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Discriminations : hier, aujourd'hui, mais pas demain
28/02/2007
 

Une des solutions prônées pour sortir de l'impasse, la discrimination positive. Avis des sociologues Jean-Claude Félix-Tchicaya et Jean-François Amadieu
 
Par Capucine Légelle
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Farouchement pour ou viscéralement contre, le concept de "discrimination positive" ne laisse personne indifférent.

Cette notion, communautaire pour les uns, universelle pour les autres, s’est invitée dans le débat politique français ces dernières années.

Meilleure prise en compte du racisme quotidien, explosion des banlieues, libération de la parole noire sont autant de causes amalgamées en un seul thème par l’intelligentsia du PAF. Ou plutôt devrais-je dire considérées comme un seul problème.

Auquel on tente de trouver des solutions médiatiques et électorales, ou de véritables réparations, selon les sensibilités.

Se pose alors l’épineuse question de la discrimination positive et de ses véritables atouts et inconvénients dans notre France contemporaine. Pour déterminer les besoins d’aujourd’hui, il faut remonter aux « racines du mal ».


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Histoire d’hier…

Ou comment un pays encore récemment considéré comme la patrie des Droits de l’Homme est devenu un état globalement raciste dans lequel il est extrêmement difficile pour un non blanc d’accéder aux mêmes droits que les autres citoyens ?

Car certes la nation des Lumières a pratiqué l’esclavage et l’oppression de la colonisation, certes elle a employé ses indigènes comme chair à canon pour les abandonner ensuite leur triste sort.

Mais dans le monde de l’entre deux guerre, la France représentait toujours le pays des libertés pour nombres d’intellectuels et artistes internationaux. Les noirs américains pour ne citer qu’eux, à l’instar de Joséphine Baker, venaient dans l’hexagone rechercher des droits qu’ils ne possédaient pas dans leur propre pays sous régime ségrégationniste.

Puis vient la France Terre d’Asile. Les choses ont radicalement changé depuis les slogans fraternels des années 80 du type Touches pas à mon pote.

Quels changements ? L’arrivée massive des ressortissants des ex colonies, africains ou antillais. La banalisation du discours de l’extrême droite qui leur attribue tous les maux de la France. Et sûrement l’évolution de la mentalité des jeunes générations issues du colonialisme et qui revendiquent cette origine pour affirmer leur droit naturel à la nationalité française. En désaccord avec leurs parents qui préconisaient de travailler trois fois plus que les blancs pour espérer obtenir la même reconnaissance.

Mais le problème ne serait-il pas tant ce qui a changé que ce qui n’a justement jamais évolué ?


…Et d’aujourd’hui…

Esclavage aboli, Afrique décolonisée. Ces deux institutions fondatrices de la France telle que nous la connaissons ont sur le papier cessé d’exister. Mais leurs vestiges sont tellement vivaces que l’on ne peut les dire mortes.

La société d’aujourd’hui porte les stigmates d’autrefois.

Quel adolescent s’intéresserait au devoir de mémoire si les conséquences des horreurs passées n’étaient inscrites dans sa vie quotidienne ?

Au nombre des fléaux inhérents au racisme, on s’intéresse plus particulièrement à la discrimination à l’embauche. La plus handicapante, paralysante, car empêchant l’évolution sociale, emprisonnant les arabes et les noirs dans les quartiers populaires.

Car il faut les nommer ; le noir comme l’arabe dérangent : leur différence n’est pas diluable. Le leader du Front National le rappelait récemment sur un plateau télévisé, lorsqu’il parle des « étrangers » il ne veut pas parler des portugais ou des polonais. Pas de xénophobie ici, rien que du racisme ordinaire…

Au troisième millénaire, la France continue de piller les richesses naturelles de l’Afrique, manipulant les régimes politiques au gré de ses intérêts, continuant d’exploiter ses indigènes pour les basses besognes sur le sol hexagonal.

Pour remédier aux inégalités et rééquilibrer une société au bord de l’implosion, une solution est proposée, la « discrimination positive » ou le retour de l’ascenseur social.


La discrimination positive

L’objectif concret de cette mesure est de faire correspondre proportionnellement le monde de l’entreprise avec les différents visages de la France.

A compétences égales, au lieu de rejeter les candidatures des minorités dites visibles, l’employeur devrait en privilégier un pourcentage représentatif de la composition de la population. Cette mesure, employée aux Etats-Unis sous le nom d’Affirmative Action, a fait ses preuves jusqu’à un certain point.

Elle a permis à une élite afro américaine d’intégrer des postes à responsabilités. La politique des quotas a également développé la visibilité des noirs au cinéma et à la télévision.

L’Affirmative Action a eu l’effet d’un coup de pouce sur l’évolution sociale d’une catégorie de minorités, le système méritocratique américain a fait le reste. Il est possible aujourd’hui pour un noir ou un latino américain de briguer les plus hautes fonctions.

La France, elle, figée dans son élitisme, ne discrimine pas uniquement les minorités visibles, elle rend imperméable les couches sociales.

L’Action Positive permettrait de reconstruire un environnement sociétal plus juste, en redistribuant les cartes à chacun, non pas en fonction de sa naissance, mais de son talent professionnel réel.

De ce côté ci de l’atlantique, cette nouveauté fait la quasi unanimité contre elle. Les héritiers d’une tradition du lignage se rebiffent à l’idée de perdre leurs privilèges.

Avançant l’argument de la lutte contre le communautarisme pour rejeter une « discrimination positive » qu’ils s’accordaient tous à trouver indispensable concernant les femmes. La parité existe déjà pour elles. Pour les handicapés également, on impose des quotas aux entreprises.

Quid des citoyens français qui n’ont pas l’heur de ressembler à leurs ancêtres les gaulois ?

Pour ou contre la « discrimination positive » ?

Nous avons posé la question à deux sociologues ayant travaillé sur le sujet : Jean-Claude Félix-Tchicaya, adjoint au maire de Bagneux et coprésident du collectif Devoirs de Mémoire, et Jean-François Amadieu, directeur de l’Observatoire des discriminations et professeur à l’université de Paris 1.


Le Contre
 
 

Jean-François Amadieu, êtes vous pour ou contre la discrimination positive et pourquoi ?

Je suis contre la discrimination positive car ce n’est pas une solution de corriger une injustice par une autre. Et puis c’est une mesure théorique, dont la mise en pratique n’est pas réalisable. Il faudrait mesurer exactement tous les facteurs de discrimination, l’âge, le surpoids, la couleur de peau, la confession… C’est irréalisable ! Si nous instaurons cela, au final, nous améliorerons la situation de certaines minorités aux dépens des autres, ce qui aggravera la situation de ces dernières.

On ne peut pas réduire un individu à une seule de ses caractéristiques, qu’elle soit ethnique, religieuse ou sociale. Pour le valoriser il faut prendre en compte ses compétences réelles.

C’est justement ce que ne font pas les employeurs. Si ce n’est pas la discrimination positive, quelle mesure selon vous améliorerait la situation ?

Il faut créer des conditions d’objectivité et d’anonymat. L’emploi du CV anonyme me paraît une bonne chose, il évite la discrimination systématique. Les techniques de recrutement et de gestion de carrières doivent être améliorées et pourquoi pas encouragées par des lois et contrôlées par la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations.


Le Pour
 
 

Jean-Claude Félix-Tchicaya, êtes vous pour ou contre la discrimination positive et pourquoi ?

Je suis pour mais tout d’abord je voudrais revenir sur un point sémantique, je ne veux pas parler de « discrimination positive ». Le mot discrimination implique une notion négative, une notion d’injustice. Je préfère parler d’égalité effective ou équité effective.

Dans la société actuelle il paraît indispensable d’en passer par la contrainte pour faire évoluer les choses. L’idéologie et les beaux discours sont inutiles on le voit bien, pour faire changer les mentalités on sera obligé d’en passer par la contrainte, même si ce n’est qu’un coup de pouce pour améliorer la situation.

Il faut que les jeunes puissent recommencer à avoir confiance en eux même et dans les institutions, il faut leur montrer une volonté de réussir tous ensemble. Il va falloir en passer par cette mesure que j’appellerais d’égalité effective et que je ne restreins pas aux seules personnes issues de l’immigration mais à tous les citoyens français discriminés actuellement sur le marché de l’emploi.

Pour l’instant le seul candidat à proposer cette mesure est Nicolas Sarkozy. Est-ce que cela revient à dire qu’il faut voter pour lui ?

Absolument pas. Le projet d’égalité effective que je porte s’inscrit dans un programme politique global avec une vraie dimension sociale, c’est un programme de gauche.


       
Mots-clés
discrimination   
 
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