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Tariq Ramadan
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mauriweb.com |
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Dans le contexte actuel de "choc des civilisations", le musulman doit rompre avec "la rhétorique victimaire" pour regarder en face ses problèmes, a estimé le professeur Tariq Ramadan, dimanche à Ouagadougou où il séjourne dans le cadre du 4ème colloque international des musulmans de l'espace francophone (CIMEF).
"Nous méritons ce qui nous arrive à cause de notre déficience", a lancé l'islamologue à ses co-religionnaires, lors d'une conférence publique tenue sur le thème "musulmans et avenir de l'islam".
Sur la question de l'avenir de l'islam, le PR Ramadan a appelé à l'avènement d'un "musulman nouveau" qui fasse siennes "cinq dimensions essentielles" que sont, selon lui, la confiance, la connaissance, la compréhension, la contribution et la créativité", qu'il dénomme les "5 C".
Il a expliqué que la confiance "est la capacité du musulman à faire preuve de discernement face à une crise, en identifiant avec lucidité les cibles et le lieu de faire preuve de spiritualité et d'humilité".
La connaissance des valeurs telles que la justice qui est fondamentale dans le Coran, la compréhension du Coran ou l'intelligence du texte et du contexte et la créativité au plan culturel et de la production sont essentiels à un musulman.
Dans la deuxième partie de la conférence, M. Alain Gresh, journaliste et rédacteur en chef du journal Le Monde diplomatique, spécialiste du Proche et Moyen-Orient, a exposé sur les causes des conflits récurrents qui minent la région.
Pour M. Gresh, ce qui se passe aujourd'hui en Irak, en Afghanistan, au Liban et en Palestine, n'est pas le fait du hasard, car c'est la mise en application de la politique du "Grand Moyen-Orient" des Etats-Unis.
"Cette vision américaine consiste à changer les règles du jeu dans cette partie du monde", a expliqué M. Gresh, qui a illustré son propos en citant la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, déclarant récemment à propos des opérations militaires israéliennes en Palestine et au Liban : "nous sommes dans la période d'accouchement".
"Les véritables projets des Etats-Unis et de leurs alliés israéliens consistent à démanteler le Hezbollah et le Hamas qui bénéficient du soutien de l'Iran et de la Syrie, pays faisant partie de "l'axe du mal de George Bush", a-t-il révélé.
Selon lui, le prétexte de kidnapping de deux soldats israéliens ne tient pas au regard de la disproportion des moyens utilisés par Tsahal et de la destruction de cibles civiles (bombardement de centrales électriques et stations d'épuration d'eau).
Tout cela achève de convaincre le conférencier que "l'action militaire israélienne en Palestine et au Liban n'est ni plus, ni moins qu'une guerre de destruction".
Reconnaissant "ne pas savoir où on va dans ce conflit", M. Gresh a terminé son exposé en prévenant que "ce qui se passe présentement au Liban et en Palestine ne met pas le monde à l'abri d'une extension du conflit".
Placé sous le thème "De l'islamophobie au choc des civilisations, défis et enjeux", le CIMEF, qui regroupe plus de 200 chercheurs et spécialistes de l'islam d'une vingtaine de pays d'Afrique, d'Europe, d'Asie et d'Amérique prend fin le 7 août. |