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De passage à Lomé au Togo où il séjournait dans le cadre de sa tournée africaine (il est ambassadeur de l'Organisation Internationale de la lutte contre le Drépanocytose), Lilian Thuram est revenu sur le feuilleton offert par la séléction togolaise dans le cadre des sempiternelles discutes sur les primes.
Selon le défenseur de l'équipe de France, le Togo a non seulement donné une mauvaise image du football mondial, mais a surtout contribué à renforcer les préjugés de "désorganisation sur les équipes africaines":
"Il a y déjà des préjugés de désorganisation sur les équipes africaines et je pense qu'il ne faut pas les renforcer. Malheureusement, le Togo a donné cette mauvaise image des équipes africaines et j'en étais très peiné"
"Je crois qu'à un moment donné, que ce soit de la part des joueurs ou de je ne sais qui ayant pouvoir de décision dans le groupe, il fallait faire de sorte que, même s'il y a un problème de cette nature, cela ne ressorte pas ainsi. Il fallait d'abord penser à porter haut les couleurs de son pays et pour dire vrai de tout un continent" a déclaré Lilian Thuram a à un quotidien sénégalais.
Revenant sur les prestations des équipes africains, Lilan Thuram a déclaré que leur malchance avait été de tomber de tomber sur des équipes fortes et bien organisées : [i "C'est le cas du Ghana contre le Brésil à la sortie des poules, de la Tunisie et de la Côte d'Ivoire qui sont tombés dans des poules difficiles. Le niveau est tellement proche entre les équipes que toutes peuvent aller très loin" selon lui.
On se rappelle que les disputes concernant les primes entre les joueurs et la fédération ont continué bien après le début du mondial, le coach des éperviers Otto Pfister donnant même sa démission avant de revenir quelques jours plus tard alors que les noms de potentiels successeurs circulaient déjà... |
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Au Sénégal où il a également séjourné, Lilian Thuram s'est dit "interpellé par le fait que le Sénégal continue de faire du français sa première langue d'éducation" :
"Je n'ai pas compris que le Sénégal, qui a eu son indépendance (en 1960 NDLR), continue de faire du français la langue première d'éducation. Car la première chose qui véhicule une identité, c'est la langue». "Je trouve que c'est là une forme de colonisation mentale. Et c'est sans doute cela qui fait que les gens continuent à vouloir partir et qu'il y a toutes ces aventures dramatiques pour aller en Europe", a-t-il encore dit.
"Pour moi, a poursuivi Lilian Thuram, connaître son histoire et sa culture rend fort", a dit le footballeur. Il a rappelé que "la première chose que les colonisateurs ont imposé, c'est leur langue". «Donc ce sont des choses qui m'interpellent».
Plutôt interéssé par des activités en dehors du football à la fin de sa carrière, Lilian Thuram a précisé ce vers quoi il pourrait s'orienter :
"cela me passionnerait de faire des choses qui poussent les gens à être fiers de leur culture, fiers de ce qu'ils sont, parce que c'est la meilleure chose qu'ils ont à faire pour qu'on les respecte."
Membre du Haut Conseil à l'intégration en France, Lilan Thuram n'hésite pas à prendre position sur des sujets de société. Il avait ainsi rencontré Nicolas Sarkozy dont il ne comprenait pas les positions, et déclaré que le ministre de l'intérieur était un "homme qui ne doutait pas alors que le doute était nécessaire à la réflexion et à la résolution de problèmes".
Revenant également sur son rôle au sein du Haut conseil à l'intégration, Lilian Thuram a résumé son rôle comme celui d'un témoin qui avait des choses à raconter :
[i "Mon rôle est celui d'un témoin, c'est-à-dire, raconter ce que j'ai vécu. Aujourd'hui, je suis très connu, très aimé, peut-être. Mais, il fut un temps où j'étais un jeune garçon de la banlieue parisienne qui a vécu avec ses difficultés. J'essaie de relater les difficultés que j'ai eues, que mes amis ont eues et ont aujourd'hui encore parce qu'ils ne sont pas joueurs de foot et pas connus. A l'avenir, j'aimerais bien essayer de faire quelque chose autour de cela pour que les barrages, les incompréhensions entre certaines personnes tombent.
Enfin parlant de ses impressions du continent africain, Lilian Thuram a déclaré avoir la sensation à des familles qu'il n'avait pas vues depuis longtemps."
Evoquant également son voyage à Gorée lors de son séjour, Lilian Thuram a déclaré avoir compris d'où venait le côté rejet de l'Afrique qui sommeille chez beaucoup d'antillais :
en fait que pendant toute ma jeunesse, mon adolescence, j'ai grandi aux Antilles, je me dis qu'on nous a appris le rejet d'un côté qui est en nous. C'est le côté de l'Afrique. Aujourd'hui encore, il y a beaucoup d'Antillais qui ne comprennent pas le lien que nous avons avec l'Afrique. Je me suis retrouvé et j'ai l'impression d'être chez moi, ici. C'est bizarre ! |
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