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Laurent Gabaroum
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grioo.com |
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Il y a un peu plus d'un an, Grioo.com vous avait fait connaître la situation de Laurent Gabaroum, employé de Renault poursuivant son employeur pour discrimination raciale. Il reprochait à l'ex-régie de l'avoir discriminé en raison de son origine ethnique, et demandait d'une part que d'un point de vue financier la société soit condamnée à refaire son déroulement de carrière, et donc à indemniser le préjudice financier subi, et d'autre part que le caractère racial de la discrimination soit reconnu.
Renault fut condamnée par les prudhommes sans que le caractère racial de la discrimination soit reconnu, Laurent Gabaroum attaque aujourd'hui son employeur en justice.
Il a répondu à nos questions après l'audience.
Pouvez-vous nous rappeler pourquoi vous avez initialement attaqué votre employeur Renault ?
Ma décision de poursuivre Renault en justice pour discrimination a germé dans mon esprit en novembre 1986, au lendemain de la séance de questions orales à l’Assemblée Nationale, notamment sur les conseils du Ministre de l’Emploi de l’époque, Monsieur Philippe Séguin et du Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, Monsieur Claude Malhuret.
L’idée a été mise en veilleuse pendant de nombreuses années en raison de mon éloignement de France.
La procédure actuellement en cours a été activée dans les années 2000, à l’initiative d’une cinquantaine de salariés de Renault.
Dans un premier temps, une dizaine de dossiers dont le mien a été retenu pour servir de test.
Le panel choisi se caractérise d’ailleurs par sa diversité en associant des salariés venus de tous horizons, notamment d’origine algérienne, antillaise, marocaine, sénégalaise, tchadienne, togolaise et tunisienne. |
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Laurent Gabaroum
©
grioo.com |
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Quels résultats avez-vous obtenus ?
Le résultat le plus important, il me semble, c’est d’avoir provoqué une prise de conscience sur les problèmes de discrimination dans le monde du travail et sur la nécessité de travailler à leur éradication.
L’autre résultat positif, c’est d’avoir permis de mettre en évidence une vérité jusque là occultée, à savoir le racisme en col blanc.
Sur ce point, il n’est pas sans intérêt de souligner que ni la formation ni la compétence, ni le sérieux au travail, ni le savoir faire ne sont des critères immuables pour faire partie de l’encadrement chez Renault.
D’autres paramètres que sont l’origine, la couleur de peau, le choc des cultures ne doivent pas être sous-estimés pour qui veut éviter tout réveil douloureux.
Par ailleurs, la condamnation de Renault pour « inexécution loyale du contrat de travail » ressemble à un voile pudique jeté sur un problème qui dérange et qui porte la marque d’un déni de justice.
Elle permet à Renault de sauver les apparences au nom de prétendues contingences de l’entreprise tout en refusant de regarder la réalité en face. |

Qu’attendez-vous de la nouvelle procédure ?
La procédure devant la Cour d’appel de Paris permet de contester la décision du Conseil de Prud’hommes de Paris.
Elle permet également de produire aux débats de nouveaux éléments de fait qui établissent de manière irréfutable plusieurs types de discrimination dont je suis l’objet.
J’attends de la justice rien de plus ni de moins que la justice.
Si le caractère racial de votre discrimination n’était toujours pas reconnu, que feriez-vous ?
Je fais confiance à la justice, compte tenu de la qualité et de la richesse des éléments de preuve figurant au dossier pour caractériser, cette fois-ci, sans galvaudage des mots la discrimination dont je suis l’objet. |
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Louis Schweitzer
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volvo.com |
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Enfin, la HALDE, Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations est présidée par Louis Schweitzer qui dirigea Renault pendant une partie de la période considérée : que cela vous inspire-t-il ?
La responsabilité personnelle de Monsieur Louis Schweitzer n’est pas en cause dans cette affaire qui a commencé bien avant son arrivée chez Renault et qui perdure encore aujourd’hui après son départ de l’entreprise.
Justement, des changements ont-ils été apportés à votre situation depuis le début des procédures et du renouvellement de l’état-major de Renault ?
Aucun changement notable n’a été apporté à ma situation à ce jour. Ce qui est sûr, c’est que la volonté de niveler ma carrière par le bas est toujours omniprésente.
La décision de justice à venir permettra peut-être d’y voir un peu plus clair.
Un dernier mot pour les grioonautes ?
Je remercie les nombreux grioonautes de France, d’Afrique et des Etats-Unis qui m’ont témoigné de leur soutien et de leur amitié.
Je les invite à rester mobilisé pour accompagner de nombreux autres cas de discrimination chez Renault qui seront progressivement portés devant les tribunaux dans un futur proche.
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