Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Vendredi 19 Avril 2024 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesHommes IllustresArticle
Wole Soyinka (né en 1934), prix nobel de llittérature en 1986
28/03/2003
 

Né en 1934 au Nigeria, essayiste, dramaturge, poète et militant politique, Wole Soyinka fut le premier africain à recevoir le prix Nobel de littérature en 1986
 
Par Paul Yange
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
Wolé Soyinka en mars 2007  
Wolé Soyinka en mars 2007
© AP (G Kefalas)
 

Wolé Soyinka (alias Akiwande Oluwole Soyinka) est né à Abeokuta au Nigeria le 13 juillet 1934. Soyinka grandit dans les environs de la mission anglicane d’Aké. Ses parents (son père est responsable d’une école primaire et sa mère commercante) "chrétiens et occidentalisés" tiennent cependant à équilibrer l’environnement anglophone colonial dans lequel il évolue par de fréquentes visites dans le village natal de son père, à Isara en pays Yoruba. Dans la bibliothèque familiale, Soyinka découvre la littérature et les écrivains anglais. Son oeuvre sera plus tard doublement influencée, par la littérature européenne et par la culture Yoruba.

Certaines personnes croient que le prix Nobel rend invulnérable aux balles, je n'ai jamais eu cette illusion
Wole Soyinka


A 12 ans, Soyinka quitte Aké pour Ibadan et à l’âge de 18 ans entre dans la nouvelle université d’Ibadan. Il y étudie de 1952 à 1954. En 1954, attiré par le théâtre, il va achever sa formation à Leeds en Angleterre où il obtient un "BA" (l'équivalent d'une maîtrise) en anglais. De 1957 à 1959, il continue son apprentissage européen en étant notamment "script-reader", acteur et metteur en scène au Royal Court Theater de Londres.

A la même période, il compose deux de ses premières pièces, The Swamp Dwellers et The lion and the jewel. Les deux pièces seront jouées à Londres et Ibadan. En 1960, il reçoit une bourse du centre de recherche Rockefeller et retourne au Nigeria. Il crée sa propre troupe de théâtre appelée "the Mask" et produit une nouvelle pièce, A Dancing in the forest à l’occasion des cérémonies d’indépendance du Nigeria.

 Publicité 
 
Le jeune Wolé Soyinka  
Le jeune Wolé Soyinka
 

Bien que le retour d’Angleterre de Soyinka ait été bien accueilli, A dancing in the forest lui vaut d’être sujets à critiques venant de divers horizons. Les autorités nigérianes sont furieuses car ce dernier suggère dans sa pièce que la corruption est généralisée, alors que les intellectuels nigérians lui reprochent d’utiliser les techniques européennes. Au cours des sept années suivantes, Soyinka enseigne dans les universités d’Ife, de Lagos et d’Ibadan.

Il écrit beaucoup. Des pièces de théâtre : des comédies (The trial of Brother Jero) ou des tragédies politiques (The road, the strong breed, Kongi’s Harvest) qui ont toutes pour thème la confrontation de cultures ou de coutumes anciennes ou rituelles avec l’arrivée d’un nouveau monde. En plus de ces pièces, il écrit pour la radio, pour la télévision et dans une revue satirique. Il publie son premier roman The interpreters (1965) et son premier recueil de poèmes Idanre and other poems.

Soyinka "défie" la classe politique nigériane dans son œuvre par ses critiques et ses allusions aux dysfonctionnements du monde politique. De plus, il se mêle également de politique sur le terrain dans la vie de tous les jours, ce qui n’est pas vu d’un bon œil par les autorités. En octobre 1965, il est arrêté pour avoir contesté les résultats des élections lors d’une émission radio. Il est libéré en décembre. En 1967, il est arrêté et passe 22 mois en prison pour son "soutien" aux sécessionnistes biafrais. Il racontera cette expérience dans A man died (1972), un de ses récits autobiographiques.

Wolé Soyinka en compagnie de trois autres prix Nobel de littérature : la sud-africaine Nadine Gordimer, le saint lucien Derek Walcott, et l'américaine Toni Morrison  
Wolé Soyinka en compagnie de trois autres prix Nobel de littérature : la sud-africaine Nadine Gordimer, le saint lucien Derek Walcott, et l'américaine Toni Morrison
© nytimes (300405)
 

De 1969 à 1972, il est responsable du département des arts théâtraux de l’université d’Ibadaban. A la suite de sa libération en 1969, il entre dans une nouvelle période de création intense. Il écrit un recueil de poèmes, A shuttle in the crypt, un roman, Season of Anomy (les deux oeuvres sont également des réflexions amères sur ses années d’emprisonnement), et deux de ses livres les plus importants : Madmen and specialists (1970), et Death and the king horseman (1975), traduit en français sous le titre la mort et l’écuyer du roi.

En 1972, Soyinka part en exil volontaire (le manque de recul et d'analyse, de même que l'environnement euphorique qui succèdent à la guerre du Biafra ne lui conviennent pas). Il est conférencier au "Churchill College" à Cambridge, puis revient au Nigeria en 1975 après un détour par le Ghana. Il crée une nouvelle troupe théâtrale (the "Unifé Guerilla Theater" dont les représentations se déroulent partout, devant les immeubles publics, les places de marché, les bidonvilles...) et est responsable du département d’art dramatique de l’université d’Ifé (1975-1985).

Ses plus célèbres essais Myth, Literature and the African world sont publiés en 1976. Il y critique notamment le mouvement de la négritude ("un tigre ne crie pas sa tigritude, il agit"), compare sa façon d’envisager l’art et l’écriture, avec celle d’autres écrivains africains et européens.

Deux géants de la littérature mondiale : Chinua Achebe et Wole Soyinka  
Deux géants de la littérature mondiale : Chinua Achebe et Wole Soyinka
 

Son livre autobiographique, Aké : the years of childhood centré sur son enfance, paraît en 1981. Il y raconte la vie dans son village natal, son émerveillement d’enfant devant les mystères et les traditions Yoruba qui transparaîtront plus tard dans ses œuvres.

En 1986, il est le premier africain à recevoir le prix Nobel de littérature et devient célèbre dans le monde entier. Le communiqué de la commission qui lui décerne le prix Nobel le dépeint comme suit :

"Le prix Nobel de litterature de l'année 1986 est décerné à un écrivain africain, Wolé Soyinka du Nigeria. Il a produit une œuvre littéraire riche et variée (...) Son éducation, ses origines et sa formation font de lui une exception dans le monde de la littérature.

Wolé Soyinka puise ses racines dans la culture, les mythes et les habitudes culturelles du peuple Yoruba qui en retour a des liens avec les régions méditerranéennes. Par sa formation dans son pays d’origine et en Europe, il a également acquis une connaissance profonde de la culture européenne. Sa collection d’essais, "Myth, literature and the African World" enrichissent et facilitent la compréhension de la littérature (...)".


Wole Soyinka  
Wole Soyinka
 

En 1988, il devient professeur d’études africaines et de littérature à l’université de Cornell. Malgré les pressions, il continue à critiquer la dictature qui règne dans son pays. Après être retourné au Nigeria, il part de nouveau en exil en 1994 en quittant clandestinement son pays. Il vit par la suite entre les Etats-Unis et la France. Il avait participé en 1993 à des marches contre la dictature militaire alors au pouvoir au Nigeria et avait été témoin à une autre occasion d’assassinats de manifestants pacifiques.

Il dira plus tard que "certaines personnes croient que le Prix Nobel vous rend invulnérable aux balles, je n’ai jamais eu cette illusion". En 1997, Soyinka est accusé ainsi que 14 autres personnes d’avoir organisé des attaques contre l’armée nigériane entre 1996 et 1997 et est condamné à mort pour trahison.

Après la mort de Sani Abacha en juin 1998, Soyinka retournera dans son pays en octobre 1998 après l’entame de négociations par le nouveau président, Abdusalam Aboubakar. Dans sa pièce King Baabu (2001), Soyinka parodie les dictateurs africains du passé et du présent. Le titre de la pièce fait référence à la pièce de théâtre classique de l’absurde, Ubu roi (d’où l’adjectif ubuesque). Par son oeuvre littéraire de même que son combat pour la démocratie et les droits de l'homme, Wolé Soyinka s'est imposé comme une des voix les plus importantes de l'Afrique contemporaine.


CITATIONS

Les livres et toutes les formes d’écriture ont toujours été des objets de terreur pour ceux qui cherchent à éradiquer la vérité.

Recevoir le prix Nobel me procura un sentiment mitigé. Beaucoup de gens ont du mal à le croire, mais pour moi le Prix Nobel était un prix de plus, simplement plus important et plus exigeant en terme de ce que je devais donner en retour (...) Ce prix a un tel prestige et un tel impact sur l’imagination des gens à tous les niveaux que vous devenez la propriété du monde. Qu’on ne se méprenne pas, je ne le regrette pas, mais le prix Nobel fut une récompense à double tranchant.

Pour moi, dire que la victoire de Barack Obama représente une victoire pour l'homme noir n'est pas vrai. Il n'a pas été élu par les Afro-américains. Il a été élu par les Américains. Cependant, on ne peut pas ignorer que ce sera la première fois dans l'histoire des Etats-Unis que la Maison-Blanche sera occupée par un président noir et par une famille noire.

Vidéo : l'enfance de Wole Soyinka



Wole Soyinka : conversations avec l'histoire (en anglais)



       
Sur le même sujet sur Grioo.com
  Sir Arthur William Lewis (1915-1991), prix Nobel d'économie en 1979
  Toni Morrison (née en 1931), prix Nobel de littérature 1993
  Chinua Achebe (1930-2013), père fondateur de la littérature africaine de langue anglaise
 
Mots-clés
afrique   ghana   littérature afro caribéenne   nigeria   prix nobel   prix nobel africain   wole soyinka   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 6 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version