 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
L'Inde
©
diplomatie.gouv.fr |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Les experts africains de l’Economie et des Finances, réunis depuis lundi à Yaoundé, en prélude à la Conférence des ministres, ont engagé ce mercredi une réflexion sur l’impact de l’émergence de la Chine et de l’Inde sur les économies africaines.
Le ministre camerounais de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah
Abah, a rappelé que cette réflexion s'inscrivait dans le cadre des
recommandations du sommet de l’Union Africaine (UA) de Banjul sur la
nécessité pour les institutions de recherches régionales de réaliser
des études sur les défis et les opportunités que représentent la Chine et l’Inde pour l’Afrique.
Il a fait observer que le volume des échanges entre le continent
africain et ces nouvelles puissances émergentes connaît un accroissement remarquable.
Estimés à 3 milliards de dollars en 1995, les échanges commerciaux
sino-africains ont atteint 40 milliards de dollars en 2005 et devraient atteindre 100 milliards de dollars en 2010, alors que la Chine assure 10 pour cent du commerce dans le continent.
Le dynamisme et la montée en puissance de ces deux pays sur les plans
économique et diplomatique devraient inspirer à l’Afrique un double
sentiment de respect au regard des progrès exceptionnels de ces pays
qui étaient, il y a quelques années, en voie de développement.
Ces deux puissances inspirent également des inquiétudes, tant leur
dynamisme et l’impression de déferlement économique qu’ils suscitent,
pourraient ébranler les économies africaines trop fragiles et jeunes
pour affronter une telle concurrence, a souligné le ministre.
Joseph Karugia, chercheur au Consortium pour la Recherche économique
en Afrique (CREA), basé au Kenya, a estimé que les performances
économiques des pays asiatiques devraient servir d’exemples et de
modèles de discipline, de créativité, de productivité et, en souplesse, dans la mise en œuvre des politiques économiques des pays
africains.
Il a souligné la nécessité pour les pays africains de poser les bases
des stratégies qui les mèneront vers une meilleure exploitation des
opportunités qu’offrent la Chine et l’Inde, pour améliorer les performances économiques du continent.
Enseignant à l'université de Yaoundé I, Joseph Tatagan, a, quant à
lui, plaidé pour le développement des compétences locales africaines,
afin de leur permettre d’affronter les nouveaux géants de l’économie
mondiale que sont la Chine et l’Inde.
Selon lui, les pays africains doivent abandonner le classicisme
européen qui ne serait plus d’actualité, développer les ressources
humaines et en faire l’élément central de développement de l’économie, valoriser les ressources naturelles pour attirer plus d’investisseurs et surtout réformer les programmes scolaires, afin de les adapter aux exigences de l’heure.
Touna Mama, également enseignant à l’université de Yaoundé II et conseiller du Premier ministre camerounais, estime que l’Afrique ne
devrait pas avoir peur de la Chine, précisant que leur politique d’ouverture qui menace les parts de marché européens et américains
doit être une opportunité à saisir dans la promotion des économies
africaines.
Il a par ailleurs salué l’engagement du président chinois, Hu Jintao,
à doubler l’aide au développement de l’Afrique d’ici 2010 et à créer
un fonds spécial de 5 milliards de dollars pour encourager les entreprises chinoises à investir en Afrique. |