
Le leader de la Convergence socialiste, un mouvement affilié au Parti socialiste (ancien parti au pouvoir), Barthélémy Dias, jugé le jeudi dernier par le tribunal des flagrants délits de Dakar pour "diffusion de fausses nouvelles" et "outrage à magistrat", a été condamné mardi à six mois de prison ferme.
M Dias, 30 ans, avait été placé sous mandat de dépôt le 17 août après 48 heures de garde-à-vue à la Division des investigations criminelles (DIC).
Dans une déclaration faites à des radios locales, juste après la convocation de son père, Jean-Paul Dias, à la DIC, il avait tenu des propos jugés "très graves" à l'endroit du président sénégalais, Abdoulaye Wade, qu'il a traité d'"assassin", de "voleur" et de "menteur".
Le leader de la Convergence socialiste s'en était aussi violemment pris, dans une déclaration enregistrée à son insu, au chef de l'Etat et au procureur de la République qu'il a qualifié de "corrompu", d'"opportuniste", d'"arriviste" et de "honte pour la justice" sénégalaise.
Le parquet, qui a jugé que les propos jeune politicien visaient "à saper la stabilité et le moral des institutions de la République", avait requis trois ans de prison ferme.
M. Dias, qui a reconnu en partie les faits à lui reprochés, a cependant refusé de se repentir.
La défense avait exigé le retrait de la bande sonore présentée par le ministère public comme élément à charge et plaidé la relaxe pure et simple de son client.
Elle a décidé de déposer une demande de liberté provisoire pour son client dont le père, leader du Bloc des centristes gaïndés (BCG, opposition), avait été condamné le 16 août à un an de prison dont trois mois ferme pour "menaces de mort verbales", "outrage à magistrat" et "diffusion de fausses nouvelles".
Le jeune politicien est le quatrième opposant sénégalais poursuivis et condamnés pour diffusion de fausses nouvelles depuis l'avènement de l'alternance politique au Sénégal, en 2000. |