
Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a exprimé mardi à Paris ses vives inquiétudes sur la situation politique en Guinée- Bissau, estimant que le pays n'a pas tourné la page des violences politiques en dépit de l'organisation «parfaite», le 28 juin dernier, du premier tour de l'élection présidentielle.
«La Guinée-Bissau ne s'en sortira jamais si la communauté internationale ne l'aide pas à disposer d'infrastructures et des structures sociales adéquates», a-t-il déclaré. S'exprimant au cours de la cérémonie de remise du prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix attribué au président brésilien, Ignacio Lula da Silva, le président Wade a jugé très «complexe» le problème de la taille de l'armée bissau-guinéenne et de la discipline dans ses rangs.
«Malheureusement, en partant du pays le colonisateur a laissé un stock d'armes qui est tombé entre les mains des soldats. Certains d'entre eux, en rupture de rangs, s'en servent aujourd'hui pour vivre. Il faut régler cette question si non la Guinée-Bissau ne s'en sortira jamais», a-t-il affirmé.
Le président Wade a toutefois salué l'organisation «sans incident» du premier tour de la présidentielle remportée par Mallam Bacai Sanha, avec 39,59 pour cent des voix, devant l'ancien président Koumba Yala, son adversaire au second tour, crédité de 29,42 pour cent des votes.
|