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La "success story" de cette semaine est consacrée à une jeune "quadra" noire (45 ans), qui aura su par son talent devenir l'une des légendes, au niveau mondial, du marketing médical.
Elle est Directeur Général ("Chief Operating Officer") de Genentech, et son nom est associé à des réussites phénoménales de médicaments comme le Prisolec.
Myrtle Potter est née dans une famille de 6 enfants de Las Cruces, et sous forme de boutade, elle affirme aujourd'hui que ça lui a appris le travail en équipe: "6 enfants dans une maison de deux salles de bain seulement. Si vous n'apprenez pas à faire des concessions et à travailler parfois de façon décalée, vous ne pouvez pas sortir de chez vous le matin".
Plus sérieusement, son père a dû hypothéquer la maison familiale pour lui permettre d'aller à l'Université de Chicago, d'où elle sortira diplômée de l'équivalent d'une maîtrise en Arts.
Le reste de la carrière de sa fille lui a donné raison.
Après l'université où un boulot à l'hôpital de l'Université lui a donné le goût du médical, elle refuse une offre de son employeur actuel, Genentech, en 1982, pour accepter un emploi chez Merck un autre grand du biomédical.
Elle est restée 14 ans chez cet employeur, et a privilégié au début de sa carrière des changements latéraux de poste, donc sans promotion, dans des domaines aussi variés que les ventes, le marketing, la planification.
A partir de 1993 et jusqu'en 1996, elle occupa le rôle de Vice-Présidente de la région Nord-Est chez Merck, et joua un rôle clé lors de la fusion Astra/Merck qui donna naissance au médicament Prilosec, qui connaîtra un succès mondial.
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L'état-major de Genentech dont Myrtle Potter (au centre) fait partie
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gene.com |
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Ses mérites furent alors reconnus par Bristols-Myers, dans laquelle elle entra en 1996 comme Vice-Président chargée de la stratégie et de l'économie. Son ascension en à peine 4 ans sera fulgurante puisqu'elle devint ensuite "senior vice president" d'une des plus importantes unités de Bristols, celle des ventes et des médicaments pour les maladies métaboliques et cardiovasculaires, puis présidente de la même unité.
Dans les 4 années qu'elle aura passées chez Bristols-Myers, elle accomplira des miracles commerciaux (se chiffrant en milliards de dollars) pour des médicaments comme le Pravacol (pour le cholestérol) ou le Glucophage (pour le diabète).
Depuis 2000 elle oeuvre désormais chez Genentech, qu'elle a rejoint comme vice-présidente, membre du comité exécutif, en charge des opérations commerciales (ventes, soins divers, développement économique et commercial, innovation commerciale).
Elle co-dirige le comité gérant le portefeuille de produits de Genentech. En résumé, elle est chargée de définir les molécules qui seront lancées par Genentech dans les 5 années à venir, autant dire qu'une grosse partie de la survie financière de Genentech repose sur ses épaules.
De nombreux observateurs estiment qu'elle a de très bonnes chances d'ici là de devenir PDG de cette entreprise, qui est tout de même le numéro 2 mondial dans le domaine du bio-médical.
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Myrtle Potter
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fortune.com |
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Ses qualités personnelles lui ont valu cette ascension météorique, elle qui, à en croire certains n'est pas une personne avec qui il est facile de travailler. A en croire Noel Tichy qui l'a observée (ainsi que d'autres PDG): "Je l'ai observée travailler avec ses collaborateurs, et elle les fait sortir de leur zone de confort. On peut dire que ce n'est pas une personne avec qui il est facile de travailler si vous ne voulez pas être poussé.".
Ceci dit, elle est aussi appréciée parce qu'elle sait laisser ses collaborateurs recueillir les lauriers de leur travail quand ils le méritent, et ne tire pas la couverture à elle toute seule.
Aussi surprenant que ça puisse paraître, elle a un grand sens de la famille qu'elle place avant tout. Son fils aujourd'hui âgé de 17 en avait 3 quand on lui a diagnostiqué un trouble du développement, et si aujourd'hui il a pu faire de gros progrès grâce à l'aide de spécialistes et de sa mère, Myrtle Potter manque rarement les matches de volley-ball ou les récitals de piano de son fils ou de sa fille.
Comme Strive Masiyiwa, elle faisait partie des 15 personnalités honorés par Time en 2002 comme faisant partie des plus influentes du monde, a été désignée numéro 18 sur la liste des dirigeants noirs les plus influents des Etats-Unis.
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