité est loin d’être ce qu’on veut nous faire croire c'est-à-dire le développement de l’Afrique. De toute façon, le jour où les africains décideront de transformer leur coton sur place et de vendre les produits finis dans l’Union Européenne et les Etats-Unis, les langues se délieront et les critiques fuseront de toute part. La fin des quotas sur le textile chinois et son entrée sur le marché occidental doit servir d’exemple aux Africains. On ne peut vraiment pas dire que l’accueil réservé par les médias et les politiques occidentaux fut chaleureux car les chinois sont devenus de véritables concurrents. A quand le tour des Africains ?

Thierry Téné Mangoua est consultant et président de A2D www.a2dtv.net

       
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afrique   benin   burkina-faso   cameroun   senegal   
 
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