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Eugene de Kock lors d'une audition de la commission Vérité et Réconciliation
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bbc |
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Robert Denard, 78 ans, est mort, de vieillesse, le 14 octobre dernier. Robert, dit « Bob », Denard, célébrissime mercenaire français, protagoniste pendant trente ans de plusieurs coups d’Etat en Afrique et dans l’archipel des Comores. Sa disparition estompe un peu plus les esquisses de vérité sur la mort de Dulcie September, représentante de l’African National Congress (ANC) en France et citoyenne arcueillaise, assassinée par balles le 29 mars 1988 à Paris.
Car Denard savait tout. Très probablement. Il savait tout des basses œuvres commises par son bras droit, Jean-Paul Guerrier, alias Capitaine Siam, en fuite depuis 1999 et identifié dès 1998 par un ancien responsable de la police secrète sud-africaine comme l’un des deux assassins. Ainsi, le temps passe, les gens disparaissent, les dossiers se referment. |
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Il faut dire que les enquêtes de la police judiciaire française n’ont, depuis le printemps 1988, jamais démontré ni une grande constance, ni une réelle pertinence. D’abord, le 7 avril 1988, la brigade criminelle interpellait quatre personnes, quatre hères, Martijn Van Geems, Amarylis Horta, Pytha Assesso et Mireille Desplanches. Information déclenchante : Mme September aurait été retournée par les services sud-africains et pour cette raison exécutée par une faction de l’ANC.
"Aucune source fiable ne confirme une telle hypothèse", affirmait alors les journalistes du Monde Marion Georges et Edwy Plenel. Rien de fiable, mais à l’évidence de l’eau au moulin de la thèse du règlement de comptes entre factions rivales et surtout l’occasion pour certains milieux français, confortés par la réaction de Robert Pandraud, ministre délégué chargé de la sécurité, d’innocenter le régime de Pretoria.
Finalement aucune charge ne sera retenue contre les uns et les autres -hormis la carte de séjour non renouvelée de l’angolais Assesso ! Fin du premier acte. L’émotion a le temps de se dissiper, avant que le secret de polichinelle de l’implication de l’Afrique du Sud dans l’attentat de la rue des Petites-Ecuries ne perde ses derniers travestissements. |
De Kock, le commanditaire |

Grâce à la presse étrangère, on en apprendra de plus en plus sur le fonctionnement de l’Afrique du Sud, sur son puissant service de renseignement, le National Intelligence Service, et sur les Escadrons-Z, composés de guerriers de haut niveau formés au combat contre les militants de l’ANC. Des noms sortent : le major Joseph Klue, le capitaine Dirk Coetzee, le policier Heine Human, le vendeur d’armes Dirk K. Stoffberg, tous probablement mêlés au meurtre de Dulcie September. L’enquête de la commission Vérité et Réconciliation, en 1997 et 1998 en Afrique du Sud, apportera – enfin- un nouvel éclairage sur l’assassinat de l’Arcueillaise. Dans un premier temps, les enquêteurs de l’Institut néerlandais pour l’Afrique Australe évoquent l’hypothèse d’une complicité passive des services secrets français et lient cette affaire, mais sans le prouver, aux ventes d’armes illégales à l’Afrique du Sud. La représentant de l’ANC aurait été tuée parcequ’elle disposait d’informations sur ces ventes.
Enfin, dans une audition organisée par la commission, Eugène de Kock, chef du Civil coopération bureau et des escadrons de la mort sud-africains, reconnaissait avoir commandité l’assassinat de Mme September et affirmait que l’un des deux tueurs était le mercenaire français Jean-Paul Guerrier, employé par les Sud-Africains et stationné aux Comores aux côtés de Bob Denard. L’archipel était alors utilisé par les Sud-Africains comme base arrière pour leurs raids contre les militants anti-apartheid et les pays de la ligne de front et aussi comme plate-forme pour contourner les sanctions en particulier l’embargo sur les armes et le matériel sensible.
Que fait aujourd’hui la justice française ? Le « capitaine Siam » est toujours introuvable et le dossier a été classé, le ministère public ne pouvant pas s’autosaisir des éléments avancés par la commission Vérité et Réconciliation. |

(1)"Arcueil notre cité" numéro 185 mars 2008, p.5 Lire aussi Nous avons combattu l’apartheid de Jacqueline Dereins, aux éditions Non Lieu
Cet article a été initialement publié dans "Arcueil notre cité" numéro 186, avril 2008 |
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