
Les Camerounais ont commémoré ce lundi le 24ème anniversaire de l'arrivée à la tête du pays de Paul Biya, le 6 novembre 1982, a constaté la PANA.
Plusieurs manifestations ont été organisées à cette occasion.
A Yaoundé, la capitale, les banderoles ont foisonné pour rappeler "les grandes victoires" du président Paul Biya dans les domaines, politique, économique et social.
Un cross-country a été organisé dans les rues, alors que le bilan des vingt-quatre ans de pouvoir de Paul Biya était au centre des débats dans les radios et à la télévision nationale.
Il était également de bon ton pour les membres du gouvernement et responsables du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) de regagner leurs localités respectives d'origine pour célébrer l'événement à travers des meetings, notamment.
Sur le bilan de la gestion du pays depuis son accession au pouvoir, les avis des Camerounais sont divergents.
Certains, comme Mme Irène Mballa, militante du RDPC, retiennent l'avènement de la démocratie en 1990, l'éclatement des unités administratives afin de rapprocher les usagers des services de l'Etat, la création de nouvelles universités et la promotion de l'égalité des genres.
Pour Mme Mballa, l'admission du Cameroun à l'initiative Pays pauvre très endetté (PPTE), l'option de la négociation ayant abouti au règlement pacifique du conflit qui a opposé le Nigeria au Cameroun à propos de la péninsule de Bakassi sont des victoires qui méritent d'être soulignées et saluées.
Fonctionnaire, Pierre Gankou retient pour sa part, la liberté de la presse et des associations, la réduction des déperditions scolaires, la densification du réseau routier national, l'accès aux soins de santé de base comme des actifs non négligeables du pouvoir.
Par contre, Eugène Houankou Nana, un commerçant, impute la crise économique qui frappe le pays depuis les années 1990 au régime en place.
"Aujourd'hui, nous ne trouvons plus l'intérêt que nous avons à envoyer nos enfants à l'école parce qu'après leurs études, ils seront des chômeurs et ne vivront que de petits boulots dégradants", déplore-t-il.
"Le fait que la ménagère, pour faire bouillir la marmite, dépense environ dix fois plus qu'il y a vingt ans, montre que l'économie du pays se porte très mal", argumente-t-il, fustigeant "la corruption qui mine tous les secteurs d'activités, freine le développement du pays et fait du Cameroun un pays redouté par les investisseurs étrangers".
Le président Paul Biya est actuellement hors du pays après avoir pris part au sommet Chine-Afrique, le 3 novembre dernier, à Beijing.
On rappelle que Paul Biya, âgé aujourd'hui de 73 ans, a accédé au pouvoir le 6 novembre 1982 à la suite de la démission du président Ahmadou Ahidjo qui dirigeait le pays depuis 1958. |