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Partick Lozes président du CRAN
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Le Conseil Représentatif des Associations Noires de France (CRAN) proteste contre les définitions des mots « colonisation » et « coloniser » proposées dans l¹édition 2007 du dictionnaire Le Petit Robert et exige des Éditions Le Robert le retrait de ce dictionnaire.
Aux mots « colonisation » et « coloniser », Le Petit Robert propose les définitions suivantes
- Colonisation : « mise en valeur, exploitation de pays devenus colonies »,
- Coloniser : « coloniser un pays pour le mettre en valeur, en exploiter les richesses () ».
Le CRAN estime que ces définitions cautionnent et justifient la colonisation. Il rappelle que les idéaux républicains sont en tous points éloignés de ceux de la colonisation.
Après la vive émotion soulevée par l¹alinéa 2 de l¹article 4 de la loi du 23 février 2005 mentionnant le « rôle positif » de la colonisation française, le Président de la République, Jacques Chirac, avait compris l¹indignation suscitée chez beaucoup de nos compatriotes. Cet alinéa a effectivement été abrogé le 15 février dernier.
Considérant comme le Président de la République, que le pays tout entier doit se rassembler devant son histoire, le CRAN demande le retrait pur et simple du dictionnaire Le Petit Robert, dans toutes ses éditions.
Le CRAN souhaite la mise en place d¹un groupe d¹étude pour proposer une définition acceptable par tous, des mots « coloniser » et « colonisation ».
Voici la définition que donnait Aimé Césaire de la colonisation dans son Discours sur le colonialisme :
« À mon tour de poser une équation : colonisation = chosification ;
J¹entends la tempête. On me parle de progrès, de vies élevées au-dessus d'eux mêmes.
Moi je parle de sociétés vidées d¹elles-mêmes, des cultures piétinées, d¹institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, d¹institutions minées, de magnificences artistiques anéanties, d¹extraordinaires possibilités supprimées.
On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilomètres de routes, de canaux, de chemin de fer ?
Moi, je parle de milliers d'hommes sacrifiés au Congo-Océan.
Je parle de ceux qui, à l'heure où j'écris, sont en train de creuser à la main le port d'Abidjan.
Je parle de millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la danse, à la sagesse.
Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme . »
Pour le CRAN,
Patrick Lozès, Président
Le CRAN 55, rue du Château d'Eau
75010 Paris |