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Le développement durable permet de répondre à nos besoins sans compromettre les capacités des générations futures à satisfaire les leurs. Cette définition a une application particulière en Afrique puisqu’une bonne partie de la population africaine est très jeune. Même si dans la réalité les jeunes ne sont pas associées aux sphères politico sociales, économiques et journalistes du continent. Concrètement un projet est dit de développement durable lorsqu’il est efficace économiquement, socialement équitable et respectueux de l’environnement. Tout ceci ne peut se faire que dans un contexte de gouvernance assaini. Démocratie et gouvernance ne peuvent donc pas être dissociées de toute politique de développement durable. Les notions suscitées ont la particularité d’être importées et leurs applications en Afrique restent pour le moins problématique.
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Peut-on appliquer la démocratie représentative en Afrique ? |

On ne dénombre plus le nombre de séminaires et colloques sur la « démocratie en Afrique » qui se tiennent aussi bien sur le continent qu’à l’étranger. A défaut du peu crédit apporté à toutes ces démarches, on peut s’interroger sur les retombées pour l’Afrique d’un séminaire ou colloque sur la démocratie ou le développement du continent organisé à Londres, Paris, Bruxelles, etc. en dehors de passer une journée sympathique entre amis pour critiquer l’Afrique et consommer des subventions sur le dos du continent comme savent très bien le faire certaines ONG et associations.
Sur le terrain, l’avènement de la démocratie en Afrique s’est traduit premièrement par un changement de sémantique. Ainsi beaucoup de partis politiques ont pensé qu’il suffisait de rajouter le mot « démocratique » à leur appellation pour que celle-ci s’installe de fait dans leur formation politique. Certains Etats ont même changé de nom (l’ex-Zaïre devenu République Démocratique du Congo) dans ce cas bien précis, les évènements récents autour du scrutin électorale démontre s’il était encore besoin que la démocratie n’est jamais acquise et qu’il faut œuvrer tous les jours à sa promotion comme « un jardin où il faut à chaque fois enlever les mauvaises herbes ».
Malgré l’idée largement répandue sur le caractère non démocratique des élections africaines, on peut constater que les pays occidentaux dit démocratiques sont également confrontés à des situations largement discutables. Ainsi l’élection du président Bush à la tête des Etats-Unis avait été faite dans un contexte particulier où certains ont même évoqués des fraudes électorales. De même la récente élection présidentielle en Italie à donner lieu à de nombreux remous. La contestation de la Communauté Internationale l’élection démocratique du Hamas à la tête de la Palestine ainsi que les autres exemples montrent que la notion même de démocratie peut être apprécié différemment et la critique électorale n’est pas une spécificité africaine.
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Un modèle démocratique à inventer ?
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Par contre l’Afrique doit inventer son modèle démocratique et ce dernier sera tout sauf une dualité droite gauche telle que pratiquée en Occident ceci pour plusieurs raisons :
La première est l’idéologie politique : La Droite est présentée généralement comme conservatrice proche de la bourgeoisie et des patrons d’entreprise. Son programme politique est orienté vers la sécurité et l’immigration. La Gauche se veut « ouverte » et proche des classes les plus défavorisés et des salariés. Son programme politique est basé sur la protection des acquis sociaux de ces derniers. Dans la réalité la dualité Gauche-Droite est beaucoup plus large et complexe. Mais cette approche simpliste met en exergue le fossé entre la conception Occidentale de la démocratie et son parachutage en Afrique car la stratification sociale n’est pas similaire.
La deuxième est sociale : Avant de définir qu’on fait partie de tel ou tel autre modèle, il faut que la population dans l’ensemble puisse avoir une base sociale minimale commune c'est-à-dire accéder à un ensemble de prestations de qualité (écoles, santé, nutrition, etc.). La priorité d’une bonne partie des Etats Africains aujourd’hui est d’améliorer l’accès à ses services de base ce qui n’est plus le cas en Occident.
La troisième est d’ordre économique : Avant de pouvoir défendre les salariés ou les patrons, encore faut qu’il y ait un tissu économique national important. Quand on sait que la majorité des entreprises présentes en Afrique sont des filiales des multinationales étrangères avec qui les personnalités politiques composent parfois pour accéder au pouvoir, on voit mal comment un parti dit de gauche ou de droite pourrait aller contre les intérêts de ces derniers. Avec un tissu économique constitué uniquement de la vente des matières premières et de produits agricoles, l’accès au pouvoir passe parfois par le contrôle de ces derniers. A ceci, il faut ajouter la dépendance de l’Afrique par rapport aux institutions financières internationales ce qui réduit encore un peu plus la mise en place de politique indépendante.
La quatrième raison est d’ordre culturel et historique : La majorité des pays africains ont été colonisés et les colons ont utilisé le dicton « diviser pour mieux régner » pour contrôler l’Afrique. Ainsi certains partis politiques peuvent être considérés comme des regroupements « communautaires de telle ou telle ethnie ».
La notion d’ethnie à une signification très importante en Afrique et c’est d’ailleurs l’un des premiers critères de regroupements entre individus ce qui explique peut être le fait que le multipartisme ait consisté dans un premier temps à se regrouper en fonction des affinités ethniques. Les liens entrent les pays africains et certains pays colonisateurs restent parfois tellement forts que ces derniers influences sur les politiques nationales africaines. La démocratie représentative qui consiste à se soumettre à la voix portée par le nombre le plus important n’est pas adaptée à l’Afrique. |
Comment gouverner et promouvoir la démocratie participative en Afrique ? |

Les dirigeants africains font parfois l’objet à tort ou à raison de toutes les critiques sur la gouvernance. En effet, la gestion politique de l’Afrique semble plus difficile qu’ailleurs à cause notamment de la dépendance de l’économie par rapport aux ressources naturelles et surtout la division ethnique. Ainsi une ethnie qui n’est pas largement représentée politiquement dans le gouvernement d’un pays semble plus facile à manipuler par l’extérieur surtout si sa région est riche en matières premières. Mais heureusement, malgré les foyers conflictuels encore actifs, le continent est relativement stable.
Mais en mettant en place une gouvernance participative basée sur l’origine ethnique, l’Afrique pourra obtenir une stabilité durable et se consacrer énergétiquement à son développement durable. La notion de développement durable présente de nombreux atouts pour le continent qui à défaut de les saisir ne l’a même pas encore bien comprise. La « gouvernance ethnique africaine » consisterait simplement à réorganiser les parties politiques, les entreprises et les médias en fonction des composantes ethniques de chaque pays. En fonction du pourcentage ethnique de chaque pays, on définira sa participation à la composition de toutes les instances politiques, sociales, économiques du pays.
Afin d’assurer la durabilité du processus un vote des députés permettra d’entériner cette démarche dans la constitution. A défaut de trouver cette idée utopiste, ne serait-il pas intéressant de la tester à petite échelle ?
Thierry Téné est consultant développement durable
www.a2dconsulting.net |
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